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Le Vatican Information Service (VIS) est un service d'information de la Salle-de-Presse du Saint-Siège. Il propose des informations sur le Magistère et l'activité pastorale du Saint-Père et de la Curie Romaine... []

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vendredi 27 novembre 2015

Rencontre avec le clergé, les séminaristes et les religieux


Cité du Vatican, 27 novembre 2015 (VIS). Hier après la messe, le Pape a regagné la nonciature de Nairobi pour déjeuner et se reposer. Après quoi il s'est rendu à la Saint Mary’s School pour s'adresser au clergé, aux séminaristes et religieux. Renonçant à lire le long discours préparé, il a improvisé en espagnol, ses paroles étant traduites au fur et à mesure en anglais. En voici la synthèse:


Merci beaucoup de votre présence. Le Seigneur vous a tous choisi. Il a dit à chacun, viens avec moi. Depuis notre baptême nous avons entrepris ce voyage... Dans le sacerdoce et dans la vie consacrée vous entrez par la porte qu'est le Christ... Certes il y a ceux qui veulent entrer par la fenêtre. Ce n'est pas juste. Ceci dit, si vous connaissez quelqu'un qui est passé par la fenêtre, embrassez le et expliquez lui qu'il est préférable d'aller et de servir Dieu d'une autre manière pour continuer le travail que Jésus a pas commencé, lui qui est la porte à franchir... Il y a ceux qui ne savent pas pourquoi Dieu les appelle, mais qui se sentent appelés. Qu'ils se tranquillisent, Dieu leur fera comprendre pourquoi ils sont appelés. Il y en a d'autres qui veulent suivre le Seigneur par l'intérêt... La tentation existe de le suivre par ambition, ambition de l'argent, ambition du pouvoir... Dans la vie consacrée à suivre Jésus, la propre ambition ne doit pas être en cause, ni la recherche des richesses de ce monde, ni d'y être une personne importante. Il faut suivre Jésus jusqu'à la dernière étape de sa vie terrestre, la Croix... Et cela je vous le dis sérieusement, parce que l'Eglise n'est pas une entreprise, pas une ONG. L'Eglise est un mystère. Le Suivez-moi, c'est le mystère du regard de Jésus sur chacun de nous qui nous parle. C'est donc clair, l'appelant est Jésus qui entre par la porte et non la fenêtre... Il est évident que lorsque Jésus nous choisit, il ne fait pas de nous des saints. Nous continuons à être les pécheurs... Y a-t-il ici un prêtre, un religieux ou une religieuse qui ne se sente pas pécheur?... Nous sommes tous pécheurs... Il faut savoir pleurer. Quand un prêtre, un religieux, une religieuse ne pleure pas, il y a quelque chose de mal. Pleurer pour l'infidélité, pleurer pour la souffrance du monde, pour les gens rejetés, les vieillards abandonnés, les enfants assassinés... Chaque fois, je me demande pourquoi tel enfant souffre. Et je n'ai pas la réponse, sinon de regarder Jésus sur la croix. Il y a des situations dans la vie qui nous portent à pleurer et à regarder le Crucifié. La Croix est la seule réponse à certaines injustices, à certaines douleurs, à certaines situations de la vie... Je voudrais vous dire une dernière chose: Tous ceux qui sont laissés choisir Jésus doivent servir le peuple de Dieu, en servant les plus pauvres, les plus marginalisés, les enfants et les personnes âgées... Non pour servir qui n'a aucune conscience, vit dans l'orgueil, vit du péché, vivent pour soi plutôt que de servir Jésus. Que choisir de laisser Jésus choisissent de servir et non pour être servi... S'il vous plaît, jamais se faire servir dans l'Eglise! Ne pas utiliser les autres, mais les servir... Je vous remercie beaucoup de m'avoir écouté, même ceux penseront que je vous ai donné des conseils sans même vous dire merci de tout ce que vous faîtes. Alors oui, comme la cerise sur le gâteau, je veux vraiment vous remercier! Merci d'avoir le courage de suivre Jésus, merci pour chaque fois que vous vous sentez pécheurs...et pour toutes les fois que vous aidez quelqu'un à mourir en paix. Merci de donner de l'espoir dans la vie. Merci de vous laisser aider, corriger et pardonner chaque jour. Je vous demande de ne pas oublier de prier pour moi, parce que je besoin".

