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Le Vatican Information Service (VIS) est un service d'information de la Salle-de-Presse du Saint-Siège. Il propose des informations sur le Magistère et l'activité pastorale du Saint-Père et de la Curie Romaine... []

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mardi 12 mai 2009

VISITE AU GRAND RABBINAT D'ISRAEL


CITE DU VATICAN, 12 MAI 2009 (VIS). Après sa visite à l'Esplanade des Mosquées, Benoît XVI s'est rendu au pied du Mur occidental du Temple ou Mur des Lamentations. Haut de 15 mètres, il constitue un fragment de la muraille sur laquelle s'appuyait le côté ouest du Temple. Le chef des rabbins attaché à ce lieu de prière hébraïque a lu un psaume en hébreu et le Saint-Père un autre en latin. Après s'être recueilli en silence, Benoît XVI a laissé dans une fissure un papier contenant une prière, comme l'avait fait Jean-Paul II en 2000. Puis il a gagné le Centre Hechal Shlomo (résidence Salomon), appelée ainsi en souvenir du Temple de Salomon. Il constitue le siège du Grand Rabbinat d'Israël composé des Grands Rabbins séfarade et ashkénaze d'Israël, et abrite le Tribunal suprême religieux.

Le Pape a remercié les Rabbins Shlomo Amar et Yona Metzger de leur désir de "continuer à renforcer les liens d'amitié que l'Eglise catholique et le Grand Rabbinat se sont efforcés avec assiduité de forger au cours des dernières décennies" et leur a assuré, pour sa part, de son désir "d'approfondir la compréhension mutuelle et la coopération entre le Saint-Siège, le Grand Rabbinat d'Israël et le peuple juif à travers le monde. C'est une source de grande satisfaction pour moi -leur a-t-il dit- depuis le début de mon pontificat, de voir les fruits produits par le dialogue en cours entre la délégation de la Commission du Saint-Siège pour les relations religieuses avec les juifs et le Grand Rabbinat de la délégation d'Israël pour les relations avec l'Eglise catholique". Il a aussi souligné que cette bonne volonté réciproque "a déjà ouvert la voie à une collaboration plus effective dans la vie publique" et que "juifs et chrétiens sont concernés de la même manière pour assurer le respect de la nature sacrée de la vie humaine, le caractère central de la famille, une éducation solide des jeunes, et la liberté de religion et de conscience dans une société saine. Ces thèmes de dialogue ne sont toutefois que les phases initiales de ce qui, nous le croyons, sera un cheminement continu et progressif vers une compréhension mutuelle plus grande... En abordant les questions éthiques les plus importantes, nos deux communautés sont confrontées au défi d'engager les hommes de bonne volonté à se placer au niveau de la raison, tandis que simultanément, elles doivent mettre en évidence les fondements religieux qui soutiennent le mieux les valeurs morales ultimes".

Benoît XVI a profité de l'occasion pour "répéter que l'Eglise catholique est engagée de façon irrévocable sur le chemin choisi par le Concile Vatican II en faveur d'une réconciliation authentique et durable entre les chrétiens et les juifs... L'Eglise continue de valoriser le patrimoine commun aux chrétiens et aux juifs et désire une compréhension mutuelle et un respect toujours plus profonds à travers les études bibliques et théologiques comme à travers les dialogues fraternels. Je suis sûr que notre amitié continuera d'être un exemple de confiance dans le dialogue entre juifs et chrétiens à travers le monde. En regardant les réalisations accomplies jusqu'à présent, et en tirant notre inspiration de l'Ecriture, nous pouvons regarder l'avenir avec confiance concernant la coopération toujours plus ardente entre nos communautés ainsi qu'avec toutes les personnes de bonne volonté, afin de dénoncer la haine et les persécutions à travers le monde". Ensuite, le Saint-Père s'est rendu au Cénacle.
PV-ISRAEL/VISITE RABBINS/JERUSALEM VIS 090512 (580)

