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Le Vatican Information Service (VIS) est un service d'information de la Salle-de-Presse du Saint-Siège. Il propose des informations sur le Magistère et l'activité pastorale du Saint-Père et de la Curie Romaine... []

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samedi 19 novembre 2011

DANS L'AVION


CITE DU VATICAN, 18 NOV 2011 (VIS). Vendredi, au cours du vol vers le Bénin, le Saint-Père a répondu aux questions posées par le P.Federico Lombardi, SJ, Directeur de la Salle-de-Presse du Saint-Siège, au nom de la cinquantaine de journalistes présents à bord.

  A la question lui demandant la raison pour laquelle il avait choisi le Bénin pour lancer le message post-synodal Africae Munus, adressé à toute l'Afrique, Benoît XVI a répondu: “Il y a différentes raisons. La première, le Bénin est un pays en paix, en paix extérieure et intérieure. Il y a des institutions démocratiques qui fonctionnent, qui sont réalisées dans l’esprit de liberté et responsabilité, et donc la justice et le travail pour le bien commun sont possibles et garantis... La deuxième raison, est qu’il y a, comme dans la majeure partie des pays africains, une présence des différentes religions et une coexistence pacifique des religions. Il y a les chrétiens dans leur diversité - pas facile toujours, il y a les musulmans, il y a finalement les religions traditionnelles, trois religions, différentes, qui vivent ensemble dans le respect réciproque et dans une commune responsabilité pour la paix, pour la réconciliation intérieure et extérieure. Il me semble que cette coexistence des religions, le dialogue interreligieux comme facteur de paix et de liberté est très important et est aussi une partie importante de l’exhortation apostolique post-synodale. Enfin, c’est le pays de mon cher ami, le Cardinal Gantin. J’avais toujours le désir de prier, un jour, sur sa tombe. Il fut réellement un grand ami, et visiter le pays de Bernardin Gantin, une haute figure de l’Afrique catholique, de l’Afrique humaine et civilisée, est pour moi une autre raison d’aller dans ce pays”.

  Dans sa deuxième question, le P.Lombardi a fait référence au succès croissant en Afrique des églises évangéliques ou pentecôtistes, “proposant une foi attirante, une grande simplification du message chrétien; elles insistent sur les guérisons et mélangent leurs cultes avec ceux de la religion traditionnelle”; et a demandé quelle réponse pouvait donner l'Eglise face à ce défi. Le Pape a expliqué qu'il s'agit d'un phénomène mondial, présent sur tous les continents, surtout en Amérique latine et en Afrique. Ces communautés se caractérisent par le peu d'institution, un message facile, simple et compréhensible, et “une liturgie participative, exprimant ses propres sentiments, sa culture et des combinaisons syncrétistes entre les religions. Tout cela garantit un certain succès mais peu de stabilité. Beaucoup reviennent à l'Eglise catholique ou passent d'une communauté à l'autre. Nous ne devons pas imiter ces communautés, mais nous demander ce que nous pouvons faire pour donner une nouvelle vitalité à la foi catholique. La première chose est sans doute un message simple, profond et compréhensible ; il est important que le christianisme n'apparaisse pas comme un système compliqué, européen...mais comme le message universel que Dieu existe, nous connaît et nous aime, et que la religion entraîne la collaboration et la fraternité. Et puis il est très important que l'institution ne soit pas trop lourde, que l'initiative de la communauté et de la personne prévale, de même qu'une liturgie participative mais non sentimentale: elle en doit pas se fonder sur l'expression des sentiments mais doit être caractérisée par la présence du mystère dans lequel nous entrons, dans lequel nous nous laissons façonner. Enfin, je dirai qu'il est très important que l'universalité ne se perde pas dans l'inculturation. Je préfèrerai parler d'inter-culturalité plus que d'inculturation, c'est-à-dire d'une rencontre des cultures dans la vérité commune de notre être humain aujourd'hui et grandir ainsi dans la fraternité universelle. Il ne faut pas perdre notre catholicité c'est-à-dire que nous sommes frères partout dans le monde, une famille qui se connaît et qui collabore dans un esprit de fraternité”.

