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Le Vatican Information Service (VIS) est un service d'information de la Salle-de-Presse du Saint-Siège. Il propose des informations sur le Magistère et l'activité pastorale du Saint-Père et de la Curie Romaine... []

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mercredi 11 avril 2012

RESURRECTION, LE SENS DE L'EXISTENCE

Cité du Vatican, 11 avril 2012 (VIS). Le Saint-Père a consacré la catéchèse de l'audience générale de ce mercredi à la transformation que la Résurrection de Jésus produit sur ses disciples, pour réfléchir sur le sens de la fête de Pâques aujourd'hui pour les chrétiens. La foi en le Ressuscité, a-t-il dit, "transforme notre vie: elle la libère de la peur, lui donne une ferme espérance, l'anime de ce qui donne tout son sens à l'existence, l'amour de Dieu". Puis il a rappelé qu'au soir de la Résurrection, les disciples étaient enfermés, remplis de peur et du souvenir de la passion du Maître. "Cette situation d'angoisse des disciples change radicalement avec l'arrivée de Jésus. Il entre, portes fermées, se tient au milieu d'eux et leur donne la paix qui...devient pour la communauté une source de joie, la certitude de la victoire, la sécurité de pouvoir s'appuyer sur Dieu".
Après son salut, Jésus montre aux disciples ses plaies, "signes de ce qui a été et que l'on n'oubliera plus jamais: son humanité glorieuse reste 'blessée'. Ce geste a pour but de confirmer la nouvelle réalité de la Résurrection: le Christ qui est désormais parmi les siens est une personne réelle, ce même Jésus qui, trois jours avant, fut cloué sur la croix. Et c'est ainsi que, dans la lumière fulgurante de la Pâque, dans la rencontre avec le Ressuscité, les disciples comprennent le sens salvifique de sa passion et de sa mort. Alors, ils passent de la tristesse et de la peur, à la pleine joie". Jésus les salue de nouveau: La paix soit avec vous. Il ne s'agit pas seulement d'un salut, a ajouté le Pape, mais "du don que le Ressuscité fait à ses amis; et c'est, en même temps, une mission: cette paix acquise par le Christ avec son sang, est pour eux, mais aussi pour tous, et les disciples devront la porter dans le monde entier... Jésus a terminé son œuvre dans le monde, maintenant c'est à eux de semer la foi dans les cœurs". Mais le Seigneur sait qu'ils sont encore emplis de peur. "C'est pourquoi, il accomplit le geste de souffler sur eux et les régénère dans son Esprit; ce geste est le signe de la nouvelle création. Avec le don de l'esprit Saint qui provient du Christ ressuscité un monde nouveau a, en effet, commencé".
Benoît XVI a ajouté que "aujourd'hui également, le Ressuscité entre dans nos maisons et dans nos cœurs, même si bien souvent les portes sont fermées. Il entre, donnant joie et paix, vie et espérance, dons dont nous avons besoin pour notre renaissance humaine et spirituelle". Lui seul peut mettre fin aux divisions, aux inimitiés, aux rancœurs, aux envies, aux méfiances et aux indifférences. Lui seul peut donner du sens à l'existence de qui est fatigué et triste, découragé et désespéré. Les deux disciples qui, le jour de Pâques, marchaient vers Emmaüs, en ont ainsi fait l'expérience. Jésus s'approche d'eux et les accompagne, sans même être reconnu, en leur expliquant l'Ecriture pour qu'ils comprennent leur mission salvifique. Plus tard, ils demandent à Jésus de rester avec eux et le reconnaissent lorsque celui-ci bénit et partage le pain. "Cet épisode nous indique deux 'lieux' privilégiés où nous pouvons rencontrer le Ressuscité qui transforme notre vie...la Parole et l'Eucharistie. Les disciples d'Emmaüs rentrent à Jérusalem pour rejoindre les autres, afin que "renaisse en eux l'enthousiasme de la foi, l'amour pour la communauté, le besoin de communiquer la bonne nouvelle. Le Maître est ressuscité et, avec lui, toute la vie ressuscite. Témoigner de cet évènement devient pour eux une nécessité inéluctable".
Le Saint-Père a finalement expliqué que ce temps pascal doit être pour les chrétiens l'occasion de redécouvrir avec joie et enthousiasme les sources de la foi: "Il s'agit d'accomplir le même itinéraire que Jésus a fait faire aux deux disciples d'Emmaüs, à travers la redécouverte de la Parole de Dieu et de l'Eucharistie. Le point culminant de ce chemin, hier comme aujourd'hui, est la communion eucharistique: dans la communion, Jésus nous nourrit de son corps et de son sang pour être présent dans notre vie, pour nous rendre nouveaux, animés de la puissance de l'Esprit Saint". Invitant les fidèles à avoir foi dans le Ressuscité, il a affirmé qu'il "est vivant et vrai, toujours présent au milieu de nous. Il marche avec nous pour guider notre vie", et "a le pouvoir de donner la vie, de nous faire renaître comme des fils de dieu, capables de créer et d'aimer".

