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Le Vatican Information Service (VIS) est un service d'information de la Salle-de-Presse du Saint-Siège. Il propose des informations sur le Magistère et l'activité pastorale du Saint-Père et de la Curie Romaine... []

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vendredi 29 novembre 2013

RENCONTRE INFORMELLE AVEC LES SUPERIEURS GENERAUX

Ci du Vatican, 29 novembre 2013 (VIS). Le Saint-Père s'est longuement entretenu ce matin avec les participants à la 82 assemblée générale de l'Union des supérieurs généraux (27 - 28 novembre). Les débats ont porté sur la manière de faire face aux défis du monde religieux en s'inspirant du magistère, de l'exemple et des recommandations du Pape François, qui a décidé de discuter librement pendant trois heures avec ses hôtes et de ne pas leur tenir le traditionnel discours. Le premier groupe de questions, a précisé le P.Federico Lombardi, a porté sur l'identité et la mission de la vie consacrée. Le Pape a affirmé que si la radicalité est demandée à chaque chrétien, les religieux sont appelés à suivre le Seigneur d'une manière particulière. La vie religieuse étant prophétie il convient d'aller au loin comme l'a fait le Seigneur. Interrogé ensuite sur les vocations, il a indiqué que des Eglises jeunes apportent de nouvelles vocations, un phénomène qui oblige à repenser l'inculturation des charismes. L'Eglise doit demander pardon et avoir honte de ses échecs apostoliques dus à des incompréhensions comme dans le cas de Matteo Ricci. Puis il a insisté sur l'importance d'une formation fondée sur le spirituel, l'intellectuel, la communauté et l'élan apostolique. Il faut absolument éviter toutes les formes d'hypocrisie de cléricalisme au profit d'un dialogue ouvert et franc sur tous les aspects de la vie, agir en artisans non en policiers. Interrogé sur l'aspect fraternel, il en a souligné la grande force à condition d'éviter tout conflit. Quant aux rapports entre les diocèses et les ordres religieux, le Pape a fait part de son expérience et dit que les évêques doivent comprendre que les religieux ne sont pas de simples renforts, mais qu'ils apportent des charismes particuliers aux diocèses. Enfin à propos de la frontière de la mission religieuse, il a rappelé que tout repose sur l'usage des charismes. Et que les contextes marginalisés demeurent des priorités d'action, avec toute l'importance de l'assistance culturelle, scolaire et universitaire. Les axes de l'éducation restent la transmission du savoir, des savoirs faire et des valeurs, car ainsi c'est la foi qui est transmise. L'éducateur doit toujours être à la hauteur de ses élèves en s'interrogeant sur la manière de leur annoncer le Christ dans une société en mutation. Avant de saluer les 120 supérieurs d'ordres religieux, qu'il a chaleureusement remercié pour ce dont ils témoignent, succès et difficultés, le Pape François a annoncé que 2015 serait réservé à la vie consacré.

INTENTIONS DE PRIERE POUR DECEMBRE

Cité du Vatican, 29 novembre 2013 (VIS). L'intention de prière générale du Saint-Père pour décembre est: "Pour que les enfants abandonnés ou victimes de violences puissent trouver l'amour et la protection dont ils ont besoin".

Son intention missionnaire est: "Pour que, éclairés par la lumière du Verbe Incarné, les chrétiens préparent l'humanité à l'Avent du Sauveur".

AUTRES ACTES PONTIFICAUX

Cité du Vatican, 29 novembre 2013 (VIS). Le Saint-Père a nommé:

Mgr.José Luis Gerardo Ponce de León, IMC, Evêque de Manzini (superficie 17.364, population 1.118.000, catholiques 58.000, prêtres 30, religieux 76), au Swaziland. Il était jusqu'ici Vicaire apostolique d'Ingvavuma (Swaziland).

L'Abbé Aleh Butkevich, Evêque Vitebsk (superficie 40.100, population 1.446.000, catholiques 170.000, prêtres 103, religieux 114), en Biélorussie. L'Evêque élu, né en 1972 à Braslau (Biélorussie) et ordonné prêtre en 2000, était jusqu'ici Curé de la paroisse St.Antoine de Padoue à Vitebsk.

L'Abbé Yury Kasabutski, Auxiliaire de l'Archevêque de Minsk - Mohilev (Biélorussie). L'Evêque élu, né en 1970 à Maladechna (Biélorussie) et ordonné prêtre en 1996, était jusqu'ici Chancelier de ce même diocèse. Il a enseigné, a administré une paroisse et a été à la tête du secrétariat de la Conférence épiscopale biélorusse.

Mgr.Iosif Staneuski, Auxiliaire de l'Evêque de Grodno (Biélorussie). L'Evêque élu, né en 1969 à Zanievichy (Biélorussie) et ordonné prêtre en 1995, était jusqu'ici Recteur du grand séminaire de ce même diocèse. Licencié en droit canonique, il a été enseignant, membre du conseil épiscopal, responsable de la formation des jeunes prêtres et coordinateur de la pastorale des vocations.

jeudi 28 novembre 2013

DIALOGUE INTER-RELIGIEUX ET RESPECT DE LA DIVERSITE

Ci du Vatican, 28 novembre 2013 (VIS). Ce matin le Saint-Père a reçu l'assemblée plénière du Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux, qui venait de traiter de la présence des diverses traditions religieuses dans la société: L'Eglise catholique, a dit le Pape François à ses hôtes, "est consciente de l'importance de l'amitié et du respect entre les personnes de religions différentes, d'autant que le monde s'est en quelque sorte rapetissé. L'accroissement du phénomène migratoire multiplie les contacts inter-personnels et inter-communautaires, au plan culturel et religieux également. Cela interpelle la conscience chrétienne et constitue un défi à notre perception de la foi dans la vie concrète de...très nombreux fidèles". Citant son exhortation Evangelii Gaudium, il a réaffirmé que "l'ouverture d'esprit dans la vérité et l'amour doit caractériser le dialogue avec les fidèles des religions non chrétiennes, quelques soient les obstacles et les difficultés, et mêmes les fondamentalismes de tout bord. Les situations délicates ne manquent pas, surtout lorsque des aspects politiques ou économiques se superposent aux différences culturelles et religieuses, et attisent les incompréhensions et les erreurs du passé... Il n'y a qu'une voie pour dépasser la peur et le préjugé, le dialogue et la rencontre dans le respect et l'amitié. Dialoguer ne veut pas dire renoncer à son identité, ni céder au compromis en matière de foi et de morale chrétienne face à l'autre. L'ouverture d'esprit authentique implique de maintenir fermement nos convictions profondes, de manière claire et joyeuse, afin de mieux comprendre les raisons de l'autre... La rencontre avec qui est différent doit être une occasion de grandir en fraternité, mais aussi d'enrichir le témoignage. C'est pour cela que dialogue inter-religieux et évangélisation ne s'excluent pas mais s'alimentent l'un l'autre. Sans rien imposer, sans calculer comment attirer des fidèles, nous devons au contraire témoigner simplement de ce que nous croyons et de ce que nous sommes. Un dialogue dans lequel chacun ferait l'impasse sur son credo, faisant semblant de renoncer à ce qu'il a de plus cher, serait faux. On serait en présence d'une fausse amitié". Le dialogue inter-religieux "sert à surmonter une autre peur, courante et croissante dans les sociétés les plus sécularisées, la défiance envers toute dimension religieuse... Pour cette pensée, l'appartenance religieuse devrait être strictement privée, reléguée dans sorte d'espace neutre, sans référence à la transcendance... Comment serait-il alors possible de bâtir une société qui soit une vraie maison commune, en marginalisant tout ce que chacun retient comme essentiel?... Certes tout doit advenir dans le respect des convictions de chacun, y compris de qui ne croit pas, mais on doit avoir le courage et la patience de nous rencontrer les uns les autres pour ce que nous sommes. L'avenir de la concorde sociale réside dans le respect de la diversité et non dans un domination de la pensée unique faussement neutre. Il est donc indispensable de reconnaître le droit fondamental à la liberté religieuse sous ses diverses formes. Le magistère de l'Eglise s'est exprimé avec insistance sur cela ces dernières décennies. C'est par là que passe la pacification du monde".

NOMINATION D'UN DELEGUE PAPAL

Cité du Vatican, 28 novembre 2013 (VIS). Le Saint-Père a nommé Mgr.Alfred Xuereb, son Délégué près la Commission pontificale de contrôle de l'Institut pour les Oeuvres de Religion et près la Commission pontificale d'études sur l'organisation économique et administrative du Saint-Siège. Commentant cette nomination, le P.Federico Lombardi, Directeur de la Salle de Presse, a dit aux journalistes que le Pape François n'avait fait qu'officialiser le rôle que son secrétaire particulier jouait depuis un certain temps.

AUDIENCES


Cité du Vatican, 28 novembre 2013 (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin:

Mgr.Gerhard Ludwig Müller, Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Mgr.Diego Causero, Nonce apostolique en Suisse et au Liechtenstein.

Mgr.Luigi Pezzuto, Nonce apostolique en Bosnie - Herzégovine et au Montenegro.