  La troisième question évoqua l'objet du message et la contribution spécifique de l'Eglise à la construction d'une paix durable sur le continent africain, à la lumière des diverses initiatives de Peacekeeping et de reconstruction nationale dans les différents pays africains.

   “Il est vrai qu'il y a eu de nombreuses conférences internationales pour l'Afrique, pour la fraternité universelle", a dit le Pape. "Nous devons reconnaître qu'il s'y dit de bonnes choses, et parfois aussi, il se fait de choses bonnes. Mais les paroles et les intentions et la volonté sont souvent plus grandes que la réalisation et nous devons nous demander pourquoi. Je crois qu'un facteur fondamental est que ce renouvellement, cette fraternité universelle, exige de dépasser notre égoïsme; facile à dire mais difficile à réaliser... C'est seulement par l'amour et la connaissance d'un Dieu qui nous aime et qui nous donne que nous pouvons y arriver: osons perdre la vie, osons nous donner parce que nous savons que c'est ainsi que nous gagnerons”. Le Saint-Père a expliqué ensuite pourquoi il pensait que l'Afrique pouvait apporter la foi et l'espérance au reste du monde. “L'humanité est en cours de transformation toujours plus rapide, et en Afrique également. Au cours de ces dernières 50-60 années, ce processus a été difficile pour l'Afrique, depuis l'indépendance et après le colonialisme jusqu'à aujourd'hui. Des difficultés persistent encore... Cependant, cette fraîcheur du oui à la vie qu'à l'Afrique..., son enthousiasme et son espérance, montrent sa réserve d'humanité, sa fraîcheur du sens religieux et de l'espérance. Je dirais qu'il existe un humanisme frais dans l'âme jeune de l'Afrique. Malgré tous les problèmes qui existent et qui existeront, ce continent est encore une réserve de vitalité pour l'avenir sur laquelle nous pouvons compter”.
PV-BENIN/                             VIS 20111119 (910)

VISITE A LA CATHEDRALE DE COTONOU



CITE DU VATICAN,18 NOV 2011 (VIS). Hier après-midi, le Saint-Père s'est rendu en papamobile de l'aéroport à la cathédrale Notre Dame de la miséricorde de Cotonou, où il a été accueilli par de nombreux fidèles. Après s'être recueilli devant le Saint Sacrement, il s'est incliné sur les tombes des archevêques Isidore de Sousa et Christophr Adimou. Après le Te Deum et le salut de l'actuel Archevêque, Mgr.Antoine Ganyé, Benoît XVI s'est adressé à l'assemblée, rendant tout d'abord hommage aux archevêques défunts de Cotonou, de "valeureux ouvriers dans la Vigne du Seigneur, dont la mémoire demeure vivante dans le cœur des catholiques et de nombreux béninois. Ces deux prélats furent, chacun à sa manière, des pasteurs pleins de zèle et de charité. Ils se sont dépensés sans compter au service de l’Evangile et du peuple de Dieu, surtout des personnes les plus vulnérables. Vous savez tous que Mgr.de Sousa a été un ami de la vérité et qu’il a joué un rôle déterminant dans la transition démocratique de votre pays".

  Je veux maintenant, a-t-il poursuivi, "vous inviter à méditer un instant sur la miséricorde infinie de Dieu... L’histoire du salut, qui culmine dans l’Incarnation et trouve son accomplissement plénier dans le mystère pascal, est une révélation éclatante de la miséricorde de Dieu...qui ne consiste pas seulement en la rémission de nos péchés. Elle consiste aussi dans le fait que Dieu, notre Père, nous ramène, parfois non sans douleur ni affliction ni crainte de notre part, sur le chemin de la vérité et de la lumière, car il ne veut pas que nous nous perdions... En relisant l’histoire personnelle de chacun de nous et celle de l’évangélisation de nos pays, nous pouvons dire à la suite du psalmiste: Je chanterai sans fin les miséricordes du Seigneur. La Vierge Marie a expérimenté au plus haut point le mystère de l’amour divin... Par son oui à l’appel de Dieu, elle a contribué à la manifestation de l’amour divin parmi les hommes. En ce sens, mère de miséricorde par participation à la mission de son Fils, elle a reçu le privilège de pouvoir nous secourir toujours et partout... En Marie, nous avons non seulement un modèle de perfection, mais aussi une aide pour réaliser la communion avec Dieu et avec nos frères et sœurs. Mère de miséricorde, elle est un guide sûr des disciples de son Fils qui veulent être au service de la justice, de la réconciliation et de la paix... N’ayons donc pas peur d’invoquer avec confiance celle qui ne cesse de dispenser à ses enfants les grâces divines". La cérémonie s'est conclue par le Pater, après quoi le Saint-Père s'est rendu à la nonciature apostolique.
PV-BENIN/                 VIS 20111119 (450)