EN BREF

SA BEATITUDE LE CARDINAL IGNACE MOUSSA I DAOUD, préfet émérite de la Congrégation pour les Eglises orientales et Patriarche émérite d'Antioche des Syriens, est décédé à Rome, le 7 avril, à l'âge de 82 ans. Dans un télégramme de condoléances envoyé à SB Ignace Youssef III Younamm, Patriarche d'Antioche des syriens, Benoît XVI a fait part de sa proximité à cette Eglise patriarcale dont le défunt fut un "pasteur dévoué". Le Pape a aussi évoqué les populations de cette région qui traversent des moments difficiles. Les obsèques du Cardinal ont été célébrées hier soir à 17h à la basilique St-Pierre.
LE 7 AVRIL A ETE PUBLIEE LA LETTRE PAR LAQUELLE LE SAINT-PERE nomme le Cardinal Marc Ouellet, PSS, préfet de la Congrégation pour les évêques, son envoyé spécial à la cérémonie d'ouverture du pèlerinage de la Sainte Tunique à l'occasion du cinquième centenaire de son ostentation publique qui aura lieu en la cathédrale de Trèves (Allemagne), le 13 avril. Le Cardinal sera accompagné deux chanoines du chapitre cathédral, Mgr.Rainer Scherschel et le P.Reinhold Bohlen.
BENOIT XVI A FAIT PARVENIR UN TELEGRAMME DE CONDOLEANCES à Mgr. Roberto Octavio González Nieves, OFM, Archevêque de San Juan de Puerto Rico (Porto Rico), suite au décès, le 10 avril, à l'âge de 89 ans, du Cardinal Luis Aponte Martínez, Archevêque émérite de ce siège. Dans son message, le Pape a souligné que le défunt avait participé au Concile Vatican II et introduit "dans cette église locale ses dispositions". Il a aussi "témoigné de son grand amour pour Dieu et l'Eglise, de même que de son grand dévouement à la cause de l'Evangile".

AUTRES ACTES PONTIFICAUX

Cité du Vatican, 7 avril 2012 (VIS). Le Saint-Père a nommé le Cardinal Marc Ouellet, PSS, Préfet de la Congrégation pour les évêques, son Légat au 50 Congrès eucharistique international (Dublin, 10 – 17 juin).

