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lundi 13 avril 2015

Message du Pape aux Arméniens


Cité du Vatican, 12 avril 2015 (VIS). Au terme de la messe célébrée en la basilique vaticane pour le centenaire du martyre arménien, et la proclamation de saint Grégoire de Narek, Docteur de l'Eglise, le Pape s'est entretenu dans la chapelle de la Pietà avec SS Karekin II, Patriarche suprême et Catholicos de tous les Arméniens, SS Aram I, Catholicos de la Grande Maison de Cilicie, SB Nerses Bedros XIX Tarmouni, Patriarche de Cilicie des Arméniens catholiques et le Président arménien, M.Serz Sargsyan. Il leur a remis à tous une copie signée de son message en italien qui a été lu au début du rite, avec la traduction arménienne, et dont voici la teneur:

"Chers frères et sœurs arméniens, chers frères et sœurs, en des occasions diverses j’ai défini cette époque comme un temps de guerre, une troisième guerre mondiale par morceaux, où nous assistons quotidiennement à des crimes atroces, à des massacres sanglants, et à la folie de la destruction. Malheureusement, encore aujourd’hui, nous entendons le cri étouffé et négligé de beaucoup de nos frères et sœurs sans défense, qui, à cause de leur foi au Christ ou de leur appartenance ethnique, sont publiquement et atrocement tués, décapités, crucifiés, brulés vifs, ou bien contraints d’abandonner leur terre. Aujourd’hui encore nous sommes en train de vivre une sorte de génocide causé par l’indifférence générale et collective, par le silence complice de Caïn qui s’exclame: Que m’importe? Suis-je le gardien de mon frère? Notre humanité a vécu, le siècle dernier, trois grandes tragédies inouïes: la première est celle qui est généralement considérée comme le premier génocide du XX siècle. Elle a frappé votre peuple arménien, première nation chrétienne, avec les Syriens catholiques et orthodoxes, les Assyriens, les Chaldéens et les Grecs. Des évêques, des prêtres, des religieux, des femmes, des hommes, des personnes âgées et même des enfants et des malades sans défense ont été tués. Les deux autres ont été perpétrées par la nazisme et par le stalinisme. Et, plus récemment, d’autres exterminations de masse, comme celles au Cambodge, au Rwanda, au Burundi, en Bosnie. Cependant, il semble que l’humanité ne réussisse pas à cesser de verser le sang innocent. Il semble que l’enthousiasme qui est apparu à la fin de la seconde guerre mondiale soit en train de disparaître et de se dissoudre. Il semble que la famille humaine refuse d’apprendre de ses propres erreurs causées par la loi de la terreur. Et ainsi, encore aujourd’hui, il y en a qui cherchent à éliminer leurs semblables, avec l’aide des uns et le silence complice des autres qui restent spectateurs. Nous n’avons pas encore appris que la guerre est une folie, un massacre inutile.


Chers fidèles arméniens, aujourd’hui nous rappelons, le cœur transpercé de douleur mais rempli d’espérance dans le Seigneur ressuscité, le centenaire de ce tragique événement, de cette effroyable et folle extermination que vos ancêtres ont cruellement soufferte. Se souvenir d’eux est nécessaire, plus encore c’est un devoir, parce que là où il n’y a plus de mémoire, cela signifie que le mal tient encore la blessure ouverte. Cacher ou nier le mal c’est comme laisser une blessure continuer à saigner sans la panser! Je vous salue avec affection et je vous remercie pour votre témoignage. Je salue et je remercie pour sa présence Monsieur Serž Sargsyan, Président de la République d’Arménie. Je salue aussi cordialement mes frères patriarches et évêques: Sa Sainteté Karekin II, Patriarche Suprême et Catholicos de tous les Arméniens; Sa Sainteté Aram I, Catholicos de la Grande Maison de Cilicie; Sa Béatitude Nerses Bedros XIX, Patriarche de Cilicie des Arméniens catholiques; les deux catholicossats de l’Eglise apostolique arménienne, et le Patriarcat de l’Eglise arméno-catholique. Avec la ferme certitude que le mal ne vient jamais de Dieu infiniment bon, et enracinés dans la foi, nous affirmons que la cruauté ne peut jamais être attribuée à l’œuvre de Dieu, et en outre ne doit absolument pas trouver en son saint nom une quelconque justification. Vivons ensemble cette célébration en fixant notre regard sur Jésus-Christ, vainqueur de la mort et du mal".

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