GARANTIR LES ATTENTES DU PEUPLE


CITE DU VATICAN, 19 NOV 2011 (VIS). Peu avant 9 h, Benoît XVI a gagné le palais présidentiel où le chef de l'Etat, M.Thomas Yayi Boni l'a accueilli. Devant le gouvernement, les corps constitué, le corps diplomatique et les représentants religieux du pays, il a prononcé le discours dont voici les passages saillants:

  "Souvent, dans mes interventions antérieures, j’ai uni au mot Afrique celui d’espérance. Je l’ai fait à Luanda voici deux ans et déjà dans un contexte synodal. Le mot espérance figure d’ailleurs plusieurs fois dans l’Exhortation apostolique post-synodale Africae munus que je vais signer tout à l’heure. Lorsque je dis que l’Afrique est le continent de l’espérance, je ne fais pas de la rhétorique facile, mais j’exprime tout simplement une conviction personnelle, qui est également celle de l’Église. Trop souvent, notre esprit s’arrête à des préjugés ou à des images qui donnent de la réalité africaine une vision négative, issue d’une analyse chagrine. Il est toujours tentant de ne souligner que ce qui ne va pas ; mieux encore, il est facile de prendre le ton sentencieux du moralisateur ou de l’expert, qui impose ses conclusions et propose, en fin de compte, peu de solutions adaptées. Il est tout aussi tentant d’analyser les réalités africaines à la manière d’un ethnologue curieux ou comme celui qui ne voit en elles qu’un énorme réservoir énergétique, minéral, agricole et humain facilement exploitable pour des intérêts souvent peu nobles. Ce sont là des visions réductrices et irrespectueuses, qui aboutissent à une chosification peu convenable de l’Afrique et de ses habitants.

  Parler de l’espérance, c’est parler de l’avenir, et donc de Dieu! L’avenir s’enracine dans le passé et le présent... C’est sur le terreau du passé, composé de multiples éléments contradictoires et complémentaires qu’il s’agit de construire l'avenir avec l’aide de Dieu... A la lumière de l'espérance qui doit nous animer, je voudrais évoquer deux réalités africaines d’actualité. La première se réfère plutôt de manière générale à la vie socio-politique et économique du continent, la seconde au dialogue inter-religieux... Ces derniers mois, de nombreux peuples ont manifesté leur désir de liberté, leur besoin de sécurité matérielle, et leur volonté de vivre harmonieusement dans la différence des ethnies et des religions. Un nouvel état est même né sur votre continent. Nombreux ont été également les conflits engendrés par l’aveuglement de l’homme, par sa volonté de puissance et par des intérêts politico-économiques qui font fi de la dignité des personnes ou de celle de la nature... Il y a trop de scandales et d’injustices, trop de corruption et d’avidité, trop de mépris et de mensonges, trop de violences qui conduisent à la misère et à la mort. Ce sont des maux qui affligent votre continent, mais aussi le reste du monde. Chaque peuple veut comprendre les choix politiques et économiques qui sont faits en son nom. Il saisit la manipulation, et sa revanche est parfois violente. Il veut participer à la bonne gouvernance. Nous savons qu’aucun régime politique humain n’est idéal, qu’aucun choix économique n’est neutre. Mais ils doivent toujours servir le bien commun. Nous nous trouvons donc en face d’une revendication légitime qui touche tous les pays, pour plus de dignité, et surtout pour plus d’humanité. L’homme veut que son humanité soit respectée et promue. Les responsables politiques et économiques des pays se trouvent placés devant des décisions déterminantes et des choix qu’ils ne peuvent plus éviter.