Le Pape au siège de l'ONU de Nairobi


Cité du Vatican, 27 novembre 2015 (VIS). Hier à Nairobi, le Saint-Père s'est rendu à l’Office des Nations-Unies pour l'Afrique (UNON), institué en 1996 et qui abrite le Programme pour l’Environnement et le Programme pour l'Habitat, ainsi les agences régionales africaines et d'autres organismes internationaux. Il a prononcé le discours qui suit devant les 3.000 personnes de l'assemblée, reprenant les axes de sa récente encyclique sur l'environnement dans la perspective de la Conférence de Paris. Mais il ne s'est pas limité à évoquer ces questions et a repris les axes pour la lutte contre la pauvreté interdépendante de celle contre la surexploitation des richesses et le dérèglement climatique. C'est pourquoi il a replacé son propos également dans la perspective de la X Conférence ministérielle de l'OMC qui se tiendra à Nairobi et des accords sur la propriété intellectuelle, l'accès aux soins et aux médicaments, les trafics d'animaux ou de pierres précieuses:

En route vers cette salle, a dit le Pape François, "j’ai été invité à planter un arbre dans le parc du Centre des Nations-Unies. J’ai accepté d’accomplir ce geste symbolique et simple, chargé de sens dans beaucoup de cultures. Planter un arbre, c’est d’abord une invitation à continuer de lutter contre des phénomènes tels que la déforestation et la désertification. Cela nous rappelle l’importance de protéger et d’administrer de façon responsable ces poumons de la planète pleins de biodiversité comme nous pouvons bien l’apprécier dans ce continent avec le bassin du fleuve Congo, espace important pour toute la planète et pour l’avenir de l’humanité. C’est pourquoi, i faut toujours soutenir la tâche des organismes internationaux et des organisations de la société civile qui sensibilisent les populations et coopèrent en utilisant aussi des mécanismes de pression légitimes, pour que chaque gouvernement accomplisse son propre devoir de préserver l’environnement ainsi que les ressources naturelles de son pays, sans se vendre à des intérêts illégitimes locaux ou internationaux. En outre, planter un arbre nous invite à continuer d’avoir confiance, d’espérer et surtout de consentir à des efforts pour inverser toutes les situations d’injustice et de détérioration dont nous souffrons aujourd’hui. Dans quelques jours s'ouvre à Paris une importante rencontre sur le changement climatique, où la communauté internationale se confrontera de nouveau à cette problématique. Ce serait triste et j’ose le dire, catastrophique, que les intérêts particuliers l’emportent sur le bien commun et conduisent à manipuler l’information pour protéger leurs projets. Dans ce contexte international, devant une alternative que nous ne pouvons ignorer, améliorer ou détruire l’environnement, chaque initiative, petite ou grande, individuelle ou collective, prise pour sauvegarder la création indique le bon chemin de cette créativité généreuse et digne, qui révèle le meilleur de l’être humain".

"Le climat est un bien commun, de tous et pour tous. Le changement climatique est donc un problème global aux graves répercussions environnementales, sociales, économiques, distributives ainsi que politiques, et constitue l’un des principaux défis actuels pour l’humanité, dont la réponse doit incorporer une perspective sociale qui prenne en compte les droits fondamentaux des plus défavorisés. Car l’exploitation abusive et la destruction de l’environnement sont en même temps accompagnées par un processus implacable d’exclusion. La Conférence de Paris doit être un pas important dans le processus de développement d’un nouveau système énergétique, qui dépende le moins possible des combustions fossiles, vise l’efficacité énergétique et se structure grâce à l’utilisation d’énergie au contenu en carbone réduit ou nul. Nous sommes face au grand engagement politique et économique qui consiste à reconsidérer et à corriger les dysfonctionnements et les distorsions du modèle de développement actuel. L’Accord de Paris peut envoyer un signal clair dans cette direction, à condition que, comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire à l’Assemblée Générale de l’ONU, nous évitions la tentation de tomber dans un nominalisme de déclarations à effet tranquillisant sur les consciences. Nous devons veiller à ce que nos institutions soient réellement efficaces. C’est pourquoi j’espère que la COP21 débouchera sur la conclusion d’un accord global et ‘transformateur’ fondé sur les principes de solidarité, de justice, d’équité et de participation, et qui oriente vers la réalisation de trois objectifs, à la fois complexes et interdépendants: L’allègement de l’impact du changement climatique, la lutte contre la pauvreté et le respect de la dignité humaine. Malgré de nombreuses difficultés, s’affirme la tendance à concevoir la planète comme une patrie, et l’humanité comme un peuple qui habite une maison commune. Aucun pays ne peut agir en marge d'une responsabilité commune. Si nous voulons réellement un changement positif, nous devons humblement assumer notre interdépendance. Le problème naît lorsque nous croyons qu’interdépendance est synonyme d’imposition ou de soumission de quelques-uns aux intérêts des autres. Du plus faible au plus fort. Un dialogue sincère et ouvert est nécessaire, avec la coopération responsable de tous, autorités politiques et communauté scientifique, entreprises et société civile. Les exemples positifs ne manquent pas qui nous démontrent comment une vraie collaboration entre la politique, la science et l’économie est capable d’obtenir d’importants résultats".