Frère Alois, Prieur de Taizé.

mercredi 27 novembre 2013

LE CHRETIEN NE CRAINT PAS LA MORT

Cité du Vatican, 27 novembre 2013 (VIS). Durant l'audience générale tenue ce matin Place St.Pierre en présence de 50.000 fidèles, le Pape François a annoncé conclure le cycle des catéchèses sur le Credo pour l'Année de la foi en évoquant aujourd'hui le mourir chrétien et mercredi prochain la résurrection de la chair. Après avoir félicité l'assemblée pour être venue malgré le froid, il affirmé qu'il existe une manière erronée d'envisager la mort, qui tous frappe tous: "Nous nous interrogeant fortement surtout lorsque la mort nous touche de près. Lorsque meurent des enfants, des êtres sans défense, cela nous scandalise. Pourquoi les enfants meurent? Je l'ai souvent entendu dire. Envisagée comme la fin de tout, la mort fait peur et devient une menace...qui interrompt tout. Cette vision s'impose lorsqu'on conçoit la vie strictement limitée entre la naissance et la mort, sans croire dans un horizon qui dépasse le présent, comme si l'on vivait sans que Dieu exista. C'est la pensée athée qui voit dans la vie le résultat du hasard et un cheminement vers le néant. Pris par cette vision fausse de la mort, on en vient à occulter la mort, à la nier et à la banaliser. Elle fait peur. Heureusement le coeur humain se révolte face à cette interprétation car elle nie son attente de l'infini et de l'éternel. Quel est donc la signification chrétienne de la mort?". Lorsqu'on perd un être cher, au-delà du chagrin, "l'instinct puissant que nous possédons nous dit que la vie ne finit pas avec la mort... Notre coeur nous dit avec certitude que ce n'est pas la fin de tout... Dans cette perspective on comprend l'invitation de Jésus à être prêts et vigilants, sachant que la vie terrestre prépare la vie céleste. Se bien préparer à la mort est une sécurité, en restant au contact de Jésus dans la prière, les sacrements, la pratique de la charité. N'oublions jamais qu'il est présent dans les plus faibles et dans les plus besogneux, qu'il s'est identifié à eux dans la célèbre parabole du jugement dernier". Tout ce que vous avez fait au plus petit, a dit le Seigneur, "c'est à moi que vous l'avez fait. Il est donc extrêmement utile de retrouver le sens profond de la charité chrétienne et du partage fraternel, du soin à donner aux blessures du prochain, physiques comme spirituelles... Qui pratique la miséricorde ne peut craindre la mort parce qu'il la voit dans son frère blessé et la surmonte au moyen de l'amour du Christ".

SALUT AUX GRECO-CATHOLIQUES

Ci du Vatican, 27 novembre 2013 (VIS). Parmi les saluts particuliers ayant suivi la catéchèse, le Saint-Père s'est adressé aux nombreux pèlerins greco-catholiques d'Ukraine (et de Biélorussie), conduits par leur Archevêque Majeur SB Sviatoslav Shevchuk. Venus à Rome dans le cadre de l'Année de la foi, il ont prié sur les tombes des apôtres Pierre et Paul et ont célébré le 50 anniversaire du dépôt des reliques de saint Josaphat en la Basilique vaticane: "Que l'exemple de saint Josaphat, qui offrit sa vie pour le Seigneur et pour l'unité de l'Eglise, vous encourage à améliorer votre communion avec vos frères" chrétiens. Puis il les a confiés à la protection de la Vierge et de saint Josaphat. Elle l'honneur de ce pèlerinage, la lecture évangélique précédent la catéchèse papale a été proposée également en ukrainien.


LE PAPE REÇOIT DES ENFANTS MALADES

Cité du Vatican, 27 novembre 2013 (VIS). Avant l'audience générale, le Pape a rencontré Salle Paul VI, une groupe de fillettes atteintes par la maladie de Rett, une pathologie neurologique congénitale rare qui affecte en particulier le langage et la coordination motrice. Bénissant et embrassant une à une les petites malades, il a demandé à la Vierge de les protéger, ainsi que leurs familles.

INITIATIVE DE "COR UNUM" EN FAVEUR D'ENFANTS SYRIENS

Ci du Vatican, 27 novembre 2013 (VIS). Ce matin près la Salle de Presse, le Cardinal Robert Sarah, Président du Conseil pontifical Cor Unum, a présenté la Mission sanitaire pour les enfants syriens réfugiés au Liban. Il était assisté du Président de la Caritas libanaise, du Président et de la Responsable du département dermatologique de l'hôpital Bambino Gesù: Reprenant ce qu'avait déclaré le Pape, le Cardinal a dit qu'aider les syriens, quelque soit leur appartenance ethnique ou religieuse, est le moyen le plus direct d'aider à la pacification et à la construction d'une société libre et pluraliste. C'est de là qu'est né ce projet particulier: "Nous avons pensé que le plus beau cadeau que l'on pouvait faire aux enfants souffrant des conséquences du conflit syrien était de leur rendre le sourire...de les aider dans leur croissance matérielle et spirituelle". Selon l'agence des Nations-Unies pour les réfugiés il y a aujourd'hui plus de deux millions de syriens réfugiés dans les pays environnant, plus de 700.000 au Liban, 515.000 en Jordanie et 480.000 en Turquie, à 52 % des mineurs. Pour coordonner la distribution de l'aide des différents organismes caritatifs catholiques, un bureau régional a été ouvert à Beyrouth en juin dernier. Fruit de leur collaboration, et agissant dans "une région de grande valeur historique et spirituelle pour le christianisme", il témoigne de la mission universelle de l'Eglise et montre ses capacités d'action. "Tel est le langage que toute l'Eglise entend utiliser...envers tous ceux qui sont dans le besoin et en situation de pauvreté, qu'elle soit matérielle ou spirituelle". Cette mission, qui sera opérationnelle début décembre pour une durée initiale de trois mois, devrait atteindre de 3 à 4.000 enfants ayant besoin de soins médicaux. L'Eglise catholique a débloqué 78 millions de US$ pour faire face à tous les volets de l'aide aux réfugiés.

PROGRAMME DU PAPE EN NOVEMBRE, DECEMBRE ET JANVIER

Cité du Vatican, 27 novembre 2013 (VIS). Voici les cérémonies que présidera le Pape François en novembre, décembre et janvier prochains:

NOVEMBRE

Samedi 30: En la Basilique vaticane à 17 h 30', premières vêpres d'Avent avec les étudiants de Rome.

DECEMBRE

Dimanche 1: Visite à la paroisse St.Cyrille d'Alexandrie, messe à 18 h.

Dimanche 8: Place d'Espagne à 16 h, vénération mariale au pied de la Colonne de l'Immaculée.

Mardi 24: Basilique vaticane à 21 h 30', messe de Minuit.

Mercredi 25: Place St.Pierre à midi, bénédiction Urbi et Orbi.

Mardi 31: Basilique vaticane à 17 h, premières vêpres de la Mère de Dieu et Te Deum de fin d'année.

JANVIER

Mercredi 1: Basilique vaticane à 10 h, messe de la Solennité de Marie, Mère de Dieu, et XLVII Journée mondiale de la paix.

Lundi 6: Basilique vaticane à 10 h, messe de l'Epiphanie.

Dimanche 12: Chapelle Sixtine à 9 h 45', messe de baptême de nouveaux nés.

AUTRES ACTES PONTIFICAUX

Cité du Vatican, 27 novembre 2013 (VIS). Le Saint-Père a nommé Mgr.Benjamin-Marc Balthason Ramaroson, CM, Archevêque d'Antsiranana (superficie 37.924, population 1.431.000, catholiques 590.796, prêtres 65, religieux 181), à Madagascar. Jusqu'ici Evêque de Farafangana (Madagascar), il succède à Mgr.Michel Melo, dont la renonciation a été accepté pour limite d'âge.

mardi 26 novembre 2013

RESUME DE L'EXHORTATION "EVANGELII GAUDIUM"

Ci du Vatican, 26 novembre 2013 (VIS). "La joie de l’Evangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus": c’est par ces mots que s’ouvre l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium dans laquelle le Pape François développe le thème de l’annonce de l’Evangile dans le monde actuel, en se basant, entre autres, sur la contribution offerte par les travaux du Synode qui s’est déroulé au Vatican du 7 au 28 octobre 2012 ("La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne"). Après l'encyclique Lumen Fidei, rédigée en collaboration avec Benoît XVI, Evangelii Gaudium est le premier texte entièrement de la main du Pape François. Je désire, écrit-il, "m’adresser aux fidèles chrétiens, pour les inviter à une nouvelle étape évangélisatrice marquée par cette joie et indiquer des voies pour la marche de l’Eglise dans les prochaines années ". Il s’agit d’un appel vibrant à tous les baptisés afin que, avec une ferveur et un dynamisme nouveaux, ils portent à leurs prochains l’amour de Jésus dans un "état permanent de mission", en évitant "le grand risque du monde d’aujourd’hui, celui de tomber dans "une tristesse individualiste".

Le Pape invite à "retrouver la fraîcheur originale de l’Evangile", en cherchant "de nouvelles voies" et "des méthodes créatives", et à ne pas enfermer Jésus dans nos "schémas ennuyeux". Il faut une "conversion pastorale et missionnaire, qui ne peut laisser les choses comme elles sont" et une "réforme des structures" ecclésiales pour les rendre plus missionnaires. Le Souverain Pontife pense aussi à une "conversion de la papauté" pour qu’elle soit "plus fidèle à la signification que Jésus Christ entend lui donner et aux besoins actuels de l’évangélisation". Le souhait que les Conférences épiscopales puissent offrir leur contribution afin que "le sentiment collégial se réalise concrètement ne s’est pas pleinement réalisé". Il est nécessaire de procéder à une "décentralisation salutaire". Dans ce processus de renouveau, il ne faut pas avoir peur de réviser certaines coutumes de l’Eglise qui ne sont pas "directement liées au cœur de l’Evangile…certains usages s’étant très enracinés dans le cours de l’histoire".