  De cette tribune, je lance un appel à tous les responsables politiques et économiques des pays africains et du reste du monde. Ne privez pas vos peuples de l’espérance. Ne les amputez pas de leur avenir en mutilant leur présent ! Ayez une approche éthique courageuse de vos responsabilités et, si vous êtes croyants, priez Dieu de vous accorder la sagesse... Quel qu’il soit, le pouvoir aveugle avec facilité, surtout lorsque sont en jeu des intérêts privés, familiaux, ethniques ou religieux. Dieu seul purifie les cœurs et les intentions. L’Eglise n’apporte aucune solution technique et n’impose aucune solution politique. Elle répète: N’ayez pas peur! L’humanité n’est pas seule face aux défis du monde. Dieu est présent. C’est là un message d’espérance, une espérance génératrice d’énergie, qui stimule l’intelligence et donne à la volonté tout son dynamisme... L’espérance est communion. N’est-ce pas là une voie splendide qui nous est proposée ? J’y invite tous les responsables politiques, économiques, ainsi que le monde universitaire et celui de la culture. Soyez, vous aussi, des semeurs d’espérance!

  "Il n'est pas nécessaire de rappeler les récents conflits nés au nom de Dieu, et les morts données au nom de celui qui est la Vie. Toute personne de bon sens comprend qu’il faut toujours promouvoir la coopération sereine et respectueuse des diversités culturelles et religieuses. Le vrai dialogue interreligieux rejette la vérité humainement égocentrique, car la seule et unique vérité est en Dieu... De ce fait, aucune religion, aucune culture ne peut justifier l’appel ou le recours à l’intolérance et à la violence. L’agressivité est une forme relationnelle assez archaïque qui fait appel à des instincts faciles et peu nobles. Utiliser les paroles révélées, l'Ecritures ou le nom de Dieu, pour justifier nos intérêts, nos politiques si facilement accommodantes, ou nos violences, est une faute très grave. Je ne peux connaître l’autre que si je me connais moi-même. Je ne peux l’aimer, que si je m’aime moi-même. La connaissance, l’approfondissement et la pratique de sa propre religion sont donc essentielles au vrai dialogue inter-religieux... Il convient donc que chacun se situe en vérité devant Dieu et devant l’autre. Cette vérité n’exclut pas, et elle n’est pas une confusion. Le dialogue inter-religieux mal compris conduit à la confusion ou au syncrétisme. Ce n’est pas ce dialogue qui est recherché... Nous savons aussi que ce dialogue n’est pas toujours facile, ou même qu’il est empêché pour diverses raisons. Cela ne signifie en rien un échec. Les formes du dialogue interreligieux sont multiples. La coopération dans le domaine social ou culturel peut aider les personnes à mieux se comprendre et à vivre ensemble sereinement. Il est aussi bon de savoir qu’on ne dialogue pas par faiblesse, mais qu’on dialogue parce que l’on croit en Dieu. Dialoguer est une manière supplémentaire d’aimer Dieu et son prochain sans abdiquer ce que l’on est.

