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lundi 9 février 2015

La racine de tous les maux est l'iniquité


Cité du Vatican, 8 février 2015 (VIS). Hier après-midi, le Pape François a envoyé un message-vidéo aux 500 représentants nationaux et internationaux réunis à Milan (Italie), siège de l'Expo 2015, pour évoquer le thème de la manifestation (Vers la charte de Milan): Il y rappelle d'abord son intervention du mois de novembre 2014 à la Conférence sur la nutrition organisée par la FAO à Rome, où il affirme que "l'intérêt pour la production, la disponibilité de nourriture et leur accès, le changement climatique, le commerce agricole, doivent indubitablement inspirer les règles et les mesures techniques, mais la première préoccupation doit être la personne elle-même, ceux qui manquent de nourriture quotidienne et qui ont cessé de penser à la vie, aux relations familiales et sociales et qui luttent uniquement pour survivre. Aujourd'hui, en effet, malgré la multiplication des organisations et les différentes interventions de la communauté internationale sur la nutrition, nous vivons ce que Jean-Paul II appelait le paradoxe de l'abondance. En effet, il y a de la nourriture pour tous, mais tous ne peuvent pas manger, alors que le gaspillage, la consommation excessive et l'utilisation d'aliments à d'autres fins sont sous nos yeux. Le voilà le paradoxe! Malheureusement, ce paradoxe continue d'être. Peu de thèmes font autant ressortir de sophismes que celui de la faim et peu de sujets sont aussi susceptibles d'être manipulés par les données, les statistiques, les exigences de sécurité nationale, la corruption ou le rappel douloureux à la crise économique. Pour dépenser la tentation des sophismes, "ce nominalisme de la pensée qui va au-delà, loin, loin, mais qui ne touche jamais la réalité", le Saint-Père a proposé trois attitudes: Passer des urgences aux priorités, être des témoins de la charité et être des protecteurs et non des maîtres de la terre".

"Ayez un regard et un cœur orientés non vers un pragmatisme d'urgence qui se révèle comme une proposition qui reste provisoire, mais vers une orientation décidée pour la résolution des causes structurelles de la pauvreté. Rappelons-nous que la racine de tous les maux est l'iniquité", a dit le Pape, citant de nouveau son exhortation apostolique Evangelii Gaudium: Non à une économie de l'exclusion et de l'iniquité. Une telle économie tue. Il n'est pas possible que le fait qu'une personne âgée réduite à vivre dans la rue meure de froid, ne soit pas une nouvelle tandis que la baisse de deux points en bourse en soit une... Attention! Nous ne sommes pas seulement ici face à la logique de l'exploitation, mais à celle du déchet. En effet, les exclus ne sont pas seulement exclus ou exploités, mais des déchets, des restes... Si nous voulons vraiment résoudre les problèmes et ne pas nous perdre dans des sophismes, il faut éradiquer les maux à leur racine qui est l’iniquité. Il faut pour cela faire quelques choix en priorité: renoncer à l'autonomie absolue des marchés et de la spéculation financière et agir surtout sur les causes structurelles de l'iniquité... Si dénigrée, la politique a une très haute vocation, une des formes les plus précieuses de la charité parce qu'elle cherche le bien commun... D'où doit donc partir une politique économique saine?... Quels sont les piliers de qui est appelé à administrer la chose publique? La réponse est précise, la dignité de la personne humaine et le bien commun. Malheureusement, ces deux piliers qui devraient structurer la politique économique, semblent souvent des appendices ajoutés pour compléter un discours politique sans perspective ni programme de vrai développement intégral. S'il vous plaît, soyez courageux et n'ayez pas peur de vous interroger dans les projets politiques et économiques sur un sens plus large de la vie parce que cela vous aide à servir vraiment le bien commun et vous donnera la force pour multiplier et rendre plus accessibles à tous les biens de ce monde".


Sur le troisième point, le Pape a cité une phrase entendue d'un vieux paysan, il y a de nombreuses années: Dieu pardonne toujours, les hommes pardonnent parfois, la terre ne pardonne jamais. Il a encouragé à protéger "la terre mère, afin qu'elle ne réponde pas par la destruction... Face aux biens de la terre nous sommes appelés à ne pas perdre de vue ni l'origine, ni la finalité de tels biens, de façon à réaliser un monde équitable et solidaire, dit la doctrine sociale de l'Eglise. La terre nous a été confiée pour qu'elle puisse être pour nous une mère capable de donner ce qui est nécessaire à chacun pour vivre... La terre n'est pas un héritage que nous avons reçu de nos parents, mais un prêt que nos enfants nous font pour que nous la protégions et la fassions fructifier et la leur remettre... Cette attitude protectrice n'est pas un engagement exclusif des chrétiens, elle concerne tout le monde. Je vous confie ce que j'ai dit au cours de la messe de début de mon ministère comme évêque de Rome: Je voudrais demander, s'il vous plaît, à tous ceux qui occupent des rôles de responsabilité dans le domaine économique, politique ou social, à tous les hommes et à toutes les femmes de bonne volonté d'être des gardiens de la création, du dessein de Dieu inscrit dans la nature, gardiens de l'autre, de l'environnement. Ne permettons pas que des signes de destruction et de mort accompagnent la marche de notre monde! Mais pour garder nous devons aussi avoir soin de nous-mêmes... Nous ne devons pas avoir peur de la bonté, et même de la tendresse. Protégeons la terre non seulement avec bonté mais aussi avec tendresse".

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