MESSE CHRISMALE


Cité du Vatican, 5 avril 2012 (VIS). A 9 h 30' en la Basilique vaticane, Benoît XVI a présidé la messe chrismale, entouré des Cardinaux, évêques et prêtres présents à Rome. Au cours de la célébration ils ont renouvelé leurs promesses sacerdotales, puis le Pape a béni le chrême servant pour les onctions des catéchumènes, des malades et des mourants. Voici des passages de son homélie :
« En cette messe nos pensées se tournent vers le moment où l’évêque, par l’imposition des mains et la prière, nous a fait entrer dans le sacerdoce de Jésus- Christ, afin que nous soyons consacrés dans la vérité, comme Jésus, dans sa prière sacerdotale, a demandé pour nous à son Père. Il est lui-même la Vérité. Il nous a consacrés, c’est-à-dire remis pour toujours à Dieu, afin que, à partir de Dieu et en vue de lui, nous puissions servir les hommes. Mais sommes-nous aussi consacrés dans la réalité de notre vie? Sommes-nous des hommes qui agissent à partir de Dieu et en communion avec Jésus Christ?... Il nous est demandé de ne revendiquer notre vie pour nous-mêmes, mais de la mette à la disposition d’un autre, du Christ. Ne nous demandons pas quoi en retirer pour nous, mais ce que nous pouvons donner, au Christ comme aux autres? Plus concrètement, comment doit se réaliser cette configuration au Christ, lequel ne domine pas, mais sert? Il ne prend pas, mais donne. Alors comment agir dans la situation souvent dramatique de l'Eglise d’aujourd’hui? Récemment, un groupe de prêtres dans un pays européen a publié un appel à la désobéissance, donnant des exemples concrets sur comment pourrait s’exprimer cette désobéissance, qui devrait ignorer même des décisions définitives du Magistère comme la question de l’ordination des femmes, à propos de laquelle Jean-Paul II a rappelé...que l’Eglise n’a reçu aucune autorisation du Seigneur. La désobéissance est-elle un chemin pour renouveler l’Eglise? Nous voulons croire les auteurs de cet appel, quand ils affirment être mus par la sollicitude pour l’Église ; être convaincus qu’on doit affronter la lenteur des Institutions par des moyens drastiques pour ouvrir des chemins nouveaux – pour ramener l’Eglise à la hauteur d’aujourd’hui. Mais la désobéissance est-elle vraiment un chemin ? Peut-on percevoir en cela quelque chose de la configuration au Christ, qui est la condition nécessaire de tout vrai renouvellement, ou non pas plutôt seulement l’élan désespéré pour faire quelque chose, pour transformer l’Eglise selon nos désirs et nos idées? ».
« Mais ne simplifions pas trop le problème. Le Christ n’a-t-il pas corrigé les traditions humaines qui menaçaient d’étouffer la parole et la volonté de Dieu? Oui, il l’a fait, pour réveiller de nouveau l’obéissance à la vraie volonté de Dieu, à sa parole toujours valable. La vraie obéissance lui tenait justement à cœur, contre l’arbitraire de l’homme. Et n’oublions pas qu'il était le Fils, avec l’autorité et la responsabilité singulières de révéler l’authentique volonté de Dieu, pour ouvrir la route de sa parole vers le monde des gentils. Et enfin il a concrétisé son envoi par sa propre obéissance et son humilité jusqu’à la croix, rendant ainsi sa mission crédible. Non pas la mienne, mais ta volonté : c’est la parole qui révèle le Fils, son humilité et en même temps sa divinité, et qui nous indique la route. Laissons-nous interroger encore une fois : est-ce qu’avec de telles considérations n’est pas défendu, en fait, l’immobilisme, le durcissement de la tradition ? Non. Celui qui regarde l’histoire de l’époque post-conciliaire, peut reconnaître la dynamique du vrai renouvellement, qui a souvent pris des formes inattendues dans des mouvements pleins de vie et qui rend presque tangibles la vivacité inépuisable de l'Eglise, la présence et l’action efficace de l'Esprit. Et si nous regardons les personnes, dont sont nés et naissent ces fleuves frais de vie, nous voyons que pour une nouvelle fécondité il est nécessaire d’être remplis de la joie de la foi. Elles sont aussi nécessaires la radicalité de l’obéissance, la dynamique de l’espérance et la force de l’amour ».