"Nous sommes conscients, cependant, que les êtres humains, capables de se dégrader à l’extrême, peuvent aussi se surmonter, opter de nouveau pour le bien et se régénérer. Cette profonde prise de conscience nous conduit à espérer que, si l’humanité de la période post-industrielle pourrait laisser le souvenir de l’une des plus irresponsables de l’histoire, l’humanité du début du XXI siècle pourra rester dans les mémoires pour avoir assumé avec générosité ses graves responsabilités. Pour cela, il est nécessaire de mettre au service des peuples l’économie et la politique où l'être humain, en harmonie avec la nature, structure tout le système de production et de distribution pour que les capacités et les nécessités de chacun trouvent une place appropriée dans l'être social. Il ne s’agit pas d’une utopie, au contraire, il s’agit d’une perspective réaliste qui place la personne humaine et sa dignité comme point de départ et vers laquelle tout doit confluer. Le changement de direction dont nous avons besoin, il n’est pas possible de le réaliser sans un engagement substantiel à travers l’éducation et la formation. Rien ne sera possible si les solutions politiques et techniques ne sont accompagnées d’un processus d’éducation qui promeuve de nouveaux styles de vie. Un nouveau type de culture. Cela exige une formation destinée à susciter chez les enfants, les femmes et les hommes, les jeunes et les adultes, l’assimilation d’une culture de protection, la protection de soi-même, la protection de l’autre, la protection de l’environnement, en lieu et place de la culture de détérioration et de rejet. Le rejet de soi, de l’autre, de l’environnement. La promotion de la conscience d’une origine commune, d’une appartenance mutuelle et d’un avenir partagé par tous permettrait le développement de nouvelles convictions, attitudes et formes de vie. C’est un grand défi culturel, spirituel et éducatif, qui supposera de longs processus de régénération, qu’il est encore temps de promouvoir. Ils sont nombreux les visages, les histoires, les conséquences évidentes chez des milliers de personnes que la culture de la détérioration et du rejet a conduit à sacrifier aux idoles du profit et de la consommation. Nous devons nous protéger d’un triste signe de la mondialisation de l’indifférence, qui nous fait lentement nous habituer à la souffrance de l’autre, comme si elle était normale, ou pire encore, qui nous conduit à la résignation face aux formes extrêmes et scandaleuses de rebut et d’exclusion sociale, comme sont les nouvelles formes d’esclavage, le trafic des personnes, le travail forcé, la prostitution, le trafic d’organes. L’augmentation du nombre de migrants fuyant la misère, accrue par la dégradation environnementale, est tragique. Ces migrants ne sont pas reconnus comme réfugiés par les conventions internationales et ils portent le poids de leurs vies à la dérive, sans aucune protection légale. Ce sont de nombreuses vies, de nombreuses histoires, de nombreux rêves qui se noient dans notre présent. Nous ne pouvons pas rester indifférents face à cela. Nous n’en avons pas le droit".