  Avoir de l’espérance, ce n’est pas être ingénu, mais c’est poser un acte de foi en un avenir meilleur. L’Eglise catholique met ainsi en œuvre l’une des intuitions du concile Vatican II, celle de favoriser les relations amicales entre elle et les membres de religions non-chrétiennes... Je salue tous les responsables religieux qui ont eu l’amabilité de venir ici me rencontrer. Je veux les assurer, ainsi que ceux des autres pays africains, que le dialogue offert par l’Église catholique vient du cœur. Je les encourage à promouvoir, surtout parmi les jeunes, une pédagogie du dialogue, afin qu’ils découvrent que la conscience de chacun est un sanctuaire à respecter, et que la dimension spirituelle construit la fraternité... Pour finir, je voudrais utiliser l’image de la main. Cinq doigts la composent, et ils sont bien différents. Chacun d’eux pourtant est essentiel, et leur unité forme la main. La bonne entente entre les cultures, la considération non condescendante des unes pour les autres, et le respect des droits de chacune sont un devoir vital. Il faut l’enseigner à tous les fidèles des diverses religions. La haine est un échec, l’indifférence une impasse, et le dialogue une ouverture! N’est-ce pas là un beau terrain où seront semées des graines d’espérance? Tendre la main signifie espérer pour arriver, dans un second temps, à aimer... A côté du cœur et de l’intelligence, la main peut devenir, elle aussi, un instrument du dialogue. Elle peut faire fleurir l’espérance, surtout lorsque l’intelligence balbutie et que le cœur trébuche... Avoir peur, douter et craindre, s’installer dans le présent sans Dieu, ou encore n’avoir rien à attendre, sont autant d’attitudes étrangères à la foi chrétienne et, je crois, à toute autre croyance en Dieu... A la suite de Pierre, dont je suis le successeur, je souhaite que votre foi et votre espérance soient en Dieu. C’est le vœu que je formule pour l’Afrique tout entière qui m’est si chère. Aie confiance, Afrique, et lève toi, le Seigneur t’appelle!". Ensuite, le Saint-Père a eu un entretien privé avec le Président béninois, puis a signé le livre d'or de la présidence.
PV-BENIN/               VIS 20111119 (1400)

SACERDOCE ET SAINTETE


CITE DU VATICAN, 19 NOV 2011 (VIS). En fin de matinée, Benoît XVI est arrivé au séminaire d'Ouidah, où il est allé en la chapelle se recueillir sur la tombe de son ami le Cardinal Gantin, premier africain chef de dicastère romain, et sur celle de son maître Mgr.Louis Parisot, SMA, qui fut Vicaire apostolique pour le Dahomey et Ouidah, puis le premier Archevêque de Cotonou. Le Pape a ensuite gagné la cour, où l'attendaient plusieurs centaines de prêtres et religieux, de religieuses, de séminaristes et de laïcs engagés. Dans son discours, il a tenu à évoquer l’exhortation apostolique post-synodale Africae Munus qu'il s'apprête à signer: "Il y sera question de paix, de justice et de réconciliation. Ces trois valeurs s’imposent comme un idéal évangélique fondamental à la vie baptismale et elles requièrent une saine acceptation de votre identité de prêtre, de personne consacrée et de fidèle laïc".

  "Chers prêtres, la responsabilité de la promotion de la paix, de la justice et de la réconciliation, vous incombe d’une manière toute particulière. À cause de l’Ordre sacré reçu et des Sacrements célébrés, vous êtes appelés en effet à être des hommes de communion... Je vous encourage donc à laisser transparaître le Christ dans votre vie par une vraie communion avec l’évêque, par une réelle bonté pour vos confrères, par une profonde sollicitude pour chaque baptisé et par une grande attention pour toute personne. En vous laissant modeler par le Christ, vous ne substituerez jamais à la beauté de votre être sacerdotal des réalités éphémères parfois malsaines que la mentalité contemporaine tente d’imposer à toutes les cultures... Chers religieux et religieuses, la vie consacrée est une suite radicale de Jésus. Que votre choix inconditionnel du Christ vous conduise à un amour sans frontière pour le prochain!... Pauvreté, obéissance et chasteté creusent en vous la soif de Dieu et la faim de sa Parole, qui, en grandissant, se muent en faim et soif pour servir le prochain en mal de justice, de paix et de réconciliation". Puis le Pape s'est adressé aux séminaristes, qu'il a encouragé à se "mettre à l’école du Christ pour acquérir les vertus qui vous aideront à vivre le sacerdoce ministériel comme le lieu de votre sanctification. Sans la logique de la sainteté, le ministère n’est plus qu’une simple fonction sociale... Face aux défis de l’existence humaine, aujourd’hui comme demain, s’il veut être un témoin crédible au service de la paix, de la justice et de la réconciliation, le prêtre doit être un homme humble et équilibré, sage et magnanime... Quant à vous, chers fidèles laïcs qui, au cœur des réalités quotidiennes, êtes appelés à être le sel de la terre et la lumière du monde", vous avez une mission qui "requiert d’abord une foi en la famille bâtie selon le dessein de Dieu et une fidélité à l’essence même du mariage chrétien... Grâce à la force de la prière, la vie personnelle et familiale se transforme et s’améliore, le dialogue s’enrichit, la foi se transmet aux enfants, la joie d’être ensemble s’amplifie, le foyer se rassemble et se consolide sans cesse. En faisant régner dans vos familles l’amour et le pardon, vous contribuerez à l’édification d’une Eglise belle et forte, et à l’avènement de plus de justice et de paix dans la société entière". Enfin, il a tout spécialement exhorté les catéchistes, "ces vaillants missionnaires au cœur des réalités les plus humbles, à offrir toujours, avec une espérance et une détermination indéfectibles, leur aide singulière et absolument nécessaire à l’expansion de la foi dans la fidélité à l’enseignement de l’Eglise".