« Je voudrais encore brièvement m’arrêter à deux mots-clés du renouvellement des promesses sacerdotales, qui devraient nous pousser à réfléchir en ce moment de la vie de l'Eglise et de notre vie personnelle... Dans la rencontre des Cardinaux à l’occasion du récent Consistoire, divers pasteurs, sur la base de leur expérience, ont parlé d’un analphabétisme religieux qui se répand dans notre société si intelligente. Les éléments fondamentaux de la foi, que dans le passé chaque enfant connaissait, sont toujours moins connus. Mais pour pouvoir vivre et aimer notre foi...nous devons savoir ce que Dieu nous a dit. Notre raison et notre cœur doivent être touchés par sa parole. L’Année de la foi, le souvenir de l’ouverture du Concile Vatican II, il y a cinquante ans, doivent être pour nous une occasion d’annoncer le message de la foi avec un zèle nouveau et avec une nouvelle joie. Naturellement, nous le trouvons de manière fondamentale et essentielle dans la Sainte Écriture, que nous ne lirons et méditerons jamais assez. Mais en cela nous faisons tous l’expérience d’avoir besoin d’aide pour la transmettre avec rectitude dans le présent, afin qu’elle touche vraiment notre cœur. Cette aide nous la trouvons en premier lieu dans la parole de l’Eglise enseignante: les textes du Concile Vatican II et le Catéchisme de l’Eglise catholique sont des instruments essentiels qui nous indiquent de manière authentique ce que l’Eglise croit à partir de la Parole de Dieu. Et naturellement en fait partie aussi tout le trésor des documents que Jean-Paul II nous a donné et qui est encore loin d’avoir été exploité jusqu’au bout ».
« Toute notre annonce doit se mesurer sur la parole de Jésus-Christ: Mon enseignement n’est pas le mien. Nous n’annonçons pas des théories et des opinions privées, mais la foi de l’Eglise dont nous sommes des serviteurs. Mais ceci naturellement ne doit pas signifier que je ne soutiens pas cette doctrine de tout... Si nous ne nous annonçons pas nous-mêmes et si intérieurement nous sommes devenus tout un avec celui qui nous a appelés comme ses messagers si bien que nous sommes modelés par la foi et que nous la vivons, alors notre prédication sera crédible. Je ne fais pas de la réclame pour moi-même, mais je me donne moi-même. Le dernier mot-clé que je voudrais encore évoquer s’appelle le zèle pour les âmes (Animarum Zelus). C’est une expression démodée qui aujourd’hui n’est presque plus utilisée. Dans certains milieux, le mot âme est même considéré comme un mot prohibé, parce qu'il exprimerait un dualisme entre corps et âme, divisant l’homme à tort... L’homme est certainement une unité, destiné avec son corps et son âme à l’éternité. Mais ceci ne peut signifier que nous n’avons plus une âme, un principe constitutif qui garantit l’unité de l’homme dans sa vie et au-delà de sa mort terrestre. Et naturellement comme prêtres nous nous préoccupons de l’homme tout entier, y compris ses nécessités matérielles des affamés, des malades, des sans-abris. Toutefois, nous ne nous préoccupons pas seulement du corps, mais aussi des besoins de l’âme, des personnes qui souffrent de la violation du droit ou d’un amour détruit, de qui se trouve dans l’obscurité face à la vérité, qui souffre de l’absence de vérité et d’amour. Nous nous préoccupons du salut des hommes dans leur corps et dans leur âme. Et en tant que prêtres de Jésus-Christ, nous le faisons avec zèle... Un prêtre ne s’appartient jamais à lui-même. Les personnes doivent percevoir notre zèle, par lequel nous donnons un témoignage crédible pour l’Évangile de Jésus Christ ».