IMPORTANCE DES COMMUNAUTES CATHOLIQUES


CITE DU VATICAN, 12 MAI 2009 (VIS). Vers midi, le Saint-Père a gagné en voiture le Cénacle afin d'y rencontrer les évêques catholiques de Terre Sainte. Cet édifice médiéval se dresse sur le lieu retenu depuis la fin du III siècle comme site de la dernière Cène. Le rez de chaussée, consacré à la mémoire de David, est un lieu de pèlerinage juif tandis que l'étage est une chapelle. Bien que propriété de l'Etat d'Israël, cette partie du monument est confiée à la Custodie de Terre Sainte, gérée par les franciscains depuis le XIV siècle. La Province de Terre Sainte était considérée la plus importante de toutes pour l'ordre franciscain, car le pays où Jésus était né en faisait partie, le pays où il avait vécu, prêché la Bonne Nouvelle, où il était mort et ressuscité. Dans le cadre de l'ordre, saint François lui-même se rendit en Terre Sainte de 1219 à 1220. En 1333, par le biais du frère Ruggero Garini, Robert d'Anjou, roi de Naples, et son épouse la reine Sancie, négocièrent avec le sultan d'Egypte l'achat du Cénacle et l'obtention du droit de célébrer certains rites au St.Sépulcre. Avec l'appui financier de la Reine, Frère Guarini construisit un couvent près du Cénacle. Les souverains napolitains obtinrent aussi des autorités musulmanes la propriété d'autres sanctuaires destinés à la garde des franciscains. Par deux bulles, Clément VI approuva en 1342 les fondations de Robert et Sancie, instituant le principe de confier la province ecclésiastique de Terre Sainte à la Custodie franciscaine. Les premiers statuts franciscains pour la Terre Sainte remontent à 1377. On y établit qu'un maximum de 20 religieux sera en charge des Lieux Saints, c'est-à-dire du Cénacle, du St.Sépulcre et de Béthléem. En 1517, la Custodie reçut du Saint-Siège la pleine autonomie, avec confirmation du statut de province dotée de privilèges et de droits particuliers. Depuis 1558, la Custodie de Terre Sainte a pour siège le couvent du St.Sauveur à Jérusalem. Alors que le terme Custodie de Terre Sainte se réfère à la province ecclésiastique, le Custode est le Provincial des religieux vivant dans tout le moyen-orient. Il a juridiction sur le territoire d'Israël, de la Palestine, de la Jordanie, du Liban, partiellement d'Egypte, de Chypre et de Rhodes. Vue l'importance de sa mission, le Custode est choisi par le Saint-Siège, après la consultation des religieux de la Custodie. L'actuel titulaire est le P.Pierbattista Pizzaballa.

Benoît XVI s'est adressé aux évêques en disant qu'ils représentent "les communautés catholiques de Terre Sainte, lesquelles, par leur foi et leur ferveur, sont comme des chandelles allumées qui illuminent les lieux saints chrétiens sanctifiés par la présence de Jésus, notre Seigneur, le Vivant... Dans cette Chambre Haute, le mystère de la grâce et du salut, dont nous sommes les bénéficiaires en même temps que les hérauts et les ministres, ne peut s'exprimer que par l'amour. C'est parce que, le premier, il nous a aimés et qu'il continue à le faire, que nous pouvons répondre avec amour... Cet amour transformant, qui est grâce et vérité, pousse individus et communautés à dépasser la tentation de nous retourner sur nous-mêmes dans l'égoïsme ou la paresse, dans l'isolement, les préjugés ou la crainte, et à nous donner généreusement au Seigneur et aux autres. Il nous engage, comme communautés chrétiennes, à être fidèles à notre mission, avec assurance et courage... L'appel à la communion d'esprit et de cœur...est particulièrement ressenti en Terre Sainte. Les différentes Eglises que l'on trouve ici représentent un patrimoine spirituel riche et diversifié, et elles sont le signe qu'existent de multiples formes d'interaction entre l'Evangile et les différentes cultures. Elles nous rappellent aussi que la mission de l'Eglise est de prêcher l'amour universel de Dieu et de rassembler tous ceux qui, au loin ou plus près de nous, sont appelés par lui afin que, avec leurs traditions et leurs talents, ils arrivent à former l'unique famille de Dieu".