  Pour conclure, Benoît XVI a dit à ses hôtes que l'amour "du Dieu révélé et de sa Parole, des sacrements et de l’Eglise, sont un antidote efficace contre des syncrétismes qui égarent. Cet amour favorise une juste intégration des valeurs authentiques des cultures dans la foi chrétienne. Il libère de l’occultisme et vainc les esprits maléfiques, car il est mû par la puissance même de la Trinité. Vécu profondément, cet amour est aussi un ferment de communion qui brise toute barrière, favorisant ainsi l’édification d’une Eglise dans laquelle il n’y a pas de ségrégation entre les baptisés, car tous ne font qu’un dans le Christ".
PV-BENIN/                                        VIS 20111119 (710)

SIGNATURE DE L'EXHORTATION APOSTOLIQUE


CITE DU VATICAN, 19 NOV 2011 (VIS). Ce midi, le Pape a gagné la basilique de l’Immaculée Conception de Ouidah, première cathédrale d'Afrique occidentale (1909), point de départ de l'évangélisation régionale. Après l'adoration du Saint Sacrement, il s'est adressé en les remerciant de leur travail les membres du Conseil spécial pour l’Afrique du Synode des évêques, ainsi que son Secrétaire général, Mgr.Nikola Eterovic: Aujourd’hui, a dit Benoît XVI, "avec la signature de l’exhortation apostolique post-synodale Africae Munus, se conclut la célébration de l’événement synodal. Celui-ci a mis en mouvement l’Eglise catholique en Afrique qui a prié, réfléchi et débattu sur le thème de la réconciliation, de la justice et de la paix. Dans ce processus, il y a eu une singulière proximité entre le Successeur de Pierre et les Eglises particulières en Afrique... Cette deuxième Assemblée spéciale pour l’Afrique a bénéficié de l’Exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Africa du Bienheureux Jean-Paul II, qui a fortement souligné l’urgence d’une évangélisation du continent, qui ne peut être dissociée de la promotion humaine. Par ailleurs, le concept d’Eglise famille de Dieu y a été développé. Ce dernier a produit beaucoup de fruits spirituels pour l’Eglise et pour  l’action d’évangélisation et de promotion humaine qu’elle a mise en œuvre, pour la société africaine dans son ensemble". 
  "Prenant en compte cet horizon ecclésial, la deuxième Assemblée spéciale pour l’Afrique s’est concentrée sur le thème de la réconciliation, de la justice et de la paix. Il s’agit de points importants pour le monde en général, mais ils acquièrent une actualité toute particulière en Afrique. Il suffit de rappeler les tensions, les violences, les guerres, les injustices, les abus de toutes sortes, nouveaux et anciens, qui ont marqué cette année. Le thème principal concernait la réconciliation avec Dieu et avec le prochain. Une Eglise réconciliée en son sein et entre tous ses membres pourra devenir signe prophétique de réconciliation au niveau de la société, de chaque pays et du continent tout entier... Il ne faut jamais se lasser de chercher les voies de la paix, qui est un bien des plus précieux. Pour l’atteindre, il faut avoir le courage de la réconciliation qui vient du pardon, de la volonté de recommencer la vie commune, de la vision solidaire de l’avenir, de la persévérance pour dépasser les difficultés. Réconciliés et en paix avec Dieu et le prochain, les hommes peuvent œuvrer pour une plus grande justice au sein de la société". Afrique, s'est exclamé le Pape, "terre d’une nouvelle Pentecôte, aie confiance en Dieu! Animée par l’Esprit du Christ ressuscité, deviens la grande famille de Dieu, généreuse avec tous tes fils et filles, acteurs de réconciliation, de paix et de justice! Afrique, Bonne Nouvelle pour l’Eglise, deviens-le pour le monde entier!". Après sa brève allocution, il a signé le document et bénit l'assemblée, avant de regagner Cotonou, distante de 45 km.
PV-BENIN/                 VIS 20111119 (480)