MESSE IN COENA DOMINI

Cité du Vatican, 5 avril 2012 (VIS). A 17 h 30' en la basilique St.Jean-de-Latran, Benoît XVI a célébré la messe de la Cène du Seigneur, au cours de laquelle il a lavé, comme de coutume dans la liturgie du Jeudi Saint, les pieds de douze prêtres du diocèse de Rome. Dans son homélie, il a dit que "le Jeudi Saint n’est pas seulement le jour de l’institution de l'Eucharistie, dont la splendeur irradie certainement tout le reste et, pour ainsi dire, l’attire à elle. La nuit obscure du Mont des Oliviers où Jésus se rend avec ses disciples, fait aussi partie du Jeudi Saint. La solitude et l’abandon de Jésus, qui, en priant, va vers la nuit de la mort, en font partie ".
Les disciples, "dont Jésus cherchait la proximité en cette heure de tourment extrême...se sont vite endormis. Ils entendaient toutefois les échos de la prière de Jésus et observaient son comportement. Ces deux choses se gravèrent profondément dans leur esprit et ils les transmirent pour toujours aux chrétiens. Jésus appelle Dieu Abba, Père. Ce n’est pourtant pas la forme usuelle pour la parole père, mais bien une parole du langage des enfants, une parole d’affection avec laquelle on n’osait pas s’adresser à Dieu. C’est le langage de celui qui est vraiment enfant, Fils du Père, de qui se trouve dans la communion avec Dieu, dans la plus profonde unité avec Lui... Si nous nous demandons en quoi consiste l’élément le plus caractéristique de la figure de Jésus dans les Evangiles, nous devons dire que c’est son rapport avec Dieu... Maintenant, nous connaissons Dieu tel qu’il est vraiment. Il est Père, et cela, dans une bonté absolue à laquelle nous pouvons nous confier... Celui qui est la bonté, est en même temps pouvoir, il est tout-puissant. Le pouvoir est bonté et la bonté est pouvoir. De la prière de Jésus sur le Mont des Oliviers, nous pouvons apprendre cette confiance".
Luc, a expliqué le Saint-Père "nous dit que Jésus priait à genoux. Dans les Actes des Apôtres, il parle de la prière à genoux des saints... Luc a ainsi relaté une petite histoire de la prière à genoux dans l’Eglise naissante. Les chrétiens, par leur agenouillement, entrent dans la prière de Jésus sur le Mont des Oliviers. Devant la menace du pouvoir du mal, eux, parce qu’ils sont agenouillés, sont droits devant le monde, mais ils sont à genoux devant le Père parce qu’ils sont fils. Devant la gloire de Dieu, nous chrétiens nous nous mettons à genoux et nous reconnaissons sa divinité, mais nous exprimons aussi dans ce geste notre confiance qu’il triomphe".
"Jésus lutte avec le Père. Il lutte avec lui-même. Et il lutte pour nous. Il fait l’expérience de l’angoisse devant le pouvoir de la mort. Avant tout, c’est simplement le bouleversement de l’homme, ou même, de toute créature vivante, en présence de la mort. En Jésus, au contraire, il y a quelque chose de plus. Il étend son regard sur les nuits du mal. Il voit l’insalubre marée de tout le mensonge et de toute l’infamie, qui vient à sa rencontre dans cette coupe qu’il doit boire. C’est le bouleversement de Celui qui est totalement pur et saint face au flot du mal de ce monde, qui se déverse sur lui... L'épître aux Hébreux a qualifié d’événement sacerdotal, la lutte de Jésus sur le Mont des Oliviers. Dans cette prière de Jésus, empreinte d’angoisse mortelle, le Seigneur remplit la fonction du prêtre: Il prend sur lui le péché de l’humanité, nous tous, et nous porte auprès du Père".
"Nous devons aussi prêter attention au contenu de la prière de Jésus sur le Mont des Oliviers. Jésus dit: Père, tout est possible pour toi. Eloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux! La volonté naturelle de l’Homme-Jésus effrayée face à une chose si énorme recule. Toutefois, en tant que Fils, il dépose cette volonté humaine dans la volonté du Père: non pas moi, mais toi. Par cela, Il a transformé le comportement d’Adam, le péché primordial de l’homme, guérissant ainsi l’homme. L’attitude d’Adam avait été: Non pas ce que tu veux toi, Dieu; moi-même je veux être dieu... C’est cette rébellion fondamentale qui traverse l’histoire et le mensonge profond qui dénature notre vie. Quand l’homme s’érige contre Dieu, il s’érige contre sa propre vérité et par conséquent, il ne devient pas libre, mais aliéné par lui-même. Nous sommes libres seulement quand nous sommes dans notre vérité, quand nous sommes unis à Dieu. Alors, nous devenons vraiment comme Dieu, non pas en nous opposant à lui, non pas en nous débarrassant de lui ou en le reniant. Dans la lutte durant sa prière sur le Mont des Oliviers, Jésus a dénoué la fausse contradiction entre l’obéissance et la liberté, et il a ouvert le chemin vers la liberté. Demandons au Seigneur de nous introduire dans ce 'oui' à la volonté de Dieu et de nous rendre ainsi vraiment libres".