"Parallèlement à la négligence de l’environnement, depuis un certain temps, nous sommes témoins d’un rapide processus d’urbanisation qui, malheureusement, conduit souvent à une croissance démesurée et désordonnée de beaucoup de villes qui sont devenues insalubres et inefficaces. Et ce sont aussi des endroits où se répandent des symptômes préoccupants d’une tragique rupture des liens d’intégration et de communion sociale, qui conduit à l’augmentation de la violence et à l’émergence de nouvelles formes d’agressivité sociale, au narcotrafic et à la consommation croissante de drogues chez les plus jeunes, à la perte d’identité, au déracinement et à l’anonymat social. Je voudrais exprimer mon encouragement à tous ceux qui, au niveau local et international, travaillent pour que le processus d’urbanisation devienne un instrument efficace en vue du développement et de l’intégration, afin de garantir pour tous, et surtout aux personnes qui vivent dans les quartiers marginaux, des conditions de vie dignes, garantissant les droits fondamentaux à une terre, à un toit et au travail. Il est nécessaire de promouvoir des initiatives de planification urbaine et de protection des espaces publics qui aillent dans ce sens et prévoient la participation des habitants, essayant de combattre les nombreuses inégalités et les poches de pauvreté urbaine, non seulement économiques, mais aussi et surtout sociales et environnementales. La prochaine Conférence Habitat-III, prévue à Quito en octobre 2016, pourrait être un moment important pour identifier les façons de répondre à ces problématiques. Dans quelques jours, cette ville accueillera la X Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du Commerce. En 1971, face à un monde toujours plus interdépendant, et anticipant de quelques années la présente réalité de la globalisation, Paul VI réfléchissait sur la manière dont les relations commerciales entre les états pourraient être un élément fondamental pour le développement des peuples ou, au contraire, cause de misère et d’exclusion. Même en reconnaissant tout l’effort réalisé dans ce domaine, il semble qu’on ne soit pas encore arrivé à un système commercial international équitable et totalement au service de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion. Les relations commerciales entre les états, une part indispensable des relations entre les peuples, peuvent tant servir à porter préjudice à l’environnement qu’à l’assainir et le rendre sûr pour les générations futures. Je forme le vœu que les délibérations de la prochaine Conférence de Nairobi ne soient pas un simple équilibre des intérêts en conflit, mais un vrai service à la sauvegarde de la maison commune et au développement intégral des personnes, surtout des plus défavorisées. En particulier, je veux m’unir aux préoccupations de nombreuses réalités engagées dans la coopération au développement et dans l’assistance sanitaire, dont les congrégations religieuses qui aident les plus pauvres et exclus, préoccupations qui concernent les accords sur la propriété intellectuelle et l’accès aux médicaments ainsi qu’aux soins essentiels de santé. Les Traités de libre commerce régionaux sur la protection de la propriété intellectuelle, en particulier dans le domaine pharmaceutique et biotechnologique, non seulement ne doivent pas limiter les facultés déjà accordées aux états par les accords multilatéraux, mais, au contraire, devraient être un instrument pour assurer un minimum d’assistance sanitaire et d’accès aux traitements de base pour tous. Les discussions multilatérales, à leur tour, doivent donner aux pays les plus pauvres le temps, la flexibilité et les exceptions nécessaires à une adaptation ordonnée, et non traumatisante, aux normes commerciales. L’interdépendance et l’intégration des économies ne doivent pas provoquer le moindre préjudice aux systèmes de santé et de protection sociale existants. Au contraire, elles doivent favoriser leur création et leur fonctionnement. Certaines questions de santé, telles que l’élimination du paludisme et de la tuberculose, le traitement des maladies dites orphelines et les domaines négligés de la médecine tropicale, réclament une attention politique prioritaire, avant tout autre intérêt commercial ou politique".


"L’Afrique offre au monde une beauté et une richesse naturelle qui nous conduisent à louer le Créateur. Ce patrimoine africain et de toute l’humanité est constamment menacé par un risque de destruction, en raison d’égoïsmes humains en tout genre et de l’abus de situations de pauvreté et d’exclusion. Dans le contexte des relations économiques entre les états et les peuples, on ne peut cesser de parler des trafics illégaux qui croissent dans un environnement de pauvreté, et qui, à leur tour, alimentent la pauvreté et l’exclusion. Le commerce illégal de diamants et de pierres précieuses, de métaux rares ou de valeur stratégique, du bois et de matériel biologique, ainsi que de produits d’origine animale, comme dans le cas du trafic d’ivoire et le massacre des éléphants qui lui est relatif, alimente l’instabilité politique, le crime organisé et le terrorisme. Cette situation est aussi un cri des hommes et de la terre qui doit être entendu par la communauté internationale. Lors de ma récente visite au siège de l’ONU à New York, j’ai pu exprimer le souhait et l’espérance que le travail des Nations-Unies et de tous les développements multilatéraux puissent être le gage d’un avenir sûr et heureux pour les générations à venir. Et il le sera si les représentants des états savent laisser de côté des intérêts sectoriels et idéologiques, et chercher sincèrement le service du bien commun. Je renouvelle le soutien de la communauté catholique, et le mien, consistant à continuer de prier et de collaborer pour que les résultats de la coopération régionale qui s’exprime aujourd’hui dans l’Union Africaine et par les nombreux accords africains de commerce, de coopération et de développement, soient mis en œuvre avec vigueur et en tenant toujours compte du bien commun des enfants de cette terre. La bénédiction du Très Haut soit avec tous et chacun d’entre vous ainsi qu’avec vos peuples".