Pour témoigner de l’accueil de Dieu, il faut "avoir partout des Eglises avec les portes ouvertes" afin que ceux qui cherchent ne rencontrent pas "la froideur d’une porte close". "Même les portes des sacrements ne devraient pas se fermer pour n’importe quelle raison". Ainsi, l’Eucharistie "n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles. Ces convictions ont aussi des conséquences pastorales que nous sommes appelés à considérer avec prudence et audace". Le Pape réaffirme qu’il préfère une Eglise "accidentée, blessée et sale pour être sortie dans la rue, plutôt qu’une Eglise malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités. Je ne veux pas une Eglise préoccupée d’être le centre et qui finit renfermée dans un enchevêtrement de fixations et de procédures. Si quelque chose doit saintement nous préoccuper…c’est que tant de nos frères vivent" sans l’amitié de Jésus-Christ.

Le Pape énonce ensuite les tentations auxquelles sont exposés les agents pastoraux, de l'individualisme à la crise d’identité et au déficit de ferveur. "La plus grande menace" c’est "le triste pragmatisme de la vie quotidienne de l’Eglise, dans lequel apparemment tout arrive normalement, alors qu’en réalité, la foi s’affaiblit". Le Pape exhorte à ne pas se laisser saisir par un "pessimisme stérile" à être des signes d’espérance en réalisant la "révolution de la tendresse". Il faut repousser la "spiritualité du bien-être" qui refuse "les engagements fraternels" et vaincre "la mondanité spirituelle" qui "consiste à rechercher, au lieu de la gloire du Seigneur, la gloire humaine". Le Pape parle de ceux qui "se sentent supérieurs aux autres" parce qu’ils sont "inébranlablement fidèles à un certain style catholique propre au passé" et qui "au lieu d’évangéliser, analysent et classifient les autres" et de ceux qui manifestent "un soin ostentatoire de la liturgie, de la doctrine ou du prestige de l’Eglise, mais sans que la réelle insertion de l’Evangile dans le Peuple de Dieu les préoccupe". Il s’agit là "d’une terrible corruption sous l’apparence du bienQue Dieu nous libère d’une Eglise mondaine sous des drapés spirituels et pastoraux!".

Le Pape demande aux communautés ecclésiales de ne pas se laisser aller à l’envie et à la jalousie: "A l’intérieur du Peuple de Dieu et dans les diverses communautés, que de guerres!". "Qui voulons-nous évangéliser avec de tels comportements?". Il souligne la nécessité d’accroître la responsabilité des laïcs, qui sont maintenus "en marge des décisions" par "un cléricalisme excessif". Il affirme "qu’il faut encore élargir les espaces pour une présence féminine plus incisive dans l’Eglise", en particulier "dans les divers lieux où sont prises des décisions importantes". "Les revendications des droits légitimes des femmes…ne peuvent être éludées superficiellement". Les jeunes doivent avoir un rôle plus important. Face à la pénurie des vocations dans certaines régions, il affirme qu’on ne peut pas "remplir les séminaires sur la base de n’importe quelles motivations".

Abordant le thème de l’inculturation, le Pape rappelle que "le christianisme n’a pas un seul modèle culturel" et que le visage de l’Eglise est "multiforme". "Nous ne pouvons pas prétendre que tous les peuples de tous les continents, en exprimant la foi chrétienne, imitent les modalités adoptées par les peuples européens à un moment précis de leur histoire". Le Pape réaffirme "la force évangélisatrice de la piété populaire" et encourage la recherche des théologiens en les invitant à viser la finalité évangélisatrice de l’Eglise et à ne pas se contenter "d’une théologie de bureau".

Le Pape s’attarde "avec soin sur les homélies" parce que "nous ne pouvons pas rester sourds aux nombreuses réclamations concernant cet important ministère". Les homélies "doivent être brèves et éviter de ressembler à une conférence ou à un cours", elles doivent savoir dire "des paroles qui font brûler les cœurs", et surtout ne pas se limiter à faire la morale et à vouloir endoctriner. Les homélies, il faut les préparer: "Un prédicateur qui ne se prépare pas n’est pas “spirituel”, il est malhonnête et irresponsable envers les dons qu’il a reçus". "Une bonne homélie…doit contenir une idée, un sentiment, une image". La prédication doit être positive, offrir toujours l’espérance et ne pas laisser les fidèles "prisonniers de la négativité". L’annonce de l’Evangile elle-même doit avoir des connotations positives, la "proximité, l'ouverture au dialogue, la patience, l'accueil cordial qui ne condamne pas".

Evoquant les défis du monde contemporain, il dénonce le système économique actuel: "il est injuste à sa racine". "C’est une économie qui tue" parce que c’est la "loi du plus fort" qui prévaut. La culture actuelle du déchet a engendré "quelque chose de nouveau": "Les exclus ne sont pas des exploités, mais des déchets, des restes". Nous vivons "une tyrannie invisible, parfois virtuelle, qui impose ses lois et ses règles, de façon unilatérale et implacable", un "marché divinisé" où règnent "la spéculation financière", "une corruption ramifiée", "une évasion fiscale égoïste". Le Pape dénonce les "atteintes à la liberté religieuse" et les "nouvelles situations de persécution des chrétiens… Dans de nombreux endroits, il s’agit plutôt d’une indifférence relativiste diffuse". La famille traverse une crise culturelle profonde". Réaffirmant "la contribution indispensable du mariage à la société" il souligne que "lindividualisme postmoderne et mondialisé favorise un style de vie qui affaiblit le développement et la stabilité des liens entre les personnes, et qui dénature les liens familiaux".

Le Pape réaffirme par ailleurs "la connexion intime entre évangélisation et promotion humaine" et le droit des Pasteurs "d’émettre des opinions sur tout ce qui concerne la vie des personnes". "Personne ne peut exiger de nous que nous reléguions la religion dans la secrète intimité des personnes, sans aucune influence sur la vie sociale et nationale". Il cite Benoît XVI lorsqu’il affirme que l’Eglise "ne peut ni ne doit rester à l’écart dans la lutte pour la justice". Pour l’Eglise, l’option pour les pauvres est une catégorie "théologique" avant d’être sociologique. "Pour cette raison, je désire une Eglise pauvre pour les pauvres. Ils ont beaucoup à nous enseigner". "Tant que ne seront pas résolus radicalement les problèmes des pauvres…les problèmes du monde ne seront pas résolus". "La politique tant dénigrée -affirme-t-il encore- est…une des formes les plus précieuses de la charité". "Je prie le Seigneur qu’il nous offre davantage d’hommes politiques qui aient vraiment à cœur la vie des pauvres!". Puis cet avertissement: Toute communauté de l’Eglise qui oublie les pauvres "court aussi le risque de la dissolution".

Le Pape exhorte à prendre soin des plus faibles, "les sans-abris, les toxicomanes, les réfugiés, les populations indigènes, les personnes âgées toujours plus seules et abandonnées" et les migrants et il encourage les nations "à une généreuse ouverture". Il évoque les victimes de la traite et des nouvelles formes d’esclavage: "Ce crime mafieux et aberrant est implanté dans nos villes, et beaucoup ont les mains qui ruissellent de sang à cause d’une complicité confortable et muette". "Doublement pauvres sont les femmes qui souffrent des situations d’exclusion, de maltraitance et de violence". "Parmi les faibles dont l’Eglise veut prendre soin avec prédilection" il y a "aussi les enfants à naître, qui sont les plus sans défense et innocents de tous, auxquels on veut nier aujourd’hui la dignité humaine". "On ne doit pas s’attendre à ce que l’Eglise change de position sur cette question… Ce n’est pas un progrès de prétendre résoudre les problèmes en éliminant une vie humaine". Suit un appel au respect de toute la création: "Nous sommes appelés à prendre soin de la fragilité du peuple et du monde dans lequel nous vivons".

En ce qui concerne le thème de la paix, le Pape affirme qu’il faut des voix prophétiques car certains veulent instaurer une fausse paix "qui servirait d’excuse pour justifier une organisation sociale qui réduit au silence ou tranquillise les plus pauvres, de manière à ce que ceux qui jouissent des plus grands bénéfices puissent conserver leur style de vie". Pour la construction d’une société bénéficiant de la paix, de la justice et de la fraternité, le Pape indique quatre principes: "le temps est supérieur à l’espace" cela veut dire "travailler à long terme, sans être obsédé par les résultats immédiats". "L’unité prévaut sur le conflit" cela veut dire œuvrer afin que les oppositions parviennent à une "unité multiforme qui puisse engendrer une nouvelle vie". "La réalité est plus importante que l’idée" cela veut dire éviter que la politique et la foi se réduisent à la rhétorique. "Le tout est supérieur à la partie" cela veut dire mettre ensemble globalisation et localisation.

