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mercredi 10 février 2016

Manifester la maternité de l'Eglise


Cité du Vatican, 10 février 2016 (VIS). Manifester la maternité de l'Eglise, être conscients du désir de pardon et de la honte dont on va se confesser et ne pas se servir du bâton du jugement, mais du manteau de la miséricorde, ont été les conseils donnés par le Pape hier après-midi, lors d'une audience aux missionnaires de la miséricorde, venus de tous les continents, et à qui il a conféré aujourd'hui, au cours de la messe du mercredi des Cendres, le mandat de missionnaires de la miséricorde dans le cadre du Jubilé. ''Je vous retrouve avec un grand plaisir, avant de vous donner le mandat d'être missionnaires de la miséricorde -leur a dit le Pape-. C'est un signe d'importance particulière parce qu'il caractérise le Jubilé, et permet à toutes les Eglises locales de vivre le mystère insondable de la miséricorde du Père. Etre missionnaire de la miséricorde est une responsabilité qui vous est confiée, parce qu'elle vous demande d'être, les premiers, les témoins de la proximité de Dieu et de sa façon d'aimer. Non pas notre façon, toujours limitée et parfois contradictoire, mais sa façon d'aimer et sa façon de pardonner, qui est justement la miséricorde''. Le Pape a ensuite rappelé aux missionnaires que dans leur ministère, ils étaient appelés à manifester la maternité de l'Eglise. ''L'Eglise est mère -a-t-il dit- parce qu'elle engendre toujours de nouveaux enfants dans la foi; l'Eglise est mère parce qu'elle nourrit la foi; et l'Eglise est aussi mère parce qu'elle offre le pardon de Dieu, régénéré à une vie nouvelle, fruit de la conversion. Nous ne pouvons pas courir le risque qu'un pénitent ne perçoive pas la présence maternelle de l'Eglise qui l'accueille et l'aime. Si cette perception diminue à cause de notre rigidité, ce serait un grave dommage, d'abord pour la foi, parce que cela empêcheraît le pénitent de se voir insérer dans le corps du Christ. En outre, cela limiterait beaucoup son sentiment d'appartenir à une communauté. Nous sommes, au contraire, appelés à être une expression vivante de l'Eglise qui, telle une mère, accueille qui s'approche d'elle, sachant que par elle, on est inséré dans le Christ. Quand on entre dans le confessionnal, rappelons-nous toujours que c'est le Christ qui nous accueille, que c'est le Christ qui nous écoute, que c'est le Christ qui nous pardonne, que c'est le Christ qui nous donne la paix. Nous sommes ses ministres, et nous avons, les premiers, besoin d'être pardonnés par lui. C'est pourquoi, quel que soit le péché qui nous est confessé, ou que la personne n'ose dire, mais qu'elle fait comprendre, et c'est suffisant, chaque missionnaire est appelé à se souvenir de sa propre existence de pécheur et à se faire humblement canal de la miséricorde de Dieu''.

Un autre aspect important est de savoir ''regarder le désir de pardon présent dans le cœur du pénitent. C'est un désir, fruit de la grâce et de son action dans la vie des personnes, qui permet de sentir la nostalgie de Dieu, de son amour et de sa maison. N'oublions pas qu'il y a justement ce désir au début de la conversion. Le cœur se tourne vers Dieu, reconnaissant le mal accompli, mais avec l'espérance d'obtenir le pardon. Et ce désir se renforce quand on décide dans son cœur de changer sa vie et de ne plus vouloir pécher. C'est le moment où l'on s'en remet à la miséricorde de Dieu et que l'on a pleinement confiance d'être compris par lui, pardonné et soutenu. Faisons de la place à ce désir de Dieu et de son pardon; faisons-le émerger comme véritable expression de la grâce de l'Esprit qui provoque la conversion du cœur''. Enfin, le Saint-Père a évoqué une composante dont on ne parle pas beaucoup, mais qui est toutefois déterminante: la honte. ''Il n'est pas facile de se présenter devant un autre homme, même sachant qu'il représente Dieu, et de confesser son péché. On éprouve de la honte pour ce que l'on a fait, et aussi de devoir le confesser à un autre'', a dit le Pape, soulignant que la Bible, dès ses premières pages, parle de la façon dont Adam et Eve, après avoir péché ont ressenti de la honte et se sont cachés de Dieu. Noé, également, considéré comme un homme juste, n'est pas sans péché. Son ébriété est un signe de sa faiblesse, au point de perdre sa dignité en se dénudant devant ses enfants, Sem et Jafet, qui cherchent aussitôt à le couvrir. ''Ce récit -a poursuivi le Pape- me fait comprendre combien notre rôle est important dans la confession. Face à nous, il y a une personne nue, et aussi une personne qui ne sait pas parler ni que dire, avec sa faiblesse et ses limites, avec la honte d'être un pécheur, et souvent de ne pas réussir à le dire. N'oublions pas: face à nous, ne se trouve pas le péché, mais le pécheur repenti... Une personne qui ressent le désir d'être acceptée et pardonnée... Nous ne sommes donc pas appelés à juger, dans une attitude de supériorité, comme si nous étions exempts du péché. Nous sommes, au contraire, appelés à agir comme Sem et Jafet..qui prirent un manteau pour protéger leur père de la honte. Etre confesseur selon le cœur du Christ équivaut à couvrir le pécheur du manteau de la miséricorde pour qu'il n'éprouve plus de honte, qu'il retrouve la joie de sa dignité filiale et qu'il puisse aussi savoir où elle se retrouve.''


C'est pourquoi, ''ce n'est pas avec le bâton de justice que nous réussirons à ramener la brebis égarée du troupeau, mais par la sainteté de vie qui est le principe de renouvellement et de réforme dans l'Eglise. La sainteté se nourrit d'amour et sait porter sur elle le poids de qui est plus faible. Un missionnaire de la miséricorde porte sur ses épaules le pécheur, et le console avec la force de la compassion... On peut faire beaucoup de mal, très mal à une âme, si on ne l'accueille pas avec un cœur de père, avec le cœur de la Mère Eglise. Il y a quelques mois -a ajouté le Pape- je parlais avec un sage cardinal de la Curie romaine des questions que certains prêtres faisaient dans la confession et il m'a dit: Quand une personne commence et que je vois qu'elle veut dire quelque chose, que je m'en aperçois et comprends, je lui dis: J'ai compris, sois tranquille. Ça c'est un père! Je vous accompagne dans cette aventure missionnaire -a conclu le Pape- en vous laissant comme exemple deux saints ministres du pardon de Dieu, saint Léopold et saint Pio... avec tous les autres prêtres qui dans leur vie ont témoigné de la miséricorde de Dieu. Ils vous aideront. Quand vous sentirez le poids des péchés que l'on vous a confessés et les limites de votre personne et de vos paroles, remettez-vous à la force de la miséricorde qui va à la rencontre de tous comme amour et qui ne connaît pas de limites. Et dites comme tant de saints confesseurs: Seigneur, moi je pardonne, met-le sur mon compte! Et continuez''.

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