LA FAMILLE AU COEUR DE LA VIA CRUCIS

Cité du Vatican, 6 avril 2012 (VIS). Vendredi Saint, à 17h 30' en la Basilique vaticane, le Saint-Père a présidé la célébration de la Passion. Après la liturgie de la Parole et le récit de la Passion selon saint Jean suivi de l'homélie et de la prière universelle, le rite s'est poursuivi avec l'adoration de la Croix et s'est conclu par la communion. Quelques heures plus tard, à 21 h 15', Benoît XVI a présidé le chemin de croix au Colisée. Cette année, les textes des méditations et des prières accompagnant les stations, ont été composés par un couple italien du mouvement des Focolari. Deux jeunes romains, porteurs de torches, ont encadré la croix, portée par le cardinal Agostino Vallini, Vicaire pour le diocèse de Rome, puis par deux frères franciscains de la Custodie de Terre Sainte, et quelques familles venues d'Italie, d'Irlande, du Burkina-Faso et du Pérou. A la fin de la Via Crucis, le Pape a ajouté quelques mots:
"Nous avons rappelé, dans la méditation, dans la prière et dans le chant, le parcours de Jésus sur le chemin de la Croix: un chemin qui semblait sans issue et qui au contraire a changé la vie et l’histoire de l’homme, a ouvert le passage vers les cieux nouveaux et la terre nouvelle. Spécialement en ce jour du Vendredi Saint, l’Eglise célèbre, avec une intime adhésion spirituelle, la mémoire de la mort en croix du Fils de Dieu, et dans sa Croix elle voit l’arbre de la vie, fécond d’une nouvelle espérance... L’expérience de la souffrance marque l’humanité, marque aussi la famille; combien de fois le chemin se fait éprouvant et difficile! Incompréhensions, divisions, préoccupation pour l’avenir des enfants, maladies, difficultés de toutes sortes. En notre temps, ensuite, la situation de nombreuses familles est aggravée par la précarité du travail et par les autres conséquences négatives provoquées par la crise économique. Le chemin de la Via Crucis, que nous avons spirituellement parcouru à nouveau ce soir, est une invitation pour nous tous, et spécialement pour les familles, à contempler le Christ crucifié pour avoir la force d’aller au-delà des difficultés. La Croix de Jésus est le signe suprême de l’amour de Dieu pour chaque homme, c’est la réponse surabondante au besoin qu’a chaque personne d’être aimée. Quand nous sommes dans l’épreuve, quand nos familles doivent affronter la souffrance, la détresse, regardons vers la Croix du Christ: là nous trouvons le courage pour continuer à marcher; là nous pouvons répéter, avec une ferme espérance, les paroles de saint Paul: Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ? la détresse? l’angoisse? la persécution? la faim? le dénuement? le danger? le supplice?...Oui, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés... Dans les malheurs et dans les difficultés nous ne sommes pas seuls. La famille n’est pas seule car Jésus est présent avec son amour, il la soutient de sa grâce et lui donne l’énergie pour aller de l’avant, pour affronter les sacrifices et pour surmonter les obstacles. Et c’est à cet amour du Christ que nous devons nous adresser quand les déviations humaines et les difficultés risquent de blesser l’unité de notre vie et de la famille. Le mystère de la passion, mort et résurrection du Christ encourage à aller de l’avant avec espérance: le temps de la souffrance et de l’épreuve, s’il est vécu avec le Christ, avec foi en lui, renferme déjà la lumière de la résurrection, la vie nouvelle du monde ressuscité, la pâque de chaque homme qui croit à sa Parole".
"Dans cet homme crucifié, qui est le Fils de Dieu, la mort elle-même aussi acquiert un nouveau sens et une nouvelle orientation, elle est rachetée et vaincue, elle est un passage vers la nouvelle vie: 'Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit'. Confions-nous à la Mère du Christ. Elle qui a accompagné son Fils sur le chemin douloureux, elle qui était au pied de la Croix à l’heure de sa mort, elle qui a encouragé l’Eglise à sa naissance pour qu’elle vive en présence du Seigneur, qu’elle conduise nos cœurs, les cœurs de toutes les familles à travers le vaste Mysterium Passionis vers le Mysterium Paschale, vers cette lumière qui déborde de la Résurrection du Christ et montre la victoire définitive de l’amour, de la joie, de la vie, sur le mal, sur la souffrance, sur la mort".