L’évangélisation, poursuit le Saint-Père, "implique aussi un chemin de dialogue" qui permette à l’Eglise de collaborer avec toutes les réalités politiques, sociales, religieuses et culturelles. L’œcuménisme est "un chemin incontournable de l’évangélisation". L’enrichissement réciproque est important: "Nous pouvons apprendre tant de choses les uns des autres!", par exemple "dans le dialogue avec les frères orthodoxes, nous les catholiques, nous avons la possibilité d’apprendre quelque chose de plus sur le sens de la collégialité épiscopale et sur l’expérience de la synodalité"; "le dialogue et l’amitié avec les fils d’Israël font partie de la vie des disciples de Jésus"; "le dialogue inter-religieux", qui doit être mené "avec une identité claire et joyeuse", est "une condition nécessaire pour la paix dans le monde" et il n’éclipse pas l’évangélisation; "La relation avec les croyants de l’Islam acquiert à notre époque une grande importance": le Pape implore "humblement" les pays de tradition musulmane d’assurer la liberté religieuse aux chrétiens, "prenant en compte la liberté dont les croyants de l’Islam jouissent dans les pays occidentaux! Face au fondamentalisme violent qui nous inquiète, l’affection envers les vrais croyants de l’Islam doit nous porter à éviter d’odieuses généralisations, parce que le véritable Islam et une adéquate interprétation du Coran s’opposent à toute violence". Et contre la tentative de privatiser les religions dans certains contextes, il affirme que "le respect dû aux minorités agnostiques et non croyantes ne doit pas s’imposer de manière arbitraire qui fasse taire les convictions des majorités croyantes ni ignorer la richesse des traditions religieuses". Le Pape réaffirme l’importance du dialogue et de l’alliance entre croyants et non-croyants.

Le dernier chapitre est consacré aux évangélisateurs avec esprit, "ceux qui s’ouvrent sans crainte à l’action de l’Esprit Saint" qui "infuse la force pour annoncer la nouveauté de l’Evangile avec audace, (Parresia), à voix haute, en tout temps et en tout lieu, même à contre-courant". Ces "évangélisateurs prient et travaillent", en sachant que "la mission est une passion pour Jésus mais, en même temps, une passion pour son peuple": "Jésus veut que nous touchions la misère humaine, la chair souffrante des autres". "Dans notre rapport avec le monde nous sommes invités à rendre compte de notre espérance, mais non pas comme des ennemis qui montrent du doigt et condamnent". Pour être missionnaires, il faut chercher le bien du prochain et désirer le bonheur des autres: "si je réussis à aider une seule personne à vivre mieux, cela justifie déjà le don de ma vie". Il invite à ne pas se décourager face aux échecs ou aux faibles résultats parce que la "fécondité est souvent invisible, insaisissable, elle ne peut pas être comptée"; "nous savons seulement que notre don de soi est nécessaire". L’exhortation s’achève par une prière à Marie "Mère de l’évangélisation". "Il y a un style marial dans l’activité évangélisatrice de l’Eglise. Car, chaque fois que nous regardons Marie nous voulons croire en la force révolutionnaire de la tendresse et de l’affection".

Pour lire ou décharger le document pontifical: htpp://www.vatican.va/phome_fr.htm

PRESENTATION DE L'EXHORTATION APOSTOLIQUE

Ci du Vatican, 26 novembre 2013 (VIS). Ce matin, près la Salle de Presse, Mgr.Rino Fisichella, Président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, Mgr.Lorenzo Baldisseri, Secrétaire général du Synodes des évêques, et Mgr.Claudio Celli, Président du Conseil pontifical pour les communications sociales, ont présenté l'exhortation apostolique Evangelii Gaudium (La joie de l'Evangile), écrite par le Saint-Père dans le sillage du synode d'octobre 2012. Le document se compose de 222 pages divisées en une présentation et cinq chapitres (La transformation missionnaire de l'Eglise, Dans la crise de l'engagement communautaire, L'annonce de l'Evangile, Tout le peuple de Dieu annonce l'Evangile, La dimension sociale de l'évangélisation, Evangélisateurs avec l'Esprit). Voici le texte prononcé par Mgr.Fisichella, avec les renvois de paragraphe des citations:

"L’Exhortation apostolique du Pape François écrite à la lumière de la joie, pour redécouvrir la source de l’évangélisation dans le monde contemporain. C’est ainsi que l’on pourrait résumer le contenu de ce nouveau document que le Pape François donne à l’Eglise pour préciser les chemins que la pastorale doit emprunter dans un avenir immédiat. C’est une invitation à retrouver une vision prophétique et positive de la réalité, sans pour autant se cacher les difficultés. Le Saint-Père nous encourage et nous engage à regarder devant nous, au-delà de ce temps de crise, faisant une nouvelle fois de la croix et de la résurrection du Christ l’étendard de la victoire (85). A plusieurs reprises, le Pape fait référence aux Propositiones du synode de 2012, montrant ainsi combien la contribution du synode fut importante dans la rédaction de cette exhortation. Le document va cependant plus loin que l’expérience synodale. Le Pape y imprime non seulement sa propre expérience pastorale, mais aussi l’invitation à accueillir le moment de grâce que vit l’Eglise, afin d’avancer avec foi, conviction et enthousiasme la nouvelle étape de l’évangélisation. Reprenant l’enseignement de Evangelii nuntiandi de Paul VI, il place de nouveau au centre la personne de Jésus-Christ, premier évangélisateur qui appelle chacun de nous à prendre part avec lui à l’œuvre du salut (12). L’action missionnaire est le paradigme de toute œuvre de l’Eglise (15) affirme le Saint Père. C’est pourquoi il nous faut accueillir ce temps favorable pour discerner et vivre la nouvelle étape de l’évangélisation (17) qui s’articule autour de deux thèmes qui forment la trame de l’exhortation. D’une part, le Pape François s’adresse aux Eglises particulières, confrontées aux défis et aux opportunités propres aux différents contextes culturels, pour qu’elles soient en mesure de spécifier le travail de nouvelle évangélisation dans leurs pays. D’autre part, le Pape indique un dénominateur commun, pour que toute l’Eglise, et chaque évangélisateur, puisse adopter une méthode commune, signe que l’évangélisation est un chemin où l’on marche à plusieurs, jamais de façon isolée. Les sept points, regroupés dans les cinq chapitres de l’exhortation, constituent la vision du Pape à propos de la nouvelle évangélisation: La réforme de l’Eglise sur la voie de la mission, les tentations des agents pastoraux, l’Eglise comprise comme la totalité du peuple de Dieu qui évangélise, l’homélie et sa préparation, l’intégration sociale des pauvres, la paix et le dialogue social, les motivations spirituelles de l’engagement missionnaire. Le lien entre tous ces thèmes est l’amour miséricordieux de Dieu qui va à la rencontre de chacun pour manifester le cœur de la révélation, la vie de chacun trouve son sens dans la rencontre de Jésus-Christ et dans la joie de partager cette expérience d’amour avec les autres (8).
Le premier chapitre développe la réforme de l’Eglise sur la voie de la mission, appelée à sortir d’elle-même pour aller à la rencontre des autres. Le Pape y exprime la dynamique de l’exode et du don que représente le fait de sortir de soi, de cheminer et de semer toujours, et toujours plus loin (21). L’Eglise doit faire sienne l’intimité de Jésus qui est une intimité itinérante (23). Comme nous y sommes désormais habitués, le Pape s’attarde en des expressions qui font leur effet et crée des néologismes pour faire comprendre la nature de l’évangélisation. Parmi eux, le Primerear, c’est-à-dire Dieu qui nous précède dans l’amour, montrant à l’Eglise le chemin à parcourir. L’Eglise n’est pas dans une obscure impasse, mais avance sur les pas du Christ (Cf 1 P 2, 21), pour cela sûre du chemin qu’elle parcourt. C’est pourquoi elle avance sans peur. Elle sait qu’elle doit aller à la rencontre, chercher ceux qui sont loin, parvenir jusqu’aux croisements des routes pour inviter les exclus. Son désir de proposer la miséricorde est inépuisable (24). Pour aller dans cette voie, le Pape François insiste sur la « conversion pastorale, qui veut dire passer d’une vision bureaucratique, statique et administrative de la pastorale à une perspective missionnaire, où la pastorale est en état permanent d’évangélisation (25). De même qu’il y a des structures qui facilitent et soutiennent la pastorale missionnaire, il y a malheureusement « des structures ecclésiales qui peuvent conditionner le dynamisme évangélisateur » (26). L’existence de pratiques pastorales dépassées et fanées oblige à la créativité pour repenser l’évangélisation. En ce sens, le Pape affirme qu'une détermination des objectifs sans un travail de recherche communautaire des moyens à prendre pour les atteindre est vouée à demeurer une pure fantaisie (33). Il faut donc se concentrer sur l’essentiel (35) et savoir que seule une dimension systématique, c’est à dire unifiée, progressive et proportionnée de la foi, peut nous venir en aide. L’Eglise doit pouvoir établir une hiérarchie des vérités et sa relation avec le cœur de l’Evangile (37 - 39). Il nous faudra éviter de tomber dans le piège d’une présentation de la foi seulement sous son aspect moral, en d’éloignant du caractère central de l’amour. Dans le cas contraire, l’édifice moral de l’Eglise risque de s’effondrer comme un château de carte, et ceci est le plus grand danger (39). Le Pape insiste fortement pour que l’on trouve l’équilibre entre le contenu de la foi et le langage pour l’exprimer. La rigidité avec laquelle on tient à la précision du langage peut parfois en ruiner le contenu en se détournant d’une authentique vision de la foi (41). Le passage important de ce chapitre est le n° 32 où le Pape montre l’urgence qu’il y a à avancer dans certaines perspectives de Vatican II. Il s’agit en particulier du primat du Successeur de Pierre et des Conférences épiscopales. Déjà, dans Ut unum sint, Jean-Paul II avait demandé qu’on l’aide à mieux comprendre les objectifs du Pape dans le dialogue œcuménique. Le Pape François va dans le même sens et se demande si une telle aide ne pourrait pas parvenir d’une évolution du statut des Conférences épiscopales. Un autre passage (n° 38 - 45) est particulièrement important quant aux conséquences qu’il implique dans la pastorale: Le cœur de l’Evangile s’incarne dans les limites du langage humain. La doctrine s’insère dans la cage du langage, pour employer une expression chère à Wittgenstein, ce qui implique un vrai discernement entre la pauvreté et les limites du langage, et la richesse -souvent encore inconnue- du contenu de la foi. Le danger est réel que l’Église ne prenne pas en compte cette dynamique. Il peut ainsi arriver que sur certaines positions, il y ait comme un enfermement et une sclérose du message évangélique, en n’en percevant plus le développement propre.
Le deuxième chapitre est consacré aux défis du monde contemporain et aux tentations qui amoindrissent la nouvelle évangélisation. Tout d’abord, le pape affirme qu’il est nécessaire de retrouver son identité sans complexe d’infériorité qui amènerait à cacher son identité et ses convictions… parvenant ainsi à étouffer la joie de la mission en une sorte d’obsession d’être comme tout le monde et d’avoir ce que les autres possèdent (79). Les chrétiens tombent alors dans un relativisme encore plus dangereux que le relativisme doctrinal (80), parce qu’il touche directement la façon de vivre des chrétiens. Il arrive ainsi que dans de nombreuses manifestations de la pastorale, les initiatives sont plombées par la mise en avant de l’initiative et non des personnes. Le pape affirmé que la tentation est réelle et commune d’une dépersonnalisation de la personne. De la même façon, le défi de l’évangélisation devrait être abordé comme une chance pour croître, plutôt que comme une raison de tomber en dépression. Mort à l’esprit défaitiste (88). Il nous faut retrouver le primat de la relation personnelle sur la technique de la rencontre qui déciderait comment, où et pour combien de temps il faudrait rencontrer les autres en partant de ses préférences (88). Parmi ces défis, il nous faut relever ceux qui ont un rapport direct avec la vie. La précarité quotidienne avec ses funestes conséquences, les différentes formes de disparité sociale, le fétichisme de l’argent et la dictature d’une économie sans visage, l’exaspération de la consommation et le consumérisme effréné… nous place face à une globalisation de l’indifférence et une dépréciation moqueuse de la morale, qui exclut toute critique de la domination du marché, qui, à travers la théorie de la rechute favorable illusionne sur les réelles possibilités d’agir en faveur des pauvres (n° 52 - 64). Si l’Eglise demeure crédible en beaucoup de pays du monde, y compris là où elle est minoritaire, c’est en raison de ses œuvres de charité et de solidarité (65). Pour l’évangélisation de notre temps, face au défi des grandes cultures urbaines, les chrétiens sont invités à fuir deux expressions qui en détruisent la nature et que le Pape François appelle mondanité (93). Il s’agit en premier lieu de la fascination du gnosticisme, une foi repliée sur elle-même, sur ses certitudes doctrinales, et qui transforme l’expérience qu’on en fait en critères de vérité pour juger les autres. Le néo pélagianisme autoréférentiel et prométhéen de ceux pour qui la grâce n’est qu’un accessoire tandis que leur engagement et leurs forces sont seuls responsables du progrès. Tout ceci contredit l’évangélisation et crée une sorte d’élitisme narcissique qui doit être repoussé (94). Qui voulons-nous être, se demande le Pape? Généraux d’armées vaincues ou bien simples soldats d’un bataillon qui continue à combattre » ? Le risque d’une « Eglise mondaine drapée dans le spirituel et le pastoral » (96) est bien réel. Il nous faut donc résister à ces tentations et offrir le témoignage de la communion (99) qui s’appuie sur la complémentarité. A partir de là, le Pape François milite pour la promotion des laïcs et des femmes, de l’engagement pour les vocations et les prêtres. Regarder ce que l’Eglise a accompli comme progrès ces dernières années nous éloigne d’une mentalité de pouvoir, au profit du service pour une construction unifiée de l’Eglise (102 - 108).
L’évangélisation est la mission de tout le peuple de Dieu, sans exclusive. Elle ne peut être réservée ou déléguée à un groupe particulier. Tous les baptisés sont directement concernés. Dans le troisième chapitre de l’exhortation, le Pape en explique le développement et ses étapes. On met en évidence en premier lieu le primat de la grâce qui agit inlassablement dans la vie de tout évangélisateur (112). Puis est développé le rôle des différentes cultures dans le processus d’inculturation de l’Evangile, et le danger de tomber dans l’orgueilleuse sacralisation de sa propre culture (117). Enfin, on parle du rôle fondamental de la rencontre personnelle (127-129) et du témoignage de vie (121). On insiste enfin sur la valeur de la piété populaire, où s’exprime la foi authentique de tant de personnes qui donnent ainsi le témoignage de la simplicité de la rencontre de l’amour de Dieu (122 - 126). Pour terminer, le Pape invite les théologiens à valoriser les diverses formes d’évangélisation (133), et s’arrête assez longuement sur l’homélie comme forme privilégiée d’évangélisation, et qui demande une vraie passion et un vrai amour de la Parole de Dieu et du peuple qui nous est confié (135 - 158).
Le quatrième chapitre est consacré à la dimension sociale de l’évangélisation. C’est un thème cher au Pape François parce que si cette dimension n’est pas clairement prise en compte, on court le risque de défigurer le sens authentique et intégral de la mission d’évangélisation (176). C’est le thème majeur du lien entre l’annonce de l’Evangile et la promotion de la vie humaine en toutes ses expressions. La promotion intégrale de toute personne nous empêche d’enfermer la religion en un fait privé, dépourvu de conséquences sur la vie sociale et publique. Une « foi authentique implique toujours un désir profond de changer le monde (183). Deux grands thèmes font partie de ce passage de l’exhortation. Le Pape en parle avec une grande passion évangélique, conscient que l’avenir de l’humanité est en jeu: L’intégration sociale des pauvres et la paix et le dialogue social. S’agissant du premier point, l’église, à travers la nouvelle évangélisation ressent comme sienne la mission de collaborer pour résoudre les causes instrumentales de la pauvreté et pour promouvoir le développement intégral des pauvres, comme d’accomplir des gestes simples et quotidiens de solidarité face à la misère concrète « qui est chaque jour devant nos yeux »(188). Ce qui ressort de ces pages denses, c’est l’appel à reconnaitre la « force salvifique » des pauvres, et qui doit être au centre de la vie de l’Eglise avec la nouvelle évangélisation (198). Il nous faut donc redécouvrir d’abord l’attention, l’urgence, la conscience de ce thème, avant toute expérience concrète. Pour le Pape François, non seulement l’option fondamentale pour les pauvres doit être réalisée, mais elle est d’abord une attention spirituelle et religieuse et est pour cela prioritaire (200). Sur ces thèmes, la parole du Pape est franche et sans détour. Le pasteur d’une Eglise sans frontière (210), ne peut se permettre de regarder ailleurs. C’est pourquoi il demande avec force de considérer la question des migrants et énonce clairement les nouvelles formes d’esclavage. Où est celui qui tue chaque jour dans la petite fabrique clandestine, dans le système de prostitution, les enfants utilisés pour mendier, en celui qui doit travailler caché parce qu’il n’est pas régularisé? Ne nous leurrons pas. Il y a de nombreuses complicités (211). De mille manières, le Pape défend la vie humaine depuis son commencement et la dignité de tout être vivant (213). Sur le second aspect, Il énonce quatre principes qui sont le dénominateur commun pour l’avancée de la paix et sa traduction sociale. Peut-être en mémoire de ses études sur R.Guardini, le Pape François semble créer une nouvelle opposition polaire. Il rappelle en effet que le temps est supérieur à l’espace, l’unité a le dessus sur le conflit, la réalité est plus importante que les idées, et le tout est supérieur aux parties. Ceci nous amène au dialogue comme première contribution à la paix, et qui concerne, dans l’exhortation, la science, l’œcuménisme et le rapport avec les religions non chrétiennes.
Le dernier chapitre traite de l’esprit de la nouvelle évangélisation (260). Elle se développe sous l’action de l’Esprit qui anime de façon toujours nouvelle l’élan missionnaire à partir de la vie de prière où la contemplation tient la place centrale (264). La Vierge Marie, étoile de la nouvelle évangélisation, est présentée en conclusion comme l’icône de l’annonce et la transmission de l’Evangile que l’Eglise est appelée à vivre avec enthousiasme et dans l’amour du Seigneur Jésus. Ne nous laissons pas voler la joie de l’évangélisation! (83). Le langage de cette exhortation apostolique est clair et immédiat, sans rhétorique ni sous-entendu. Le Pape François va au cœur des problèmes de l’homme d’aujourd’hui, qui demandent à l’Eglise plus qu’une simple présence. Il lui est demandé de renouveler ses programmes et sa pratique pastorale dans le sens de la nouvelle évangélisation. L’Evangile doit être adressé à tous, sans exclusive. Certains, cependant, sont privilégiés. Sans équivoque, le Saint-Père précise son orientation: Ce ne sont pas tant les amis et les riches voisins, mais plutôt les pauvres, les infirmes, ceux qui sont souvent dévalorisés et oubliés…aucun doute ou explication ne doivent affaiblir ce message si clair (48). Comme en d’autres moments importants de son histoire, l’Eglise d’aujourd’hui ressent le besoin d’un regard attentif pour évangéliser à la lumière de l’adoration, avec ce regard contemplatif pour voir les signes de la présence de Dieu. Les signes des temps ne sont pas seulement encouragés, mais ils deviennent critères d’un témoignage efficace (71). Premier d’entre nous, le Pape François nous rappelle le mystère central de notre foi: Ne nous éloignons pas de la résurrection de Jésus, ne nous donnons jamais pour vaincus, arrivera ce qui arrivera (3). L’Eglise du Pape François se fait compagnon de route de nos contemporains en recherche de Dieu et désireux de le voir".