Puis le Saint-Père a dit: "C'est dans la mesure où le don de l'amour est accepté et qu'il grandit dans l'Eglise, que la présence chrétienne en Terre Sainte et dans les régions voisines peut être une présence ardente. Et elle est d'une importance capitale pour le bien de la société toute entière. Les paroles sans équivoque de Jésus sur le lien intime entre l'amour de Dieu et l'amour du prochain, sur la miséricorde et la compassion, sur la douceur, la paix et le pardon, sont un ferment capable de transformer les cœurs et de modeler nos actions. Les chrétiens au moyen orient, avec toutes les personnes de bonne volonté, apportent leur contribution, en tant que citoyens responsables et loyaux, à la promotion et au renforcement d'un climat de paix dans la diversité". Vous pouvez compter sur mon soutien, a-t-il ajouté, "ainsi que sur mes encouragements tandis que vous faites tout votre possible pour permettre à vos frères et sœurs chrétiens de rester ici sur la terre de leurs ancêtres et à être des messagers et des promoteurs de la paix... Quant à moi, je renouvelle mon appel à nos frères et sœurs du monde entier afin qu'ils apportent leur soutien aux communautés chrétiennes de Terre Sainte et de tout le proche et moyen orient, se souvenant d'elles dans leurs prières".

Après le Regina Coeli, le Pape s'est rendu à la co-cathédrale latine où l'attendaient 300 personnes, dont des religieuses contemplatives. Après le salut au Saint Sacrement et l'intervention du Patriarche Twal, il a remercié l'assistance de prier pour son ministère universel, recommandant de prier aussi pour la paix à Jérusalem, pour la fin d'un conflit qui a causé trop de souffrance à deux peuples. Après quoi, Benoît XVI a déjeuné avec les évêques et les abbés de Terre Sainte.
PV-ISRAEL/CENACLE:CO-CATHEDRALE/JERUSALEM VIS 090512 (960)

ANNEE SACERDOTALE


CITE DU VATICAN, 12 MAI 2009 (VIS). Benoît XVI accordera aux prêtres et fidèles l'indulgence plénière à l'occasion de l'Année sacerdotale (19 juin 2009 - 19 juin 2010) décrétée en l'honneur de saint Jean-Marie Vianney, selon un décret publié aujourd'hui et signé du Cardinal James Francis Stafford et de Mgr Gianfranco Girotti, OFM Conv., respectivement Grand Pénitencier et Régent de la Pénitencerie apostolique. Cette année s'ouvrira à la solennité du Sacré Cœur par un Journée de sanctification sacerdotale. Le Pape présidera les vêpres devant les reliques du saint apportées à Rome par l'Evêque de Belley-Ars. L'année jubilaire se conclura Place-St.Pierre en présence de prêtres du monde entier qui "renouvelleront leur fidélité au Christ et leur lien de fraternité". Voici les modalités d'obtention des indulgences:

A) Aux prêtres, repentis de tout cœur, qui prient un jour aux laudes ou vêpres devant le Saint Sacrement exposé à l'adoration publique ou dans le tabernacle et qui se proposent...à la célébration des sacrements surtout de la confession, sera accordée l'indulgence plénière applicable à leurs frères dans le sacerdoce défunts comme suffrage, si, en conformité avec les dispositions en vigueur, ils se confessent, communient et prient aux intentions du Saint-Père. Une indulgence partielle sera aussi accordée aux frères dans le sacerdoce défunts, chaque fois qu'ils réciteront les prières appropriées qui mènent à une vie sainte et qu'ils accomplissent les offices qui leur ont été confiés.

B) Aux fidèles repentis de tout cœur et qui, dans un église ou un oratoire assistent à la messe et prient pour les prêtres de l'Eglise Jésus-Christ, prêtre souverain et éternel, et qui accompliront ce même jour une bonne œuvre, sera accordée l'indulgence plénière, toujours s'ils se sont confessés et qu'ils prient aux intentions du Saint-Père les jours d'ouverture et de clôture de cette année sacerdotale, le jour du 150 anniversaire de la mort de saint Jean-Marie Vianney, les premiers jeudis du mois ou de quelque autre jour établi par les Ordinaires des lieux pour l'utilité des fidèles".