Visite au bidonville de Kangemi



Cité du Vatican, 27 Novembre 2015 (VIS). Ce matin, le Saint-Père s’est rendu à l’église St.Joseph Ouvrier qui se trouve dans un des quartiers les plus pauvres de la ville de Kangemi: "Je me sens comme chez moi, en partageant ce moment avec des frères et des sœurs qui, je n’ai pas honte de le dire, ont une place de choix dans ma vie et dans mes options. Je suis ici pour vous assurer que vos joies et vos espérances, vos angoisses et vos tristesses, ne me sont pas indifférentes. Je connais les difficultés que vous traversez quotidiennement! Comment ne pas dénoncer les injustices que vous subissez?''. Il a évoqué la sagesse des quartiers populaires. ''Une sagesse –a-t-il dit- qui jaillit de la résistance obstinée de ce qui est authentique, des valeurs évangéliques que la société opulente, endormie par la consommation effrénée, semble avoir oubliées. Vous êtes capables de tisser des liens d’appartenance et de cohabitation, qui transforment l’entassement en expérience communautaire où les murs du moi sont rompus et les barrières de l’égoïsme dépassées... La culture des quartiers populaires imprégnée de cette sagesse particulière a des caractéristiques très positives, qui sont un apport pour le monde où il nous revient de vivre. Elle s’exprime par des valeurs telles que la solidarité, donner sa vie pour l’autre, préférer la naissance à la mort, donner une sépulture chrétienne aux morts, offrir une place au malade dans sa propre maison, partager le pain avec l’affamé : quand il y en a pour dix il y en a pour douze, la patience et le courage face aux adversités, etc. Valeurs qui se fondent sur la vérité que chaque être humain est plus important que le dieu argent. Merci de nous rappeler qu’il y a un autre type de culture possible''. Le Pape a demandé de revendiquer ces valeurs ''qui ne sont pas cotées en Bourse, des valeurs qui ne sont pas objet de spéculation, ni n’ont pas de prix sur le marché. Je vous félicite, je vous accompagne et je veux que vous sachiez que le Seigneur ne vous oublie jamais. Le chemin de Jésus commence dans les périphéries, il part des pauvres et avec les pauvres, et va vers tous''.

''Reconnaître ces manifestations de vie honnête qui grandissent chaque jour au milieu de vous", a-t-il poursuivi, n’implique, "en aucune manière, d’ignorer l’atroce injustice de la marginalisation urbaine. Ce sont des blessures provoquées par les minorités qui concentrent le pouvoir, la richesse et gaspillent de façon égoïste, tandis que des majorités toujours croissantes sont obligées de se réfugier dans des périphéries abandonnées, contaminées, marginalisées. Cela s’aggrave lorsque nous voyons l’injuste distribution de la terre, peut-être pas dans ce quartier, mais sûrement dans d’autres, qui conduit dans beaucoup de cas des familles entières à payer des loyers exorbitants pour des logements qui se trouvent dans des conditions inadéquates. Je connais aussi le grave problème de l’accaparement de terres par des promoteurs privés sans visage qui vont jusqu’à vouloir s’approprier la cour des écoles de vos enfants. Cela se passe parce qu’on oublie que Dieu a donné la terre à tout le genre humain pour qu'elle fasse vivre tous ses membres, sans exclure ni privilégier personne''. Le Pape a ensuite souligné le grave problème du manque d’accès aux infrastructures et aux services de base: ''Je veux parler des toilettes, égouts, drainages, collecte des déchets, éclairage, routes mais aussi des écoles, hôpitaux, centres de loisir et de sport, des ateliers d’art. Je veux citer en particulier l’eau potable. L’accès à l’eau potable et sûre est un droit humain primordial, fondamental et universel, parce qu’il détermine la survie des personnes, et par conséquent il est une condition pour l’exercice des autres droits humains. Ce monde a une grave dette sociale envers les pauvres qui n’ont pas accès à l’eau potable, parce que c’est leur nier le droit à la vie, enraciné dans leur dignité inaliénable. Priver une famille d’eau, sous quelque prétexte bureaucratique, est une grande injustice, surtout lorsqu’on se fait du profit avec cette nécessité. Cette situation d’indifférence et d’hostilité que subissent les quartiers populaires s’aggrave lorsque la violence se généralise et que les organisations criminelles, au service d’intérêts économiques ou politiques, utilisent des enfants et des jeunes comme chair à canon pour leurs affaires entachées de sang. Je connais aussi les souffrances des femmes qui luttent héroïquement pour préserver leurs enfants de ces dangers. Je demande à Dieu que les autorités empruntent avec vous la voie de l’inclusion sociale, de l’éducation, du sport, de l’action communautaire et de la protection des familles parce que c’est l’unique garantie d’une paix juste, véritable et durable''.