NUIT PASCALE

Cité du Vatican, 7 avril 2012 (VIS). L'office nocturne de la vigile pascale a débuté à 21h en la Basilique vaticane. Le Pape a d'abord béni le feu nouveau puis allumé le chandelier pascal. La procession a ensuite quitté le portique pour gagner le maître-autel au chant de l'Exultet. Entouré des Cardinaux, Benoît XVI a administré les sacrements de l'initiation (baptême, première communion, confirmation) à huit catéchumènes provenant d'Albanie, d'Allemagne, du Cameroun, d'Italie, des Etats-Unis et de Slovaquie. Après la lecture évangélique, il a prononcé l'homélie dont voici quelques passages :
« Pâques est la fête de la nouvelle création. Jésus est ressuscité et ne meurt plus. Il a enfoncé la porte vers une vie nouvelle qui ne connaît plus ni maladie ni mort. Il a pris l’homme en Dieu lui-même... La création est devenue plus grande et plus vaste. Pâques est le jour d’une nouvelle création, c’est la raison pour laquelle en ce jour l’Église commence la liturgie par l’ancienne création, afin que nous apprenions à bien comprendre la nouvelle... En relation à cela, deux choses sont particulièrement importantes dans la liturgie de ce jour. En premier lieu, la création est présentée comme un tout dont fait partie le phénomène du temps. Les sept jours sont l'image d’une totalité qui se déroule dans le temps. Ils sont ordonnés en vue du septième jour, le jour de la liberté de toutes les créatures pour Dieu et des unes pour les autres. La création est donc orientée vers la communion entre Dieu et la créature. Elle existe afin qu’il y ait un espace de réponse à la grande gloire de Dieu, une rencontre d’amour et de liberté. En second lieu, durant la vigile pascale, du récit de la création, l’Eglise écoute surtout la première phrase: Dieu dit, Que la lumière soit! .. Qu’entend par là le récit de la création? La lumière rend possible la vie... Le mal se cache... Le fait que Dieu ait créé la lumière signifie que Dieu a créé le monde comme lieu de connaissance et de vérité, lieu de rencontre et de liberté, lieu du bien et de l’amour. La matière première du monde est bonne, l’être même est bon. Et le mal ne provient pas de l’être qui est créé par Dieu, mais existe seulement en vertu de la négation. C’est le non».
« A Pâques, au matin du premier jour de la semaine, Dieu dit de nouveau, Que la lumière soit! Auparavant il y avait eu la nuit du Mont des Oliviers, l’éclipse solaire de la passion et de la mort de Jésus, la nuit du sépulcre. Mais désormais c’est de nouveau le premier jour - la création recommence entièrement nouvelle... Jésus se lève du tombeau. La vie est plus forte que la mort. Le bien est plus fort que le mal. L’amour est plus fort que la haine. La vérité est plus forte que le mensonge... Ceci, toutefois, ne se réfère pas seulement à lui ni à l’obscurité de ces jours. Avec la résurrection de Jésus, la lumière elle-même est créée de façon nouvelle. Il nous attire tous derrière lui dans la nouvelle vie de la résurrection et vainc toute forme d’obscurité... Par le sacrement du baptême et la profession de foi, le Seigneur a construit un pont vers nous, par lequel le nouveau jour vient à nous. Dans le baptême, le Seigneur dit à celui qui le reçoit, Fiat Lux, que la lumière soit. Le nouveau jour, le jour de la vie indestructible vient aussi à nous... Le Christ te prend par la main. Désormais tu seras soutenu par lui et tu entreras ainsi dans la lumière, dans la vraie vie. Pour cette raison, l’Eglise primitive a appelé le baptême Photismos, l'illumination... L’obscurité sur Dieu et sur les valeurs sont la vraie menace pour notre existence et pour le monde en général... Aujourd’hui nous pouvons illuminer nos villes d’une façon tellement éblouissante que les étoiles du ciel ne sont plus visibles. N’est-ce pas une image de la problématique du fait que nous soyons illuminés? ».
«Sur les choses matérielles nous savons et nous pouvons incroyablement beaucoup, mais ce qui va au-delà de cela, Dieu et le bien, nous ne réussissons plus à l’identifier. C’est pourquoi, c’est la foi qui nous montre la lumière de Dieu, la véritable illumination, elle est une irruption de la lumière de Dieu dans notre monde, une ouverture de nos yeux à la vraie lumière... Durant la vigile pascale, la nuit de la nouvelle création, l’Eglise présente le mystère de la lumière avec un symbole tout à fait particulier et très humble, le cierge pascal... Le cierge illumine en se consumant lui-même. Il donne la lumière en se donnant lui-même. Ainsi il représente d’une façon merveilleuse le mystère pascal du Christ qui se donne lui-même et ainsi donne la grande lumière. En second lieu, nous pouvons réfléchir sur le fait que la lumière du cierge est du feu. Le feu est une force qui modèle le monde, un pouvoir qui transforme... Le Christ, la lumière est feu, il est la flamme qui brûle le mal transformant ainsi le monde et nous-mêmes... Et ce feu est en même temps chaleur, non une lumière froide, mais une lumière dans laquelle se rencontrent la chaleur et la bonté de Dieu... Ainsi entre en jeu la création tout entière. Dans la cire, la création devient porteuse de lumière. Mais, selon la pensée des Pères, il y a aussi une allusion implicite à l’Eglise. La coopération de la communauté vivante des fidèles dans l’Eglise est presque semblable à l’œuvre des abeilles. Elle construit la communauté de la lumière. Nous pouvons ainsi voir dans la cire un rappel fait à nous-mêmes et à notre communion dans la communauté de l’Eglise, qu’elle existe afin que la lumière du Christ puisse illuminer le monde ».