Les personnes âgées, les malades et tous ceux qui, pour des motifs légitimes, ne peuvent sortir de chez eux, pourront obtenir l'indulgence plénière s'ils gardent une âme éloignée du péché et s'ils accomplissement les trois conditions nécessaires dès qu'il leur sera possible, et si aux jours indiqués, ils prient pour la sanctification des prêtres et offrent à Dieu par l'intercession de Marie, Reine des Apôtres, leurs infirmités et leurs souffrances". De même, l'indulgence partielle sera accordée à tous les fidèles chaque fois qu'ils réciteront cinq Notre Père, Je vous salue Marie et Gloria, et d'autres prières approuvées "en l'honneur du Sacré Cœur, pour que les prêtres restent purs et saints de vie".
PENT/DECRET INDULGENCE/ANNEE SACERDOTALE VIS 090512 (450)

MISE AU POINT DU PORTE-PAROLE


CITE DU VATICAN, 11 MAI 2009 (VIS). Après la rencontre avec les organisations du dialogue inter-religieux, le P.Federico Lombardi, SJ, a fait la précision suivante: "L'intervention du Scheik Tayssir Attamini était imprévue. Dans une manifestation consacrée au dialogue, elle en constitue une négation. On doit espérer que cet incident ne compromette pas la mission du Pape, venu favoriser la paix et le dialogue entre les religions, ainsi qu'il l'a plusieurs fois souligné au cours de son pèlerinage. Il ne doit pas non plus peser sur le dialogue inter-religieux en Terres Sainte".
OP/DIALOGUE/LOMBARDI VIS 090512 (100)

RENCONTRE AVEC LE GRAND MUFTI DE JERUSALEM


CITE DU VATICAN, 12 MAI 2009 (VIS). A 8 h 45' locales, Benoît XVI est arrivé sur l'Esplanade des Mosquées, qui correspond à la plateforme du Temple de Jérusalem, reconstruit au I siècle av.JC par Hérode et détruit par les romains au I siècle ap.JC. Le Mont du Temple, en arabe Al-Haram Ash-Sharif (enceinte sainte et noble), contient deux mosquées, la Coupole du Rocher et la Mosquée Al-Aqsa. L'aire du Mont du Temple est chère aux trois religions monothéistes. Pour les juifs, c'est là qu'Abraham présenta Isaac en sacrifice et le site du Temple. Les musulmans la considèrent comme leur troisième lieu de pèlerinage, après La Mecque et Médine. Le Prophète Mahomet y serait monté au Ciel. Pour les chrétiens, c'est le lieu où Jésus prédit la destruction du Temple.

La Coupole du Rocher a un toit doré, tandis que le sanctuaire est octogonal. C'est le plus ancien monument musulman encore intact en Terre Sainte. La première mosquée, construite en 640, a été remplacée par l'actuelle en 687. Au XII siècle, les Croisés en firent une église sous le nom de Templum Domini, d'où vint le nom de l'Ordre du Temple. Le culte musulman fut rétabli par Saladin en 1187. Au centre de la rotonde somptueusement décorée se trouve le rocher sur lequel Mahomet pria avant d'être enlevé au Ciel. La Mosquée Al-Aqsa, ce qui signifie en arabe la plus ancienne, est traditionnellement le lieu le plus éloigné de La Mecque où Mahomet fut transporté miraculeusement une nuit. Sa construction remonte au VIII siècle. Détruite par plusieurs séismes, elle fut reconstruite comme église par les templiers. A l'instar du Dôme voisin, Saladin la restitua à l'Islam. Durant les travaux de 1938, le Roi Farouk d'Egypte restaura le plafond, et Benito Mussolini offrit des colonnes en marbre de Carrare.