AUTRES ASPECTS DE "EVANGELII GAUDIUM"


Ci du Vatican, 26 novembre 2013 (VIS). Au cours de la conférence de presse, le nouveau Secrétaire général du Synodes des évêques, a approfondi certains aspects de l'exhortation apostolique Evangelii Gaudium, notamment la synodalité. Puis le Président du Conseil pontifical pour les communications sociales a abordé les aspects relevant de la communication.

D'abord Mgr.Lorenzo Baldisseri a expliqué que le document part du dernier synode, consacré à la nouvelle évangélisation et à la transmission de la foi, et insiste sur le caractère joyeux qui doivent les accompagner chez tous les chrétiens. Il a re-élaboré les propositions faites par les pères synodaux et composé un programme qui est placé sous les auspices d'un esprit missionnaire à 360 degrés: "On est d'emblée frappé par le mot joie qui ponctue le texte de la présentation à la fin", utilisé 95 fois pour souligner le caractère joyeux de l'Evangile... Les Propositiones synodales sont citées 27 fois" et le Pape développe son texte "selon un solide cadre doctrinal, biblique et magistériel, qui présente les divers aspects de la foi affirmant les principes appliqués à la vie. Il enrichit son exposé de citations des Pères comme Irénée, Ambroise ou Augustin, de citations des maîtres médiévaux comme Isaac de l'Etoile, Thomas d'Aquin ou Thomas de Kempis, de théologiens contemporains comme John Henry Newman, Henri de Lubac ou Romano Guardini, et d'écrivains comme Bernanos. Il faut ensuite noter les nombreuses références à l'exhortation Evangeli Nuntiandi de Paul VI à celles, post-synodales, de Jean-Paul II, mais aussi à des déclarations de l'Episcopat latino-américain (Puebla et Aparecida), à celle des Patriarches orientaux lors du récent synode, à plusieurs autres de Conférences épiscopales (Inde, USA, France, Brésil, Philippines, Congo)... Par synodalité le Pape François entend la transformation missionnaire de l'Eglise, dans le sens d'une Eglise qui sort d'elle même pour aller. Il propose ainsi une pastorale à 360 degrés" qui envisage une conversion allant jusqu'à "l'expression collégiale de l'exercice du primat... Faisant référence à Vatican II et aux anciennes Eglises patriarcales, il souhaite que les conférences épiscopales puissent contribuer de manière féconde" au primat papal "et que la collégialité trouve des applications concrètes...en matière de doctrine comme de gouvernement. Sous l'aspect oecuménique, grâce également à l'expérience de la présence du Patirarche de Constantinople et de l'archevêque de Canterbury, la synodalité trouverait une expression particulière. Dans le dialogue avec les orthodoxes, les catholiques ont la possibilité d'apprendre quelque chose sur la collégialité épiscopale et l'usage de la synodalité".

Ensuite Mgr.Claudio Celli a traité de la dimension communicative de la nouvelle évangélisation vue par l'exhortation Evangelii Gaudium, qui montre l'attention du Saint-Père au monde contemporain, dans le domaine de la santé, de l'éducation, des media et à tout ce qu'entraînent les nouvelles technologies: "S'il s'agit de progrès et de succès, le Pape est conscient de ce que notre société de l'information est à tous les niveaux saturée par les informations, ce qui la conduit à une terrible superficialité. Il est temps de reposer la question morale, et c'est pour cela qu'il affirme l'importance d'une éducation qui prépare à la pensée critique tout en offrant une méthode d'appréciation des valeurs. Le document reconnaît que le progrès des techniques permet d'accroître les possibilités de rencontre, d'où l'exigence de diffuser une mystique de la vie communautaire, de la rencontre et de l'échange... Une large partie de l'exhortation est naturellement consacrée à la manière de communiquer le message. Le Pape est conscient de la rapidité de la communication et du fait que les media opèrent souvent une sélection des contenus, ce qui risque de faire passer un message mutilé ou réduit à des points secondaires... Face à ces risques, il prône le réalisme et recommande de ne pas tenir pour acquis que l'interlocuteur soit au parfaitement fait de ce que nous lui adressons. Il faut qu'il puisse relier notre discours à l'essence de l'Evangile... D'où la nécessité de nous concentrer sur l'essentiel dans la communication, sur ce qu'il y a de plus beau, de plus grand, et de plus nécessaire. Il nous faut donc simplifier sans perdre la valeur du contenu, la vérité devant être proposée de façon plus convaincante et radieuse".

VISITE DU PRESIDENT RUSSE

Cité du Vatican, 26 novembre 2013 (VIS). Le Saint-Père a reçu hier après-midi le Président russe M.Vladimir V.Putin, qui s'est ensuite entretenu avec le Secrétaire d'Etat, accompagné du Secrétaire pour les relations avec les états. Ces entretiens cordiaux ont été l'occasion de souligner la qualité des relations bilatérales, et d'aborder plusieurs sujets d'intérêt commun, notamment la situation des catholiques en Russie et l'importance du christianisme dans la société. Il a également été question de la situation critique dans laquelle se trouvent certaines communautés chrétiennes de par le monde, et aussi de la défense de la dignité de la personne, de la vie et de la famille. La recherche de la paix au proche Orient et la crise syrienne ont été évoquées et le Président a remercié le Pape de la lettre qu'il lui avait adressé à l'occasion du G20 de St.Pétersbourg. Les parties ont convenu de l'urgence de faire cesser les violences et de porter secours aux populations syriennes, de favoriser les initiatives utiles à une solution pacifique du conflit par la voie d'une négociation impliquant toutes les composantes du pays, ethniques comme religieuses, vu le rôle incontournable qu'elles jouent dans la société.


lundi 25 novembre 2013

VISITE DU PRESIDENT PARAGUAYEN

Cité du Vatican, 25 novembre 2013 (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin le Président paraguayen M.Horacio Manuel Cartes Jara, qui s'est ensuite entretenu avec le Secrétaire d'Etat, accompagné du Secrétaire pour les relations avec les états. Outre de constater la qualité des relations bilatérales, ces entretiens ont permis d'aborder la situation du pays et de la région, telle la lutte contre la pauvreté et la corruption, le respect de la personne et des droits de l'homme. Il a aussi été question du rôle que l'Eglise joue dans la société, et de la collaboration internationale Paraguay Saint-Siège.

PELERINAGE DE GRECO-CATHOLIQUES

Ci du Vatican, 25 novembre 2013 (VIS). "Chacun aimera l'autre comme lui même, enseignait saint Thomas d'Aquin, et se réjouira donc du bien fait à autrui comme s'il était sien. Ainsi la joie d'un seul sera encore plus grande si la joie des autres bienheureux est grande". C'est par ces paroles que le Pape a reçu ce matin quelque 3000 pèlerins greco-catholiques d'Ukraine et de Biélorussie venus à Rome pour le 50 anniversaire du dépôt des reliques de saint Josaphat en la basilique vaticane. En début de matinée, le Cardinal Leonardo Sandri, Préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, avait célébré une divine liturgie avec l'Archevêque Majeur de l'Eglise greco-catholique d'Ukraine, SB Sviatoslav Shevchuk. A midi, le Saint-Père s'est rendu à la basilique pour saluer les pèlerins auxquels il a dit que "la meilleure façon de célébrer saint Josaphat est de nous aimer les uns les autres, et aimer et servir l'unité de l'Eglise. Le témoignage de tant de martyrs d'époque récente nous soutient et constitue une grande richesse et un grand réconfort pour votre Eglise". Le Pape les a encouragé à ce que l'intense communion qu'ils désirent approfondir chaque jour au sein de l'Eglise catholique, les aide à "construire aussi des ponts de fraternité avec les autres Eglises et communautés en Ukraine et dans les autres pays où votre communauté est présente".