MESSAGE PASCAL: PAIX EN SYRIE, AU NIGERIA ET EN PALESTINE

Cité du Vatican, 8 avril 2012 (VIS). Voici quelques extraits du message que le Saint-Père a lu à la fin de la messe pascale, devant plus de 100.000 fidèles réunis Place St-Pierre: "Chers frères et sœurs de Rome et du monde entier... Que parvienne à vous tous la voix joyeuse de l’Eglise, par les paroles que l’ancien hymne met sur les lèvres de Marie Madeleine, la première à rencontrer Jésus ressuscité le matin de Pâques... J’ai vu le Seigneur!... Tout chrétien revit l’expérience de Marie de Magdala. C’est une rencontre qui change la vie, la rencontre avec un homme unique, qui nous fait expérimenter toute la bonté et la vérité de Dieu, qui nous nous libère du mal, non pas d’une manière superficielle, momentanée, mais il nous en libère radicalement, nous guérit de tout et nous restitue notre dignité. Voici pourquoi Madeleine appelle Jésus mon espérance, car c’est lui qui l’a fait renaître, lui a donné un nouvel avenir, une existence bonne, libérée du mal. 'Le Christ, mon espérance' signifie que tout mon désir de bien trouve en lui une possibilité réelle: avec lui, je peux espérer que ma vie sera bonne, et qu’elle sera pleine, éternelle, car c’est Dieu même qui s’est fait proche jusqu’à entrer dans notre humanité...Dans ce monde, l’espérance ne peut pas ne pas tenir compte de la dureté du mal. Ce n’est pas seulement le mur de la mort qui lui fait obstacle, mais plus encore, ce sont les pointes acérées de la jalousie et de l’orgueil, du mensonge et de la violence. Jésus est passé par cet enlacement mortel, pour nous ouvrir le passage vers le Royaume de la vie. Il y eut un moment où Jésus apparaissait vaincu: les ténèbres avaient couvert la terre, le silence de Dieu était total et l’espérance, une parole qui semblait désormais vaine".
"Et voici qu’à l’aube du jour après le sabbat, on a trouvé le sépulcre vide... Les signes de la résurrection attestent la victoire de la vie sur la mort, de l’amour sur la haine, de la miséricorde sur la vengeance... Si Jésus est ressuscité, c'est qu'il est arrivé quelque chose de vraiment nouveau, qui change la condition de l’homme et du monde. Alors lui, Jésus, est quelqu’un en qui nous pouvons avoir absolument confiance, et non pas seulement dans son message, mais vraiment en Lui, parce que le Ressuscité n’appartient pas au passé, mais Il est présent aujourd’hui, vivant. Le Christ est espérance et réconfort particulièrement pour les communautés chrétiennes qui sont les plus éprouvées par des discriminations et des persécutions à cause de leur foi. Et par son Eglise, Il est présent comme force d’espérance, proche de toutes les situations humaines de souffrance et d’injustice ».
« Puisse le Christ ressuscité donner espérance au Moyen Orient, afin que toutes les composantes ethniques, culturelles et religieuses de cette Région collaborent pour le bien commun et le respect des droits humains. En Syrie, particulièrement, que cesse l’effusion de sang et que soit entrepris sans délai le chemin du respect, du dialogue et de la réconciliation, comme le souhaite la communauté internationale. Que les nombreux réfugiés, provenant de ce pays et ayant besoin d’aide humanitaire, trouvent l’accueil et la solidarité qui puissent soulager leurs pénibles souffrances. Que la victoire pascale encourage le peuple irakien à ne ménager aucun effort pour avancer sur le chemin de la stabilité et du développement. Qu’en Terre Sainte, Israéliens et Palestiniens reprennent avec courage le processus de paix. Puisse le Seigneur, victorieux du mal et de la mort, soutenir les communautés chrétiennes du continent africain, leur donner espérance pour affronter les difficultés, les rendre promotrices de paix et artisanes du développement des sociétés auxquelles elles appartiennent. Puisse Jésus ressuscité réconforter les populations de la Corne de l’Afrique en proie à la souffrance et favoriser leur réconciliation; qu’il aide la région des Grands Lacs, le Soudan et le Sud-Soudan, en donnant à leurs habitants la force du pardon. Au Mali, qui traverse un délicat moment politique, puisse le Christ Glorieux accorder la paix et la stabilité. Au Nigeria qui, ces derniers temps, a été le théâtre d’attaques terroristes sanglantes, que la joie pascale donne les énergies nécessaires pour recommencer à construire une société pacifique et respectueuse de la liberté religieuse de tous ses citoyens. Bonne fête de Pâques à tous!".
Après lecture de ce message et avant de donner la bénédiction Urbi et Orbi aux fidèles réunis sur llace et à ceux qui l'écoutaient à travers le monde, le Saint-Père a souhaité Bonnes Pâques en 65 langues.

DIGNITE DE LA FEMME

Cité du Vatican, 9 avril 2012 (VIS).Etant à Castelgandolfo pour une période de repos, le Saint-Père a récité le Regina Coeli avec les fidèles rassemblés dans la cour intérieure. Dans de nombreux pays, le lundi de Pâques est férié. C'est l'occasion , a-t-il dit, « d'une promenade ou d'une visite en famille. Je voudrais toutefois que ce soit pour les chrétiens une occasion de se rappeler que la Résurrection est le mystère central de notre foi... Cet événement, qui est décrit par les évangélistes de façon réaliste mais secret, au-delà de la pure connaissance, est une lumière éclatante qui dépasse les yeux. Le récit s'ouvre quand, à l'aube du jour suivant le sabbat, les femmes trouvèrent le tombeau ouvert et vide... Ayant reçu de l'ange l'annonce de la résurrection du Seigneur, en coururent donner la nouvelle aux apôtres. Ayant croisé le Ressuscité, elle se prosternèrent pour l'adorer. Il leur dit : Ne craignez rien et allez annoncer à mes frères d'aller en Galilée, où ils me verrons. Dans l'Evangile, les femmes ont une large place dans le récit des apparitions de Jésus ressuscité, comme dans celui de sa passion et de sa mort. En Israël à l'époque, le témoignage d'une femme n'avait pas de valeur légale, mais ces femmes là avaient vécu une expérience particulière les liant au Seigneur, une expérience fondamentale pour la vie de la communauté chrétienne dès l'aube de l'Eglise... C'est dans la mutation opérée par la Pâque de son fils que Marie est devenue la mère de l'Eglise, la mère de tout chrétiens et de toute leur communauté ».
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