Le Saint-Père est arrivé à 9 h au Dôme du Rocher où l'attendait le Grand Mufti Muhammad Ahmad Husayn, autorité juridico-religieuse suprême de Jérusalem et du peuple arabe musulman en Palestine, ainsi que le Président du Conseil du Waqf (Biens religieux islamiques). Après une brève visite, il a été accompagné jusqu'au monument de Al-Kubbah Al-Nahawiyya, où l'attendaient les représentants de la communauté islamique: Le Dôme du Rocher, a dit le Pape, "invite nos cœurs et nos esprits à réfléchir sur le mystère de la création et sur la foi d'Abraham. Ici, les chemins des trois grandes religions monothéistes du monde se rencontrent, nous rappelant ce qu'elles ont en commun. Chacune croit en un Dieu unique, créateur et régissant toute chose. Chacune reconnaît en Abraham un ancêtre... Chacune a rassemblé de nombreux disciples tout au long des siècles et a inspiré un riche patrimoine spirituel, intellectuel et culturel... Dans un monde tristement déchiré par les divisions, ce lieu sacré sert de stimulant et met aussi les hommes et les femmes de bonne volonté au défi de travailler afin que soient dépassés les malentendus et les conflits du passé et que soit ouvert le chemin d'un dialogue sincère destiné à construire un monde de justice et de paix pour les futures générations".

"Puisque les enseignements des traditions religieuses concernent, en fin de compte, la réalité de Dieu, le sens de la vie et la destinée commune de l'humanité c'est-à-dire, tout ce qu'il y a de plus sacré et de plus précieux pour nous, on peut être tenté ici de s'engager dans un tel dialogue avec crainte et doute quant aux possibilités de succès. Néanmoins, nous pouvons commencer par nous appuyer sur la foi au Dieu unique, source infinie de justice et de miséricorde, puisqu'en lui ces deux qualités existent dans un parfaite unité. Ceux qui croient en son nom ont le devoir de s'efforcer inlassablement d'être justes en imitant son pardon, car les deux qualités sont orientées intrinsèquement vers la coexistence pacifique et harmonieuse de la famille humaine... La fidélité au Dieu Unique, au Créateur, au Très Haut conduit à reconnaître que les êtres humains sont fondamentalement en relation les uns avec les autres, puisque tous doivent leur existence véritable à une seule source et tous marchent vers une fin commune. Marqués du sceau indélébile du divin, ils sont appelés à jouer un rôle actif en réparant les divisions et en promouvant la solidarité humaine. Cela fait peser sur nous une grande responsabilité. Ceux qui honorent le Dieu unique croient qu'il tiendra les êtres humains responsables de leurs actions. Les Chrétiens affirment que le don divin de la raison et de la liberté est à la base de ce devoir de répondre de ses actes. La raison ouvre l'esprit à la compréhension de la nature et de la destinée communes de la famille humaine, tandis que la liberté pousse les cœurs à accepter l'autre et à le servir dans la charité".

"Je suis venu à Jérusalem -a ajouté le Saint-Père- pour un pèlerinage de foi...comme Evêque de Rome et Successeur de l'Apôtre Pierre, mais aussi comme fils d'Abraham, en qui seront bénies toutes les familles de la terre. Je vous assure que l'Eglise désire ardemment coopérer au bien-être de la famille humaine. Elle croit fermement que la réalisation de la promesse faite à Abraham est universelle dans son ampleur, embrassant tout homme et toute femme, sans considération pour sa provenance ou pour son statut social... Tandis que musulmans et chrétiens poursuivent le dialogue respectueux qu'ils ont entamé, je prie pour qu'ils cherchent comment l'Unicité de Dieu est liée de façon inextricable à l'unité de la famille humaine... et maintiennent leurs regards fixés sur la bonté absolue de Dieu, sans jamais perdre de vue la manière dont elle se reflète sur le visage des autres!". Après son discours, le Saint-Père a gagné le Mur occidental du Temple, dit Mur des Lamentations.
PV-ISRAEL/ESPLANADE MOSQUEES/JERUSALEM VIS 090512 (960)