LA FOI SE MANIFESTE LORS DES EPREUVES

Ci du Vatican, 25 novembre 2013 (VIS). Le Pape a reçu ce matin les bénévoles de l'Année de la foi, "un temps de grâce qui a permis de revaloriser l'essentiel de l'être chrétien, avec la primauté de la foi et de la charité. La foi est l'axe de l'expérience chrétienne qui motive nos choix et nos actes quotidiens, la source inépuisable de notre vie en famille, au travail, en paroisse, parmi les amis, etc. Cette foi solide et simple se manifeste tout particulièrement lors des épreuves, lorsque le chrétien se laisse enlacer par Dieu, s'accroche à lui, certain de s'en remettre à un amour indestructible. C'est effectivement quand on s'abandonne humblement à Dieu dans la souffrance que l'on témoigne le mieux... Les communautés chrétiennes doivent s'engager dans un apostolat qui atteigne toute personne, là où se trouve, y compris dans le lieu le plus difficile... Tant de gens ont besoin d'humanité, d'un sourire, d'un mot gentil, d'un réconfort qui exprime la présence du Christ. Personne ne doit être privé des signes d'amour et de tendresse qui découlent de la foi".

CLOTURE DE L'ANNEE DE LA FOI

Ci du Vatican, 24 novembre 2013 (VIS). Entouré de Cardinaux, des Patriarches et Archevêques Majeurs orientaux, le Pape a célébré Place St.Pierre la messe solennelle de clôture de l'Année de la foi, lancée sur initiative de Benoît XVI le 11 octobre 2012 pour le cinquantenaire du début du concile Vatican II. Le reliquaire contenant les ossements de l'Apôtre Pierre était pour la première fois exposé publiquement au flanc de l'autel. Une quête avait été organisée avant la cérémonie en faveur du peuple philippin, récemment frappé par un typhon. Et à la conclusion de la liturgie eucharistique, le Saint-Père a remis l'exhortation apostolique Evangelium Gaudium à 36 personnes, un évêque, un prêtre, un jeune diacre, un séminariste, une novice, des religieux et religieuses, des catéchistes et familles, une aveugle (format CD), délégués de l'Année de la foi et jeunes, membres de mouvements, confraternités, artistes et journalistes. Voici le texte intégral de l'homélie prononcée en italien par le Pape François:

"Aujourd’hui, la solennité du Christ-Roi, couronnement de l’année liturgique, marque également la conclusion de l’Année de la foi, promulguée par Benoît XVI, pour qui nous avons maintenant une pensée pleine d’affection et de reconnaissance pour ce don qu’il nous a fait. Avec cette initiative providentielle, il nous a donné la possibilité de redécouvrir la beauté de ce chemin de foi qui a débuté le jour de notre baptême, qui nous a faits fils de Dieu et frères dans l’Eglise. Un chemin qui a pour objectif final la pleine rencontre avec Dieu, et au cours duquel l’Esprit nous purifie, nous élève, nous sanctifie, pour nous faire entrer dans le bonheur auquel aspire notre cœur. Je désire également adresser une salutation cordiale et fraternelle aux Patriarches et aux Archevêques Majeurs des Eglises orientales catholiques, ici présents. L’échange de la paix, que j’accomplirai avec eux, veut exprimer avant tout la reconnaissance de l'Evêque de Rome à l’égard de ces communautés, qui ont confessé le nom du Christ avec une fidélité exemplaire, souvent payée fort cher. En même temps, par leur intermédiaire, je veux rejoindre tous les chrétiens qui vivent en Terre Sainte, en Syrie et dans tout l’Orient, afin d’obtenir pour tous le don de la paix et de la concorde.

Les lectures bibliques du jour ont comme fil conducteur le caractère central du Christ. Le Christ est au centre, le Christ est le centre. Le Christ centre de la création, le Christ centre du peuple, le Christ centre de l’histoire. L’apôtre Paul nous offre une vision très profonde du caractère central de Jésus. Il nous le présente comme le Premier-né de toute la création : en lui, par lui et pour lui toutes choses furent créées. Il est le centre de toutes choses, il est le principe : Jésus Christ, le Seigneur. Dieu lui a donné la plénitude, la totalité, pour qu’en lui toutes choses soient réconciliées. Seigneur de la création, Seigneur de la réconciliation. Cette image nous fait comprendre que Jésus est le centre de la création, et par conséquent, l’attitude demandée au croyant, s’il veut être tel, est de reconnaître et d’accueillir dans sa vie cette priorité du Christ, dans ses pensées, dans ses paroles et dans ses œuvres. Et ainsi nos pensées seront des pensées chrétiennes, des pensées du Christ. Nos œuvres seront des œuvres chrétiennes, des œuvres du Christ, nos paroles seront des paroles chrétiennes, des paroles du Christ. Par contre, quand on perd ce centre, parce qu’on le substitue avec quelque chose d’autre, il n’en vient que des dommages, pour l’environnement autour de nous et pour l’homme lui-même. En plus d’être le centre de la création et centre de la réconciliation, le Christ est le centre du peuple de Dieu. Et précisément aujourd’hui il est ici, au milieu de nous. Maintenant il est ici dans la Parole, et il sera ici sur l’autel, vivant, présent, au milieu de nous, son peuple. C’est ce qui nous est exposé dans la première Lecture, qui raconte le jour où les tribus d’Israël vinrent chercher David et, devant le Seigneur, lui donnèrent l’onction de roi sur Israël. A travers la recherche de la figure idéale du roi, ces hommes cherchaient en réalité Dieu lui-même, un Dieu qui se fasse proche, qui accepte de devenir compagnon de route de l’homme, qui se fasse leur frère. Le Christ, descendant du roi David, est justement le frère autour duquel se constitue le peuple, qui prend soin de son peuple, de nous tous, au prix de sa vie. En lui nous sommes un, un seul peuple uni à lui, nous partageons un seul chemin, un seul destin. C’est seulement en lui, en lui comme centre, que nous avons notre identité comme peuple.

Enfin, le Christ est le centre de l’histoire de l’humanité, et aussi le centre de l’histoire de tout homme. C’est à lui que nous pouvons rapporter les joies et les espérances, les tristesses et les angoisses dont notre vie est tissée. Lorsque Jésus est au centre, même les moments les plus sombres de notre existence s’éclairent, et il nous donne l’espérance, comme cela arrive au bon larron dans l’Evangile d’aujourd’hui. Tandis que tous les autres s’adressent à Jésus avec mépris ("Si tu es le Christ, le Roi Messie, sauve-toi toi-même en descendant de la croix!") cet homme, qui a commis des erreurs dans sa vie, à la fin, repenti, s’agrippe à Jésus crucifié en implorant: Souviens-toi de moi quand tu entreras dans ton royaume. Et Jésus lui promet: Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis, son royaume. Jésus prononce seulement la parole du pardon, non celle de la condamnation. Et quand l’homme trouve le courage de demander ce pardon, le Seigneur ne laisse jamais tomber une telle demande. Aujourd’hui, nous pouvons tous penser à notre histoire, à notre cheminement. Chacun de nous a son histoire, chacun de nous a aussi ses erreurs, ses péchés, ses moments heureux et ses moments sombres. Cela fera du bien, au cours de cette journée, de penser à notre histoire, et regarder Jésus, et de tout cœur lui répéter de nombreuses fois, mais avec le cœur, en silence, chacun de nous: "Souviens-toi de moi, Seigneur, maintenant que tu es dans ton royaume! Jésus, souviens-toi de moi, parce que je veux devenir bon, je veux devenir bon, mais je n’ai pas la force, je ne peux pas: Je suis pécheur, je suis pécheresse. Mais souviens-toi de moi, Jésus. Tu peux te souvenir de moi, parce que tu es au centre, tu es justement dans ton royaume. Que c’est beau! Faisons-le tous aujourd’hui, chacun dans son cœur, de nombreuses fois. Souviens-toi de moi, Seigneur, toi qui es au centre, toi qui es dans ton royaume! La promesse de Jésus au Bon Larron nous donne une grande espérance : elle nous dit que la grâce de Dieu est toujours plus abondante que la prière qui l’a demandée. Le Seigneur donne toujours plus, il est tellement généreux, il donne toujours plus que ce qui lui est demandé. Tu lui demandes qu’il se rappelle de toi, et il t’emmène dans son royaume! Jésus est bien le centre de nos désirs de joie et de salut. Allons tous ensemble sur cette route".

REMERCIEMENTS POUR L'ANNEE DE LA FOI

Cité du Vatican, 24 novembre 2013 (VIS). A la fin de la messe de clôture de l'Année de la foi, le Pape François a récité l'angélus avec les fidèles réunis Place St.Pierre: "Avant de conclure cette cérémonie je voudrais saluer tous les pèlerins, familles, groupes ecclésiaux, associations et mouvements venus de tant de pays. Je salue les participants au Congrès national de la miséricorde et la communauté ukrainienne qui fête le 80 anniversaire de l'Holodomor, la grande famine provoquée par le régime soviétique qui causa des millions de victimes. En cette journée, notre pensée reconnaissante va aux missionnaires qui, au cours des siècles, ont annoncé l'Evangile et répandu les graines de la foi dans de nombreuses parties du monde, et parmi eux le bienheureux Junipero Serra, missionnaire franciscain espagnol, dont on commémore le trois-centième anniversaire. Et je ne veux pas terminer sans une pensée à tous ceux qui ont travaillé pour mener à bien cette Année de la foi. Je remercie de tout cœur Mgr.Rino Fisichella et ses collaborateurs. Merci beaucoup! Maintenant récitons l'angélus. Avec cette prière invoquons la protection de Marie notamment pour nos frères et sœurs qui sont persécutés à cause de leur foi, ils sont si nombreux!". Après la prière mariale, le Saint-Père a remercié de leur présence toutes les personnes et, comme a son habitude, leur a souhaité un bon dimanche et un bon déjeuner".