''Ces réalités que j’ai énumérées ne sont pas une combinaison fortuite de problèmes isolés. Elles sont même une conséquence de nouvelles formes de colonialisme qui veut encore que les pays africains soient les pièces d'un mécanisme, les parties d'un engrenage gigantesque. De fait, les pressions ne manquent pas pour que soient adoptées des politiques de marginalisation, comme celle de la réduction de la natalité, qui veulent légitimer ainsi le modèle de distribution actuel où une minorité se croit le droit de consommer dans une proportion qu’il serait impossible de généraliser ''. Le Pape a ainsi proposer de revenir sur l’idée d’une intégration urbaine respectueuse. ''Ni éradication, ni paternalisme, ni indifférence, ni pur confinement. Nous avons besoin de villes intégrées et pour tous. Nous avons besoin de dépasser la pure déclaration de droits qui, en pratique, ne sont pas respectés, de réaliser des actions systématiques améliorant l’habitat populaire et de planifier de nouvelles urbanisations de qualité pour héberger les futures générations. La dette sociale, la dette environnementale envers les pauvres des villes se paie en rendant effectif le droit sacré aux trois T: terre, toit, et travail. Ce n’est pas de la philanthropie, c’est une obligation morale pour tous''. Il a aussi lancé un appel à tous les chrétiens, en particulier les pasteurs, ''à renouveler l’impulsion missionnaire, à prendre l’initiative face à tant d’injustices, à s’impliquer dans les problèmes des voisins, à les accompagner dans leurs luttes, à préserver les fruits de leur travail communautaire et à célébrer ensemble chaque victoire, petite ou grande. Je sais qu’ils font beaucoup, mais je leur demande de se souvenir qu’il ne s’agit pas d’une tâche de plus; c’est peut-être la plus importante, parce que les pauvres sont les destinataires privilégiés de l’Evangile''. Avant de conclure, il a demandé de prier, travailler et s’engager tous ensemble ''pour que toute famille ait un toit digne, ait accès à l’eau potable, ait des toilettes, ait de l’énergie sûre pour s’éclairer, cuisiner, puisse améliorer ses logements… afin que tout quartier ait des routes, des places, des écoles, des hôpitaux, des espaces de sport, de loisir et d’art ; afin que les services de base arrivent à chacun d’entre vous; afin qu’on écoute vos réclamations et votre demande d’opportunités; afin que tous puissent jouir de la paix et de la sécurité qu’ils méritent conformément à leur dignité humaine infinie''.

Autres actes pontificaux


Cité du Vatican, 27 novembre 2015 (VIS). Le Saint-Père a nommé:

L'Abbé Emmanuel Nguyên Hông Son, Coadjuteur de l'Evêque de Bà Ria (Vietnam). L'Evêque élu, né en 1952 à Biên Hòa (Vietnam) et ordonné prêtre en 1980, était jusqu'ici Vicaire général de ce même diocèse. Licencié en théologie, il a été curé de paroisses et recteur de petit séminaire.

L'Abbé Héctor Vila, Evêque de Whitehorse (superficie 732.515, population 43.000, catholiques 9.600, prêtres 6, diacres 2, religieux 5), au Canada. L'Evêque élu, né en 1962 à Lima (Pérou) et ordonné prêtre en 1995, était jusqu'ici Recteur du séminaire de Toronto (Canada). Diplômé en philosophie et théologie, il a été vicaire et administrateur de paroisses.



Avis


Cité du Vatican, 27 novembre 2015 (VIS). En raison du voyage apostolique en Afrique, le bulletin VIS sera diffusé demain, samedi 28 et dimanche 29 novembre.



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