AU MEMORIAL DE YAD VASHEM


CITE DU VATICAN, 11 MAI 2009 (VIS). Benoît XVI est arrivé à 17 h 30' locale au Mémorial de Yad Vashem (littéralement: une mémoire et un nom), monument érigé en 1953 par l'Etat d'Israël en commémoration des six millions de juifs victimes de l'Holocauste. Ce complexe public est composé de deux musées, de salles d'expositions, de monuments extérieurs et de centres de documentations et d'informations. Le nom du centre trouve son origine dans le livre d'Isaïe où Dieu affirme: Je leur donnerai dans ma maison et dans mes remparts un monument et un nom… je leur donnerai un nom éternel qui jamais ne sera effacé. Font également partie du complexe, le Pavillon des enfants, en souvenir du million et demi d'enfants qui périrent au cours de la Shoah, la Vallée des communautés détruites commémorant les quelques 5.000 communautés juives qui furent anéanties, et l'Allée et le Jardin des Justes qui honorent les non juifs qui sauvèrent des juifs. Le Pape a été accueilli par le Président et le Directeur du centre, puis a gagné à pied au Mémorial jusqu'à l'entrée d'honneur de la Chambre de la Mémoire où l'attendaient le Président Peres et le Rabbin Président du conseil de Yad Vashem. La Chambre de la Mémoire est une structure en forme de tente sur le sol duquel on peut lire les noms des six camps d'extermination et les différents noms des camps de concentration. Un autre monument avec une flamme commémorative abrite la crypte du souvenir qui contient des cendres de victimes.

Après avoir ravivé la flamme du souvenir, déposé une couronne de fleurs et s'être entretenu avec six survivants de l'Holocauste, Benoît XVI a prononcé un discours: Je suis venu, a-t-il dit, "pour rester en silence devant ce monument, érigé pour honorer la mémoire de millions de personnes tuées dans l'horrible tragédie de la Shoah. Elles ont perdu leurs vies mais elles ne perdront jamais leurs noms, car ils sont profondément gravés dans le cœur de ceux qui les aiment, de leurs compagnons de détention qui ont survécus et de tous ceux qui sont déterminés à ne plus jamais permettre qu'une telle atrocité déshonore à nouveau l'humanité. Plus que tout, leurs noms est à jamais inscrits dans la mémoire du Dieu Tout-puissant. Il est possible de dérober à un voisin ce qu'il possède, son avenir ou sa liberté. Il est possible de tisser un réseau insidieux de mensonges pour convaincre les autres que certains groupes ne méritent pas d'être respectés. Néanmoins, quoique vous fassiez, il est impossible d'enlever son nom à un être humain".

"Les noms inscrits dans ce sanctuaire auront toujours une place sacrée parmi les descendants innombrables d'Abraham. Comme lui, leur foi a été éprouvée. Comme Jacob, ils ont été plongés dans le combat pour discerner les desseins du Très Haut. Que les noms de ces victimes ne périssent jamais! Que leur souffrance ne soit jamais niée, discréditée ou oubliée! Et que toutes les personnes de bonne volonté demeurent attentives à déraciner du cœur de l'homme tout ce qui peut conduire à de telles tragédies!... L'Eglise catholique, professant les enseignements de Jésus et attentive à imiter son amour pour tous les hommes, a une profonde compassion pour les victimes dont il est fait mémoire ici. De même, elle se fait proche de tous ceux qui, aujourd'hui, sont objet de persécution à cause de leur race, de leur couleur, de leur condition de vie ou de leur religion - leurs souffrances sont les siennes, et sienne est leur espérance de justice. En tant qu'Evêque de Rome et Successeur de l'Apôtre Pierre, je réaffirme l'engagement de l'Eglise à prier et à travailler sans cesse pour faire en sorte que cette haine ne règne plus jamais dans le cœur des hommes. Le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob est le Dieu de la paix... En regardant les visages qui se reflètent à la surface de la nappe d'eau immobile à l'intérieur de ce mémorial, on ne peut pas ne pas se rappeler que chacun d'eux porte un nom. Je peux seulement imaginer la joyeuse attente de leurs parents alors qu'ils se préparaient avec impatience à accueillir la naissance de leurs enfants. Quel nom donnerons-nous à cet enfant? Qu'adviendra-t-il de lui ou d'elle? Qui pouvait imaginer qu'ils auraient été condamnés à un sort aussi déplorable! Tandis que nous sommes ici, en silence, leur cri résonne encore dans nos cœurs. C'est un cri élevé contre tout acte d'injustice et de violence. C'est le reproche continuel du sang innocent versé. C'est le cri d'Abel montant de la terre vers le Très Haut". Pour faire monter ce cri, le Pape a lu les versets du Livre des Lamentations qui commencent par la phrase: Les faveurs du Seigneur ne sont pas finies, ni ses compassions épuisées. Après la lecture, Benoît XVI a ajouté: "Je suis profondément reconnaissant envers Dieu et envers vous de cette occasion qui m'a été donnée de m'arrêter ici, en silence : silence pour se souvenir, silence pour prier, silence pour espérer".