MAINTENIR VIVANT LE DESIR DE DIEU

Ci du Vatican, 23 novembre 2013 (VIS). Ce soir à la Basilique St.Pierre, a eu lieu le rite d'admission au catéchuménat présidé par le Pape François dans le cadre de l'Année de la foi. Quelque 500 catéchumènes venus de 47 pays de tous continents, accompagnés de leurs catéchistes y ont participé. Dès 16 h, peu avant l'arrivée du Saint-Père, quelques adultes prêts à recevoir le sacrement de l'initiation chrétienne, ont fait part de leur expérience, ainsi qu'un couple de catéchistes. La liturgie a commencé à 16h30 avec les rites d'introduction qui se sont déroulés à l'entrée de la basilique. Le Pape a alors accueilli un groupe de candidats avec leurs parrains les invitant à entrer dans l'Eglise. Au cours de la liturgie de la Parole, avant la remise du livre des Evangiles à quelques catéchumènes, le Pape s'est adressé dans son homélie aux personnes présentes, rappelant qu'elles venaient "de nombreux pays, de traditions culturelles et d'expériences différentes". "Cependant -a-t-il observé- nous sentons ce soir que nous avons tant de choses en commun, surtout une: le désir de Dieu. Comme il est important de le maintenir vivant! Si manque la soif du Dieu vivant, la foi court le risque de devenir routinière, et risque de s'éteindre comme un feu qui n'est pas attisé. Elle risque de devenir rance, sans aucun sens".

Le Pape François a cité le passage évangélique dans lequel Jean-Baptiste indique à ses disciples Jésus comme l'Agneau de Dieu. Deux d'entre eux suivent le Maître, et ensuite, à leur tour, deviennent des médiateurs qui permettent aux autres de rencontrer le Seigneur. Dans ce texte, trois moments rappellent l'expérience du catéchuménat: "En premier lieu il y a l'écoute. Les deux disciples ont écouté le témoignage du Baptiste. Vous aussi, chers catéchumènes, vous avez écouté ceux qui vous ont parlé de Jésus et qui vous ont proposé de le suivre... Dans le tumulte de tant de voix qui résonnent autour et au-dedans de nous, vous avez écouté et accueilli la voix qui vous indiquait Jésus comme le seul qui peut donner tout son sens à notre vie. Le deuxième moment est la rencontre. Les deux disciples rencontrent le Maître et restent avec lui. Après l'avoir rencontré, ils ressentent tout de suite quelque chose de nouveau dans leur cœur: l'exigence de transmettre aussi leur joie aux autres afin qu'eux aussi puissent le rencontrer... Cette scène...nous rappelle que Dieu ne nous a pas créés pour être seuls, refermés sur nous-mêmes, mais pour pouvoir le rencontrer et nous ouvrir à la rencontre avec les autres. Dieu vient en premier vers chacun de nous et cela est merveilleux!... Dans la Bible, Dieu apparaît toujours comme celui qui prend l'initiative de la rencontre avec l'homme. C'est lui qui cherche l'homme et, en général, il le cherche justement quand l'homme fait l'expérience amère et tragique de trahir Dieu et de le fuir. Dieu n'attend pas pour le chercher, il le cherche tout de suite... Il ne se lasse pas de nous attendre... et quand vient la rencontre, ce n'est jamais une rencontre pressée parce que Dieu désire rester longtemps avec nous pour nous soutenir, nous consoler... Dieu se hâte pour nous rencontrer mais n'a jamais hâte de nous laisser... Comme nous le désirons...lui aussi désire rester avec nous parce que nous...sommes ses créatures". Le dernier passage du récit est la marche. Les deux disciples marchent vers Jésus et font ensuite un bout de route avec lui. La foi est un chemin avec Jésus...et c'est un chemin qui dure toute la vie. A la fin aura lieu la rencontre définitive. Bien sûr, à certains moments de ce chemin, nous nous sentons fatigués et perdus. Mais la foi nous donne la certitude de la présence constante de Jésus en toutes situations, même la plus douloureuse ou la plus difficile à comprendre... Chers catéchumènes -a conclu le Saint-Père- vous commencez aujourd'hui le chemin du catéchuménat. Je vous souhaite de le parcourir avec joie, certains du soutien de toute l'Eglise qui vous regarde avec beaucoup de confiance. Marie, la disciple parfaite, vous accompagne... Je vous invite à garder l'enthousiasme du premier moment qui vous a fait ouvrir les yeux à la lumière de la foi!".

IMPORTANCE DU TROISIEME AGE POUR LA SOCIETE

Ci du Vatican, 23 novembre 2013 (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin la XVIII Conférence internationale du Conseil pontifical pour la pastorale de la santé ("L'Eglise au service de la personne âgée malade. Au chevet des patients atteints de maladies dégénératives"), rappelant dans son discours que le troisième âge a toujours eu un rôle dans l'Eglise et que cela doit servir d'exemple à la société entière. "Les personnes âgées portent en elles la mémoire et la sagesse de l'existence qu'elles transmettent, participant à plein titre à la mission de l'Eglise. Aux yeux de Dieu, malgré les discriminations, la vie humaine conserve sa valeur quelque soit l'âge". La prolongation de la durée de la vie induit un plus grand nombre de personnes âgées, et par conséquent de malades frappés par des pathologies neurodégénératives. Ceci implique une assistance accrue en parallèle au progrès des soins médicaux, "qui enrichisse la liberté et la dignité de la personne, et éloigne l'isolement qui trop souvent entoure ces patients... Il convient donc de développer cette approche pastorale afin d'accompagner la vie religieuse des personnes âgées touchées par ces maladies aux aspects variés, pour que ne s'interrompe pas leur relation à Dieu. Chers amis âgés, vous n'êtes pas seulement des destinataires de l'annonce évangélique mais aussi ses hérauts à plein titre en vertu de votre baptême".

LES ATHLETES NE SONT PAS UNE MARCHANDISE

Ci du Vatican, 23 novembre 2013 (VIS). Le langage sportif est "universel, dépasse les frontières, les langues, les races, les religions et les idéologies" et "est capable d'unir les personnes, en favorisant le dialogue et l'accueil", a dit le Pape en recevant ce matin les délégués des Comités olympiques européens à l'occasion de leur assemblée. "Le lien entre l'Eglise et le sport est une belle réalité qui s'est consolidée avec le temps parce que la communauté ecclésiale voit dans le sport un instrument valable pour la croissance intégrale de la personne humaine. La pratique sportive, en effet, stimule à un sain dépassement de soi-même et de ses propres égoïsmes, entraine à l'esprit de sacrifice et...favorise la loyauté dans les rapports interpersonnels, l'amitié, le respect des règles", a ajouté le Saint-Père, en invitant les institutions et organisations de ce secteur à proposer aux jeunes générations "des parcours sportifs de formation à la paix, au partage et à la cohabitation entre les peuples. Le sport a pour but d'unir non de diviser! Les cinq anneaux entremêlés, symbole et drapeau des Jeux olympiques, représentent vraiment l'esprit de fraternité qui doit caractériser la manifestation olympique et la compétition sportive en général", a observé le Pape François avant de souligner que "lorsque le sport est considéré uniquement selon des paramètres économiques ou est lié à l'obtention de la victoire à tout prix, on court le risque de réduire les athlètes à une simple marchandise dont on tire profit. Ces athlètes entrent dans un mécanisme qui les emporte, et perdent le vrai sens de leur activité... Le sport est harmonie mais si c'est la recherche effrénée de l'argent et du succès qui prévaut, cette harmonie se rompt. En tant que dirigeants olympiques vous êtes appelés à favoriser la fonction éducative du sport. Nous sommes tous conscients de la grande nécessité de former des sportifs animés par la rectitude, la rigueur morale et un sens aigu des responsabilités".

ENVOYES SPECIAUX AU NICARAGUA ET EN ITALIE

Cité du Vatican, 23 novembre 2013 (VIS). Aujourd'hui ont été rendues publiques les lettres latines (12 et 19 novembre) par lesquelles le Saint-Père a nommé:

Le Cardinal Jorge Liberato Urosa Savino, Archevêque de Caracas (Venezuela), son Envoyé spécial à la clôture de la célébration du premier centenaire de la province ecclésiastique de Managua (Nicaragua, 2 décembre). Il sera accompagné de l'Abbé Julio César Arana González, Curé de la paroisse St.Jude et Thaddée de Managua, et de l'Abbé Alfonso Alavarado Lugo, Recteur du sanctuaire national de Rivas.

Le Cardinal Walter Brandmüller, son Envoyé spécial au 450 anniversaire de la clôture du Concile de Trente (Italie, 1 décembre). Il sera accompagné de Mgr.Lodovico Maule, Doyen du chapitre métropolitain, et de Mgr.Umberto Giacometti, Chanoine honoraire de cette même cathédrale.


AUDIENCES


Cité du Vatican, 25 novembre 2013 (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin M.Joseph Tebah-Klah, Ambassadeur de Côte d'Ivoire, en visite de congé.

Samedi dernier, 23 novembre, il avait reçu le Cardinal Marc Ouellet, PSS, Préfet de la Congrégation pour les évêques.


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