LES CLEFS DE "AFRICAE MUNUS"


CITE DU VATICAN, 19 NOV 2011 (VIS). Voici les passages de la présentation par Mgr.Nikola Eterovic, Secrétaire général du Synode des évêques, fournissant les clefs de lecture de l'exhortation apostolique post-synodale Africae Munus:

  L’exhortation Africae Munus se compose de deux parties. "Dans la première partie, on distingue les structures portantes de la mission ecclésiale du continent qui aspire à la réconciliation, la justice et la paix et qui a, comme source, la personne de Jésus-Christ. En l’écoutant, les chrétiens sont invités à se laisser réconcilier avec Dieu, à devenir justes pour construire un ordre social juste, dans la logique des Béatitudes, en s’engageant dans le service fraternel pour l’amour de la vérité, source de paix. C’est pourquoi, les chantiers pour la réconciliation, la justice et la paix, sont aussi indiqués, dans une authentique conversion, la célébration du sacrement de réconciliation, une spiritualité de communion, l’inculturation de l’Evangile, la protection de la vie, les migrants, les réfugiés, la bonne gouvernance des états, le dialogue œcuménique et interreligieux, surtout avec les religions traditionnelles et l’Islam. Dans la seconde partie, tous les membres de l’Eglise sont invités à contribuer à la communion et à al paix dans l’Eglise et dans la société. Sont aussi indiqués les champs de l’apostolat: L’Eglise comme présence active et efficace de Jésus-Christ, le monde de l’éducation, de la santé et des moyens de communication sociale. L’exhortation ouvre un horizon d’espérance à l’Afrique qui, en accueillant Jésus-Christ, doit s’émanciper des forces qui la paralysent. 

  Africae Munus est bien dans la continuité d’Ecclesia in Africa, fruit de la première assemblée spéciale pour l’Afrique qui a donné une grande impulsion au développement de l’Eglise en Afrique, en développant, entre autre, l’idée d’Eglise famille de Dieu, au bénéfice de l’Eglise universelle. Africae Munus entend renforcer ce dynamisme ecclésial, indiquer le programme de l’activité pastorale, dans les prochaines décennies, de l’évangélisation du grand continent africain, soulignant le besoin urgent de réconciliation, de justice et de paix.
  
  L’Eglise, sacrement d’union avec Dieu et avec les hommes, doit être un lieu de réconciliation, don de Dieu, pour être un instrument efficace de la justice et de la paix dans la société tout entière. La réconciliation vient du mystère de Jésus-Christ ressuscité, présent dans son Eglise à travers la Parole de Dieu et les sacrements, surtout ceux de la réconciliation et de l’Eucharistie. Dans la grâce de l’Esprit, l’Eucharistie institue une nouvelle fraternité qui dépasse les langues, les cultures, les ethnies, les divisions, le tribalisme, le racisme et l’ethnocentrisme. Dans son œuvre d’évangélisation et d’éducation à la foi chrétienne, l’Eglise doit mettre l’accent sur une catéchèse vécue qui conduise à une conversion profonde et à un engagement effectif à vivre l’Evangile au niveau personnel, familial et social. La doctrine sociale de l’Eglise vient en soutien à la promotion humaine. 