Ensuite, le Saint-Père a signé le Livre d'or de Yad Vashem où il a écrit la phrase du Livre des Lamentations: Ses compassions ne sont pas épuisées. Salué à son départ par un chœur et par les autorités qui l'avaient accueilli, Benoît XVI s'est ensuite rendu en automobile à l'Institut pontifical Notre-Dame de Jérusalem.
PV-ISRAEL/YAD VASHEM/JERUSALEM VIS 090511 (900)

FAVORISER CE QUI NOUS UNIT


CITE DU VATICAN, 11 MAI 2009 (VIS). A 18 h 45', le Pape a rencontré les représentants des organisations pour le dialogue interreligieux au Centre Notre-Dame de Jérusalem, érigée en Institut pontifical par Jean-Paul II en 1978. Quelque 500 personnes ont assisté à la rencontre dans l'auditorium. A notre époque, a dit le Saint-Père au début de son discours, "on est parvenu à créer en bien des cas une certaine impression de proximité et d'unité au sein de l'ensemble de la famille humaine", en ajoutant toutefois que "la série illimitée de portails qui sont mis à la disposition des gens pour leur donner accès facilement à toutes sortes de sources d'information peut facilement devenir un instrument de fragmentation sociale croissante". Benoît XVI a alors invité à se demander "quelle est la contribution que la religion apporte aux cultures du monde devant les effets d'une mondialisation rapide... Il nous revient, en tant que croyants, de relever le défi de présenter clairement ce que nous partageons ensemble... Des vies faites de fidélité religieuse font écho à la présence envahissante de Dieu et forment de cette manière une culture qui n'est pas définie par des limites de temps ou d'espace mais qui se modèle fondamentalement sur des principes et des actions qui résultent de la foi".

Après avoir souligné que "la croyance religieuse présuppose la vérité" et que "quelqu'un qui croit est quelqu'un qui cherche la vérité et en vit", le Pape a ajouté qu'ensemble, "nous pouvons proclamer que Dieu existe et qu'on peut le connaître, que la terre est sa création, que nous sommes ses créatures, et qu'il appelle tout homme et toute femme à vivre de manière à respecter son dessein sur le monde... Si nous croyons que nous avons un critère de jugement et de discernement qui est d'origine divine et qui est valable pour toute l'humanité, alors nous ne devons pas nous lasser de faire en sorte que cette connaissance puisse avoir une influence sur la vie civile. La vérité devrait être proposée à tous; elle est au service de tous les membres de la société... Loin d'être une menace pour la tolérance vis-à-vis des différences culturelles ou du pluralisme culturel, la vérité rend possible un consensus et permet au débat public de rester rationnel, honnête et solide, elle ouvre enfin le chemin de la paix. Encourager la volonté d'obéir à la vérité, permet en fait d'élargir notre conception de la raison et son champ d'application et rend possible le dialogue authentique entre cultures et religions qu'il est si urgent de développer aujourd'hui".

"En cet âge d'accès immédiat à l'information et marqué par des tendances sociales qui engendrent une forme de monoculture", a ajouté le Saint-Père, "une réflexion approfondie sur la présence permanente de Dieu pourra enhardir la raison, stimuler le génie créatif, faciliter une évaluation critique des pratiques culturelles et renforcer la valeur universelle de la croyance religieuse". Certains, a-t-il encore dit, "voudraient nous faire croire que nos différences sont nécessairement une cause de division et donc, ne doivent être au plus que tolérées... ou même que nous devrions être réduits au silence. Mais, nous savons que nos différences ne doivent jamais être dénaturées au point d'être considérées comme une cause inévitable de friction ou de tension soit entre nous, soit avec la société dans son ensemble. Au contraire, elles fournissent une merveilleuse opportunité pour les personnes des différentes religions de vivre ensemble dans un profond respect, dans l'estime et la considération, s'encourageant les unes les autres sur les chemins de Dieu... Avec l'aide du Tout-Puissant et éclairés par sa vérité, puissiez-vous continuer d'avancer avec courage, en respectant tout ce qui nous rend différents et en promouvant tout ce qui nous unit comme créatures bénies par le désir d'apporter l'espérance à nos communautés et au monde!", a conclu le Pape.

A la fin de la rencontre, le Saint-Père a béni la première pierre du nouvel Institut Notre-Dame de Magdala qui accueillera les pèlerins en visite en Terre Sainte et qui sera un centre spirituel avec la future basilique Sainte-Marie-Madeleine.
PV/ISRAEL/RENCONTRE INTERRELIGIEUSE/JERUSALEM VIS 090512 (680)

VISITE AU PRESIDENT PERES


CITE DU VATICAN, 11 MAI 2009 (VIS). A 16 h 15' Benoît XVI s'est rendu à la résidence du Président de l'Etat d'Israël, et après l'intervention de M.Shimon Peres s'est adressé à l'assistance: Je prie chaque jour, a-t-il dit, "pour que la paix, née de la justice, revienne en Terre Sainte et dans toute la région, apportant la sécurité et une espérance renouvelée pour tous. La paix est avant tout un don divin. Promesse du Tout Puissant à l'humanité, elle est porteuse d'unité". Puis à l'adresse des responsables religieux, le Pape a dit "que la contribution spécifique des religions à la recherche de la paix se trouve essentiellement dans une recherche de Dieu authentique, ardente et unifiée". Il faut donc "être attentifs au fait que toute division ou tension, toute tendance au repliement sur soi ou à la suspicion parmi les croyants ou entre des communautés, peut facilement conduire à une contradiction qui masque l'unité de Dieu, trahit notre propre unité et s'oppose à l'Unique qui se révèle lui-même comme celui qui est riche en grâce et en fidélité".

"La sécurité, le droit, la justice et la paix!", s'est alors exclamé Benoît XVI. "Dans le dessein de Dieu sur le monde, tout cela est inséparable... Il n'y a qu'une manière de protéger et de promouvoir ces valeurs, les mettre en pratique, les vivre! Aucune personne, famille, communauté ou nation n'est exemptée du devoir de vivre selon la justice et d'oeuvrer à la paix... Les valeurs authentiques et les buts d'une société, qui protègent toujours la dignité humaine, sont indivisibles, universels et interdépendants. Ils ne peuvent plus être respectés quand ils deviennent la proie d'intérêts particuliers ou de politiques sectorisées. Le véritable intérêt d'une nation est toujours servi par la recherche de la justice pour tous". Après quoi il s'est adressé aux familles de Jérusalem et d'Israël: "Quels sont les parents qui pourraient vouloir la violence, l'insécurité ou la désunion pour leur fils ou leur fille? Quel but politique humain peut-il être jamais servi par le conflit et la violence? J'entends le cri de ceux qui vivent dans ce pays et qui réclament la justice, la paix, le respect de leur dignité, la sécurité durable, une vie quotidienne sans crainte des menaces venant de l'extérieur ou d'une violence aveugle. Et je sais qu'un nombre important d'hommes et de femmes, de jeunes aussi, travaillent en faveur de la paix et de la solidarité à travers des programmes culturels et des initiatives qui manifestent concrètement compassion et souci de l'autre. Ils sont assez humbles pour savoir pardonner, ils ont le courage de saisir le rêve auquel ils ont droit".
PV-ISRAEL/PERES/JERUSALEM VIS 090512 (440)
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