  Africae Munus offre à l’Eglise en Afrique un guide pratique pour l’activité pastorale des prochaines décennies. L’évangélisation ad gentes en Afrique reste une priorité avec l’annonce de l’Evangile à ceux qui ne connaissent pas Jésus-Christ. Cette priorité pastorale doit engager tous les chrétiens d’Afrique. Il faut, en outre, mieux animer l’évangélisation ordinaire dans les diverses Eglises locales, en s’engageant à promouvoir la réconciliation, la justice et la paix. Il est urgent, ensuite, de s’engager dans la nouvelle évangélisation en Afrique, en particulier, en faveur de ceux qui se sont éloignés de l’Eglise ou qui n’ont pas de pratique chrétienne. Les chrétiens d’Afrique, en particulier le clergé et les membres de vie consacrée, sont appelés à soutenir la nouvelle évangélisation même dans les pays sécularisés. Il s’agit d’un échange de dons, vu que des missionnaires africains œuvrent déjà dans les pays d’où, autrefois, provenaient les missionnaires venant annoncer la Bonne Nouvelle en Afrique. 

  Parmi les différentes mises en œuvre proposées par l’exhortation apostolique, signalons:
-Les saints, personnes réconciliées avec Dieu et avec le prochain, sont des partisans exemplaires de la justice et des apôtres de la paix. L’Eglise, dont tous les membres sont appelés à la sainteté, doit retrouver un nouvel élan, venant des nombreux saints et martyrs, confesseurs et vierges du continent africain, dont le culte doit être ravivé et encouragé.
-Afin d’obtenir d’autres exemples actuels et de nouveaux intercesseurs au ciel, les pasteurs des Eglises locales sont encouragés à reconnaître parmi les serviteurs africains de l’Evangile, ceux qui pourraient être canonisés, selon les normes de l’Eglise.
-Il faut aussi renforcer les liens de communion entre le Saint-Père et les évêques d’Afrique, ainsi qu’entre les évêques du continent au niveau national, régional et continental.
-On souhaite que les évêques s’engagent davantage à promouvoir à soutenir effectivement et affectivement, le Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar comme structure continentale de solidarité et de communion ecclésiale.
-Pour approfondir le mystère de l’Eucharistie et pour accroître la dévotion eucharistique, la proposition des Pères synodaux de célébrer un congrès eucharistique continental est retenue.
-Est également soutenue, la célébration annuelle dans les divers pays d’Afrique, d’un jour ou d’une semaine de réconciliation, particulièrement pendant l’avent ou le carême.
-En accord avec le Saint-Siège, le SCEAM pourra contribuer à la réalisation d’une année de réconciliation au niveau continental pour demander à Dieu un pardon spécial pour tous les maux et blessures que les êtres humains se sont infligés les uns aux autres en Afrique, et pour que se réconcilient les personnes et les groupes qui ont été blessés dans l’Eglise et dans l’ensemble de la société.
  Remerciant pour le don de la foi en Dieu Un et Trine, Père, Fils et Esprit, l’Eglise en Afrique s’engage, avec un élan renouvelé, dans l’évangélisation et dans la promotion humaine, afin que tout le continent devienne un vaste champ de réconciliation, de justice et de paix. De cette façon, l’Eglise contribue à forger la nouvelle Afrique appelée à devenir toujours plus le poumon spirituel de l’humanité".
PV-BENIN/                                        VIS 20111119 (980)

AUTRES ACTES PONTIFICAUX


CITE DU VATICAN, 19 NOV 2011 (VIS). Le Saint-Père a nommé:

-Mgr.Kenneth David Oswin Richards, Evêque de Saint John's-Basseterre (superficie: 1.058, population: 169.787, catholiques: 14.878, prêtres: 9, religieuses: 7), à Antigua and Barbuda. L'Evêque élu, né en 1958 à St.Catherine (Jamaïque) et ordonné prêtre en 1985, était depuis 2008 Vicaire Général du diocèse de Kingston in Jamaica (Jamaïque). Docteur en théologie, il été curé de paroisse, directeur diocésain des vocations et président du Presbyterium archiépiscopal.

-Mgr.António José da Rocha Couto, SMP, Evêque de Lamego (superficie: 2.848, population: 160.200, catholiques: 157.200, prêtres: 44, diacres: 2, religieux: 64), au Portugal. Jusqu'ici Auxiliaire de l'Archevêque de Braga (Portugal), il succède à Mgr.Jacinto Tomás de Carvalho Bothelo, dont la renonciation à la charge pastorale du diocèse a été acceptée pour limite d'âge.
NER:RE/                                           VIS 20111119 (150)
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